Effets du changement climatique sur la vie humaine
Selon un dernier rapport de la Maison Blanche, les inondations, feux de forêt ou ouragans pour-raient peser de façon conséquente sur le budget fédéral américain.
Exceptionnellement, les Etats-Unis d’Amérique viennent de faire un pas de géant en matière d’investissements à venir, en faveur du climat en mettant aux votes un budget de 370 milliards de dollars afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40% d’ici à 2030.
Par ce geste, les USA reconnaissent enfin, que le changement climatique est une urgence mon-diale qui dépasse les frontières nationales et qui nécessite un partenariat international comme l’Accord de Paris avait déjà conclu.
Les impacts sont, non seulement de natures diverses et imprévisibles, mais ils sont d’ampleurs et de fréquences démesurées.
Les modifications de l'environnement sont déjà observables partout dans le monde, du nord au sud, de l’est à l’ouest.
La diminution de l'épaisseur de la couche de glace, anticipe la montée du niveau des eaux et me-nace toutes les zones côtières, en particulier celles qui bordent l'Océan Pacifique, l'océan Indien et l'Afrique subsaharienne.
La biodiversité est une cible directe des modifications d’écosystèmes, suite aux fortes précipita-tions, inondations, aux épisodes de sécheresse, aux incendies de plus en plus rapprochés et in-tenses.
Quant aux conséquences sur la santé humaine, l’organisation mondiale de la santé (OMS) rap-porte que le changement climatique par différents modes d’actions, est responsable d'au moins 150 000 décès par an. Ce chiffre malheureusement, est amené à doubler d'ici à 2030, si aucune action correctrice n’est mise en place.
Depuis des décennies dans certaines régions froides du monde (i.e. pergélisol, ou permafrost), les glaces ont maintenu en état de dormance, bactéries (e.g. spores d'anthrax), virus (e.g. Mollivi-rus) et autres particules carbonées qui se retrouverons dans l'atmosphère suite à la fonte des neiges. La libération de ces agents puissamment pathogènes, fait craindre des menaces de pan-démies plus redoutables que celle du COVID19. En effet, parmi les 8 pandémies qui ont marqué l’histoire, la COVID n’est hélas pas celle qui a engendré plus de dommage à l'échelle mondiale.
Le lien entre les GES et réchauffement climatique n’est plus à démontrer. Les pays industrialisés du Nord sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre avec une palme pour la Chine, les USA, l’EU. Inversement, les régions du Sud, moins contributrices au réchauffement climatique, restent les plus vulnérables aux maladies causées par la hausse des températures et risquent de voir leur nombre de décès augmenter.
Selon le GIEC, la santé humaine des populations vivant dans les régions tropicales, subira de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. En Afrique par exemple, la hausse des températures favorise la prolifération de moustiques et les populations seront davantage exposées à des maladies comme le paludisme, la dengue et d'autres infections transmises par les insectes.
L’architecte urbaniste Albert Lévy « Monde », explique que la ville actuelle telle qu’elle est con-çue reste la principale source d’émissions de gaz à effet de serre. L’urbanisation et la destruction des habitats naturels des animaux, accroit le risque de zoonoses via plus de contacts entre les humains et les animaux sauvages. A cela se rajoute la globalisation, qui amplifie encore plus, les configurations de transmissions de régions à régions. En effet, il n’a fallu quelques mois seulement après la découverte en Chine du virus SARS-CoV-2 (responsable de la maladie COVID-19) pour que plus de 170 pays commencent à gérer activement les conséquences de la pandémie.
Le Covid-19 reste un virus infectieux émergent que l’on connaît encore mal et qui s’est répandu sur la planète comme une trainée de poudre.
Des cas de paludismes (i.e. maladie infectieuse tropicale) rapportés dans l’hémisphère nord nommés « paludisme d’aéroport », car ils touchent essentiellement des personnes fréquentant ou vivant à proximité d’une zone aéroportuaire. Leur survenue en Europe par exemple, suite à la pi-qûre d’un anophèle infecté en zone impaludée et transporté par voie aérienne en zone indemne, pose la question de son adaptation à son nouvel environnement. La sévérité du tableau clinique en Europe est strictement lié eu délais nécessaire pour diagnostic.
