Guerre

11 Jun 2025

Une guerre contre la vie : quand le génocide rime avec écocide.

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Tired Earth

Par la rédaction

Israël a rasé et détruit la majorité des terres agricoles à Gaza pour restreindre les moyens de subsistance de ses habitants.

Des images satellites montrent la destruction des arbres (en haut) et des serres agricoles (en bas) dans le nord de Gaza
 
Traduit par TiredEarth
 
Selon un rapport spécial publié par l’agence Al Jazeera, Israël vise, dans sa guerre contre Gaza, la destruction systématique des terres agricoles, dans le cadre de ses plans de destruction totale et de rendre la bande de Gaza invivable. Cela s’accompagne d’une intensification de la destruction environnementale, que des organisations internationales et régionales ainsi que des responsables qualifient de « génocide environnemental ».
 
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a confirmé, dans une évaluation, que 95 % des terres agricoles dans la bande de Gaza ne sont plus aptes à la culture à cause des destructions causées par la guerre israélienne dévastatrice sur le territoire.
 
Baha al-Din al-Agha, directeur général des sols et de l’irrigation au ministère de l’Agriculture de Gaza, prévoit que la destruction s’étendra à l’ensemble des terres agricoles, soit environ 180 kilomètres carrés de cultures arboricoles comme les oliviers et les palmiers, les serres cultivées de légumes et les cultures céréalières, en raison de la poursuite du nivellement de nouvelles superficies de terres.
 
Al-Agha a expliqué – dans un entretien exclusif avec Al Jazeera Net – que l’agression israélienne a privé plus de 50 000 agriculteurs et ouvriers du secteur agricole de leur travail, lesquels subvenaient aux besoins d’environ un quart de million de membres de leurs familles.
 
Image satellite mettant en évidence le nivellement des terres et la destruction des serres agricoles
 
Destructions systématiques
 
Le responsable gouvernemental a mis en garde contre le fait que les bombardements israéliens sur les bâtiments et les terres de la bande de Gaza, à l’aide de dizaines de milliers de tonnes de munitions contenant des métaux lourds et des substances toxiques difficiles à éliminer à court terme, auront des conséquences catastrophiques sur les sols désormais impropres à la culture, lesquels font face à la pollution du sol, des ressources en eau et de l’air par les résidus.
 
Al-Agha a insisté sur le fait que les matières dangereuses présentes dans les munitions provoquent une toxicité directe et immédiate pour les plantes et les animaux, ce qui entraîne une augmentation de la mortalité, une diminution de la croissance, du stress, des maladies et la destruction des êtres vivants.
 
Il a expliqué que les effets des matières explosives s’étendront sur des décennies par accumulation biologique dans les réseaux alimentaires et concentration de ces substances dans certains organismes vivants.
 
Il a signalé que les effets de certains types de substances dangereuses persistent dans le sol, les eaux souterraines, l’eau de mer et les sédiments marins pendant de longues périodes pouvant durer des décennies.
 
Al-Agha a souligné que les propriétés chimiques des substances explosives subsistent dans les décombres, et que leur retrait ou leur traitement peut exposer à des risques de contact direct.
 
Les forces d’occupation ont même délibérément détruit des barils d’eau domestique lors de leur guerre contre Gaza
 
Des effets à long terme
 
Al-Agha, qui est également expert en environnement, a souligné que les effets des explosifs sur la santé humaine peuvent être mortels, le TNT étant une substance potentiellement cancérigène, et une exposition prolongée pouvant endommager le foie et les reins. La consommation d’eau contaminée par du RDX affecte le système nerveux et peut provoquer chez l’humain des crises d’épilepsie, des convulsions, des nausées et des vomissements.
 
Il a mentionné que les métaux lourds sont extrêmement toxiques, en particulier l’arsenic, le cadmium, le chrome, le plomb et le mercure, et qu’ils peuvent endommager de nombreux organes, même à de faibles niveaux d’exposition. Une exposition chronique à de faibles doses de plomb entraîne un retard de croissance et des effets à long terme sur le cerveau et la santé générale.
 
Al-Agha a évoqué une étude menée après les guerres précédentes contre Gaza, portant sur des échantillons de sol prélevés dans les cratères de bombes sur des terres agricoles. Cette étude a révélé des niveaux élevés de nickel, de chrome, de cuivre, de manganèse et de plomb, ce qui constitue une menace latente pour plus de deux millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza.
 
Selon Al-Agha, la réhabilitation des sols des accumulations toxiques nécessite des décennies, ce qui compromet tout projet de replantation des terres à court terme.
 
Il a alerté sur la nécessité de comprendre l’étendue et la nature de la pollution affectant la nappe phréatique côtière afin de garantir que la population ne soit pas davantage exposée à des produits chimiques dangereux et à des métaux lourds dans leur eau ou leur alimentation.
 
Il estime que l’arrêt de l’agression contre la bande de Gaza est une priorité absolue pour entamer un travail ardu de rétablissement des services tels que le traitement des eaux usées, la collecte des déchets solides, et le rétablissement de conditions de vie sûres dans une zone densément peuplée souffrant de pénurie d’eau, de pollution, et nécessitant une planification extrêmement précise.
 
Al-Agha a appelé à une mobilisation des efforts des institutions internationales pour contribuer, dès la fin de l’agression, à l’opération de déblaiement des décombres contenant des polluants, afin d’éviter leur propagation et de prévenir la création de nouveaux risques pour les habitants de Gaza.
 
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a confirmé dans une évaluation que 95 % des terres agricoles dans la bande de Gaza ne sont plus aptes à la culture à cause des destructions causées par la guerre israélienne dévastatrice sur le territoire.
 
L’évaluation, fondée sur des images satellites, indique que la guerre menée par Israël, qui vise aussi bien les pierres que les êtres humains dans la bande, n’a laissé intact qu’environ 4,6 % des terres agricoles du territoire.
 

Source : Aljazeera


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