Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement : la science à la croisée de la durabilité environnementale

Une solution scientifique majeure réside dans la séquestration du carbone, une technique de capture et stockage du dioxyde de carbone pour limiter son impact atmosphérique.

Chaque 10 novembre, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement, une initiative de l’UNESCO visant à rappeler l'importance cruciale de la science pour le progrès de l'humanité. Cette année, le thème met en lumière les implications environnementales des avancées scientifiques, soulignant à la fois les succès et les défis pour promouvoir la durabilité et la paix par la science. L’occasion rappelle aux scientifiques, aux décideurs politiques et aux citoyens leur responsabilité de veiller à ce que les progrès scientifiques respectent la préservation écologique, le développement durable et le bien-être de la planète.

La science au service de la conservation de l’environnement

Les sciences de l’environnement ont joué un rôle fondamental dans la compréhension, la conservation et la gestion des écosystèmes. La conservation de la biodiversité, par exemple, a révélé l’importance des espèces dans la stabilité des écosystèmes, en fournissant des services essentiels comme la pollinisation et le contrôle des ravageurs. Depuis le XXe siècle, la biologie de la conservation souligne l’importance de protéger les espèces menacées et les écosystèmes fragiles.

La protection des ressources naturelles est également au cœur des préoccupations environnementales. L’eau, les forêts et les sols, éléments vitaux pour l’humanité, sont de plus en plus menacés par une exploitation non durable. Les progrès de la science environnementale ont permis de développer des pratiques de gestion durable des ressources, notamment dans le secteur forestier, où la gestion durable des forêts équilibre la production de bois et la préservation des écosystèmes. Les avancées dans le traitement de l’eau permettent également d’améliorer la qualité de cette ressource essentielle et de lutter contre la rareté de l’eau.

La coupe excessive d'arbres est un exemple d'exploitation non durable. Photo par Pixabay / Reijo Telaranta

L’étude du changement climatique est l’un des domaines les plus urgents des sciences environnementales. Grâce aux modélisations climatiques et aux analyses de données, les scientifiques peuvent prédire les impacts du changement climatique, tels que l’élévation du niveau des mers et les événements climatiques extrêmes. Ces recherches ont non seulement révélé l’importance de la coopération mondiale, mais elles ont aussi encouragé la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement d’énergies renouvelables.

Technologies durables : une voie d'avenir ?

Le développement scientifique a donné naissance à une explosion de technologies visant un avenir plus durable. Les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique jouent un rôle clé dans la transition vers une réduction des émissions de carbone. Ces technologies sont devenues plus efficaces et accessibles, avec des cellules solaires moins coûteuses et des parcs éoliens offshore plus productifs.

L’agriculture intelligente, soutenue par des technologies comme la télédétection et les drones, vise également à améliorer l’efficacité agricole tout en réduisant l’impact environnemental. Enfin, la gestion des déchets devient cruciale pour promouvoir une économie circulaire où les produits sont réutilisés et recyclés pour minimiser les déchets.

Utilisation de drones de pulvérisation dans l'agriculture intelligente. (Photo : Shutterstock)

La lutte contre le changement climatique : un engagement scientifique mondial

Le changement climatique exige une collaboration internationale appuyée sur des découvertes scientifiques solides. Des accords comme l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius, reposent sur des études approfondies sur les gaz à effet de serre et les empreintes carbone. Une solution scientifique majeure réside dans la séquestration du carbone, une technique de capture et stockage du dioxyde de carbone pour limiter son impact atmosphérique.

De plus, la protection et la restauration des écosystèmes offrent des solutions naturelles à l’adaptation climatique : les forêts, par exemple, agissent comme des puits de carbone, tandis que les mangroves protègent les côtes contre les tempêtes.

Les mangroves, la réserve des Dix Mille Îles - Excursion pour observer les dauphins, les oiseaux et ramasser des coquillages

La science et ses conséquences imprévues

Bien que les innovations scientifiques aient généré des solutions pour les défis environnementaux, certaines technologies présentent des impacts écologiques imprévus. Par exemple, les véhicules électriques sont perçus comme une alternative verte, mais l’extraction de métaux rares pour les batteries, comme le lithium et le cobalt, entraîne une dégradation des sols et une pollution de l’eau.

Les panneaux solaires, bien qu’essentiels pour l’énergie renouvelable, posent des défis en fin de vie, pouvant générer des déchets toxiques s’ils sont mal traités. Les plastiques biodégradables, quant à eux, ne se décomposent pas toujours complètement, en particulier dans les environnements marins, et contribuent aux microplastiques qui nuisent à la faune aquatique.

Photo : solrecycle.co

Enfin, bien que l’intelligence artificielle améliore la surveillance environnementale, elle consomme aussi beaucoup d’énergie, souvent issue de sources non renouvelables, ce qui peut contrebalancer ses bienfaits écologiques.

Un avenir durablement scientifique

En cette Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement, il est essentiel de reconnaître à la fois les promesses et les défis de la science dans la quête d’un avenir durable. Les innovations scientifiques ont armé l’humanité pour répondre aux problèmes environnementaux les plus urgents, mais la voie à suivre est complexe. Elle nécessite une gestion prudente afin d’éviter les conséquences involontaires pouvant nuire aux écosystèmes que nous cherchons à protéger.

Par des efforts concertés entre gouvernements, scientifiques et citoyens, nous pouvons utiliser la science pour un développement durable respectant les ressources naturelles. En priorisant la recherche, les pratiques éthiques et la conscience écologique, l’humanité peut espérer un avenir où les progrès scientifiques coexistent harmonieusement avec la durabilité environnementale, assurant paix et prospérité pour les générations à venir.

Photo: nationalgrid