La religion, moteur de l’action environnementale

La Terre est toujours le meilleur endroit pour vivre. Cette planète bleue est le plus bel endroit qui abrite entre 7,4 et 10 millions d'espèces. Mais… un tiers des ressources en terres et en eau de notre belle planète sont dégradées et la surexploitation de la biodiversité provient d’une mauvaise gestion des ressources naturelles par l’homme. Que disent les religions sur la gestion des ressources ? Les religions peuvent-elles aider l'environnement ?

Les dieux de la mythologie perse

Dans le zoroastrisme, tout ce que Dieu a créé est pur et beau : eaux de source, montagnes, lacs, champs, etc. Dieu du soleil levant, dieux de l'agriculture et des pluies, dieu de la récolte, dieu du vent… et le roi des dieux, Ahura Mazda, qui créa toutes les choses. D’abord, il créa le ciel, puis l'eau, la terre, la végétation, les animaux, les êtres humains et le feu. Dans cette religion, toutes les bénédictions divines doivent être respectées et soutenues.

La protection de l’environnement, une cause juive

Quand Dieu a créé Adam, Il l’a conduit dans le jardin d’Eden au milieu de la végétation et lui a dit : « Regarde cette beauté, cette nature que J’ai faite, tout ceci mérite d’être préservé et chéri. Tout ce que J’ai créé, je l’ai fait pour toi, pour ton bien-être. Penses-y et ne gâche pas tout. Si tu gâches tout, sache qu’il n’y aura personne pour réparer après toi » (Ecclésiaste, Rabba 7, 13).

Dans les phrases ci-dessus, la protection de l'environnement est clair, transparent et… assez avertissant ! Dans le Deutéronome, le principe de bal tash'hit (hébreu : בל תשחית « ne détruis pas ») s’oppose à toutes les destructions injustifiées. Cela vient d’un verset qui interdit de couper les arbres fruitiers en période de guerre (Deutéronome 20, 19).

Ici, il convient de formuler deux remarques :

• Dans la Torah, le respect des équilibres naturels est très présent.
• Le Talmud condamne fermement ceux qui s’adonnent à la chasse (Avoda Zara 18b).

Le mois de septembre, temps pour la Création

Qu’est-ce que le temps pour la Création ? Vous le savez ? Le temps pour la Création débute le 1er septembre, Journée mondiale de prière pour la protection de la création, et se termine le 4 octobre, le jour de la fête de Saint François d’Assise, saint patron de l’écologie.

Pape François nous dit que c’est « un moment privilégié pour tous les chrétiens, pour prier et prendre soin ensemble de notre maison commune. » Pour le Pape, devant la souffrance de la Création, il y a une responsabilité et un appel urgent à nous convertir car : « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (Laudato si’, n. 217). Nous sommes ainsi invités à une « nouvelle relation avec Dieu, avec les autres, avec la Création. » Une relation réconciliée.

Dans la deuxième Encyclique du Pape François :
« Quand on parle d’ « environnement », on désigne en particulier une relation, celle qui existe entre la nature et la société qui l’habite. Cela nous empêche de concevoir la nature comme séparée de nous ou comme un simple cadre de notre vie. Nous sommes inclus en elle, nous en sommes une partie, et nous sommes enchevêtrés avec elle. Les raisons pour lesquelles un endroit est pollué exigent une analyse du fonctionnement de la société, de son économie, de son comportement, de ses manières de comprendre la réalité. Étant donné l’ampleur des changements, il n’est plus possible de trouver une réponse spécifique et indépendante à chaque partie du problème. Il est fondamental de chercher des solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux. Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature.

L'encyclique du pape sur le changement climatique

La protection de l’environnement, un devoir religieux

Le Coran nous sensibilise à l'écologie : « C'est Lui qui a créé les jardins, treillagés et non treillagés ; ainsi que les palmiers et la culture aux récoltes diverses ; [de même que] l'olive et la grenade, d'espèces semblables et différentes. Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent ; et acquittez-en les droits le jour de la récolte. Et ne gaspillez point car Il n'aime pas les gaspilleurs. » [6:141]

Dans l'islam, la relation particulière entre l'homme et la nature est très claire : un musulman fait ses ablutions avec de l'eau, se prosterne sur le sol et regarde le ciel pour connaître les horaires de prière. Le Coran présente la nature comme un signe. Selon le Coran, la destruction de l’environnement, c’est le désordre : « Dès qu'il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n'aime pas le désordre ! » [2:205] Ce verset explique que la destruction des plantes et des animaux est un désordre, et le Coran considère le déclin des nations passées (ou anciennes) comme le résultat d’ignorer le désordre.

Les pèlerinages sont-ils écologiques ?

En 2016, le nombre annuel de pèlerins est estimé à 500 millions, dont 80 % concernent l'islam, le bouddhisme et surtout l'hindouisme.

• La Kumbh Mela, le plus grand rassemblement de pèlerins au monde

Les participants viennent se baigner ou s’immerger dans une rivière sacrée. Les croyants lavent leurs péchés et espèrent se libérer du cycle sans fin des réincarnations en se baignant dans le Gange. Une initiative verte pourrait transformer la Kumbh Mela en un évènement écoresponsable : embellir les sols et les eaux de la région de Kumbh, sensibiliser et éduquer massivement sur l'importance de restaurer et de protéger Mère Ganga, devenir les gardiens de l'environnement et diffuser les technologies telles que des toilettes écologiques, des systèmes de filtration d'eau efficaces, etc.

• Du hajj vert au pèlerinage écologique d'Arbaïn

Dans l'islam, il y a de grands rassemblements religieux. Les autorités saoudiennes invitent tous les pèlerins à faire le Hajj de manière écoresponsable. Ils ont 4 recommandations pour un pèlerinage écoresponsable à La Mecque :

• Jeter ses déchets dans une poubelle ;
• Utiliser une bouteille isotherme ;
• Limiter la durée sous la douche ;
• Favoriser les déplacements à pied.

Avez-vous déjà entendu parler du pèlerinage d'Arbaïn ? Ce pèlerinage est un important évènement qui se déroule en Irak. Aujourd'hui, l'Arbaïn est un des plus grands rassemblements religieux au monde avec plus de 20 millions de participants. En 2019, l'UNESCO a inscrit le pèlerinage de l'Arbaïn au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Bien qu'il s'agisse d'un rassemblement typiquement chiite, des sunnites, mais aussi des chrétiens, des Yézidis, des Zoroastriens ou encore des Sabéens, prennent part à la fois au pèlerinage et aux commémoration des fidèles. 

Il s'agit d'une énorme quantité de produits jetables qui sont jetés par terre après la présentation et la distribution du repas aux pèlerins. Avec le début du pèlerinage d’Arbaïn, la campagne de sensibilisation intitulée « chaque pèlerin, un éboueur » est lancée chaque année pour lutter contre la pollution plastique. Cette campagne invite les pèlerins à faire son pèlerinage de la manière la plus écologique possible.

Dans cette vidéo, envoyée par un lecteur, des étudiants d’un séminaire religieux ont décidé de sensibiliser les pèlerins à l'impact de la pollution plastique.

En résumé, le mot clef est le mot « responsabilité ». L’être humain est responsable de ce que Dieu lui a confié.

En France, les principaux pèlerinages religieux sont : Lourdes, Lisieux, Les-Saintes-Maries-de-la-Mer, Conques (halte sur la route de Compostelle), Paray-le-Monial (lieu de rassemblement).

Lire : les principaux pèlerinages chrétiens

Si vous avez participé à un rassemblement religieux, vous pouvez partager vos expériences avec nous.