La maladie des légionnaires (légionellose) est due à une bactérie qui prolifère particulièrement lorsqu’il fait chaud. La hausse des températures s’accompagne de cas de plus en plus importants. En 2018, à du fait des températures élevées , Une hausse de 64% (par rapport à 2017) soit >1 300 cas, ont été dénombrés en France. Un problème de Santé publique jamais vu depuis 30 ans.
Déjà lors de la survenue de rares cas en Europe en 2020, on pouvait lire dans un article «Legio-nella semble être une bactérie tranquille. La multiplication des systèmes de climatisation, la mon-dialisation des personnes et des biens viennent bousculer cette quiétude bactérienne. C’est un fait, la légionellose est une maladie de la modernité, rançon ténue mais radicale d’un progrès pro-méthéen. Mais Legionella est aussi une machine de guerre physiopathologique, sa capacité d’adaptation à son hôte est exceptionnelle dans le monde vivant. Elle en devient un nouveau “mo-dèle biologique” ».
Les activités humaines (e.g. cheminées d'usine ou de logements, pots d'échappement, agricul-ture…), produisent entre autres des émissions, désignées « polluants ou les gaz à effet de serre » directement rejetées dans l'atmosphère.
Chaque jour en moyenne, un adulte inhale entre 10 000 à 20 000 litres d’air contenant ces divers polluants qui pénètrent dans l’organisme. Leurs conséquences à court et long terme sur la santé sont connus et constituent un réel problème de santé publique.
L’impact sanitaire de la pollution de l’air est prouvé. Régulièrement, des travaux et études d’organismes de santé (type OMS) confirme ce fléau de la pollution de l’air, qualifiée de « tueur invisible ». En France, environ 60 000 décès prématurés sont dénombrés et coûte envi-ron 100 milliards d’euros par an selon un rapport parlementaire sénatorial (2015).
En périodes prolongées de températures anormalement élevées (i.e. Canicules), des effets graves sur les populations vulnérables peuvent très vite avoir des conséquences déplorables. Des problèmes d’hyperthermie (coup de chaleur), de déshydratation, la multiplication des risques respi-ratoires, cardiovasculaires, augmentent les risques de mortalité. Cela s'est déjà produit en Europe durant la vague de chaleur de 2003 qui a fait environ 35 000 morts.
L’asthme et autres maladies respiratoires ne sont pas en reste. L'asthme est une affection chro-nique fréquente des voies respiratoires, qui peut être déclenchée par divers stimuli tels les chan-gements de température, les gaz d'échappement ou la fumée de cigarette…
Les personnes ayant des problèmes cardiaques sont plus vulnérables à la hausse des tempéra-tures, en particulier celles qui vivent déjà dans des régions chaudes, du fait de leur système car-diovasculaire qui fonctionne à un niveau de pression plus élevé pour garder la température du corps à un niveau normal. Les températures élevées augmentent également la concentration d'ozone, ce qui peut endommager le tissu pulmonaire et causer des complications chez les as-thmatiques et les personnes souffrant de maladies respiratoires.
D’aucuns disent que le changement climatique représente la plus grande menace mondiale pour la santé publique au 21e siècle : cette thèse nécessite encore une étude plus poussée pour être confirmée ou infirmée.
Toutefois, nous pouvons dire avec certitude que le changement climatique a un effet direct sur la vie humaine qui reste perceptible et quantifiable à différents niveaux de la vie biologique.
Grâce aux prouesses scientifiques et technologique, la production rapide de vaccins a permis de gérer la pandémie de la COVID19 et a fait lever une lueur d’espoir.
Par ailleurs, Santé publique France (SPF) lors du 1er confinement a rapporté une baisse inédite des niveaux de pollution de l’air consécutive à une diminution de l’activité humaine. Selon cette étude, plus de 2300 décès ont été évités grâce à une diminution de l’exposition aux particules.
Par conséquent, la situation reste encore sous contrôle si nous nous engageons résolument à agir de façon concertée et cordonnée.
L’action humaine doit s’engager dans un virage critique, si nous voulons sauver la planète. Nous disposons de tous les outils pour adapter nos pratiques et habitudes et pour encore innover davan-tage afin de réduire nos impacts à tous les maillons de la vie biologique.