Le premier geste, le premier réflexe : ne pas jeter par terre son masque !
Le masque jetable : vers une nouvelle catastrophe écologique ?

1) Port du masque obligatoire :

Partout en France, pour éviter un rebond épidémique et en complément de l’application des gestes barrières, l'extension du champ d’application des mesures sanitaires a été nécessaire. Tout particulièrement, le port du masque s’impose désormais dans les lieux publics, les espaces clos… et maintenant à l'école dès l'âge de 6 ans.

Évidemment, nous devons être vigilants ensemble pour lutter contre la propagation de l'épidémie en portant ce masque qui est une protection indispensable contre le coronavirus, comme le confirment de nombreux médecins.

Cependant, la question du recyclage de ces masques - rappelons que la France en a commandé plus de deux milliards au printemps 2020 - se pose légitimement car, en quelques mois seulement, une nouvelle source de pollution est apparue ! Et, comme toute pollution, elle aura - elle a déjà - des impacts très néfastes sur l’environnement et la biodiversité.

2) Des masques jetables non recyclables ?

Le masque à usage unique devient, en quatre heures, un déchet qui ne doit ni être jeté par terre, ni être déposé dans la poubelle jaune (destinée aux emballages et aux papiers). Il trouve sa place dans la poubelle1 “tout venant”, celle dans laquelle nous mettons nos déchets ménagers habituels qui seront incinérés, le plus souvent car il n’existe pas de filière de tri.

Dans l’espace public, il n'existe aujourd’hui aucun réceptacle spécifique permettant la collecte des masques à usage unique, contrairement au milieu hospitalier. Pour cause, ils ne se recyclent pas encore, même si des procédés sont en cours d'expérimentation à cette fin.

Ces masques non recyclables (parfois contaminés par la COVID-19), nous les retrouvons par terre dans les rues et sur les trottoirs de nos villes, dans la nature. Ils vont finir dans les circuits de collecte d’eau, dans l’océan, ou encore être ingérés par des oiseaux ou des poissons pour finalement être retournés à l’émetteur dans nos assiettes, par le biais de la chaîne alimentaire.

3) Une catastrophe écologique à l’échelle de la France, à l’échelle du monde ?

Oui, selon toute probabilité et en tenant compte des études actuelles. Fabriqués à partir de thermoplastiques (le polypropylène, un dérivé du pétrole), les masques jetables ne sont pas biodégradables et mettent plusieurs centaines d’années à se dégrader, en ayant entre-temps émis des milliers de particules de microplastique.

Pour comprendre l’ampleur du problème, il faut s’imaginer que chaque français utilisant deux masques par jour contribue à produire 400 tonnes de déchets par jour. Ce sont des millions de masques transformés quotidiennement en déchets. Des millions de masques par jour ! Et combien par mois, par an ? Une quantité incommensurable à l’échelle d’une ville, d’un pays.

Il semble désormais probable que, si la crise sanitaire se poursuit avec des restrictions sanitaires identiques et la contrainte du port d’un masque, nous soyons confrontés à une catastrophe sanitaire et écologique, peut-être même avant la fin de la pandémie.

4) Quels gestes adoptés ?

Le premier geste, le premier réflexe : ne pas jeter par terre son masque !

La question de la réutilisation des masques à usage unique n’est pas tranchée. En effet, selon certaines sources, ils peuvent être lavés en machine (au moins 30 minutes à 60° minimum), jusqu'à 10 fois maximum. Encore soumise à plusieurs études mais non validée par les autorités, cette pratique contribue à limiter la pollution.

L’alternative la plus recommandée est l’utilisation de masques en tissu, réutilisables, moins polluants et plus économiques. De nombreuses communes, dont celle de Puteaux, en ont offert à leurs administrés. C’est un premier geste encourageant.

Mais est-ce suffisant ?

Il faut valoriser les initiatives locales, multiplier les campagnes ciblées de sensibilisation et d’information sur la pollution des masques jetables, les accompagner de solutions complétant la distribution de masques : points de collecte, partenariats, initiatives associatives...

Une réflexion collective et citoyenne autour de la collecte des masques devient indispensable. Comment les collecter ? Comment les recycler ? Comment éviter une catastrophe écologique dans un contexte de crise sanitaire ?

Cette crise met en avant l’interdépendance de l’humanité et de toutes formes de vie avec la nature : tout est lié. Il est donc de notre responsabilité individuelle et collective de devenir plus responsable et plus conscient des conséquences de nos gestes et de nos choix.

Il est de la responsabilité politique des élus d’accompagner l’émergence d’une nouvelle conscience citoyenne et écologique.

 

1. En cas de contamination par la COVID-19, les masques doivent être stockés chez soi pendant 24 heures avant d’être jetés.

 

Sources :
https://www.ademe.fr/
https://www.zerowastefrance.org/masques-halte-au-jetable/
https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=902
https://news.un.org/en/story/2020/07/1069151
https://www.natura-sciences.com/sante/reutiliser-masques-usage-unique-risques.html
https://www.numerama.com/sciences/629542-masques-jetes-dans-la-rue-quel-impact-sur-lenvironnement.html
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_covid19_dechets_contamines_elimination_particulier_20200323_vf.pdf
https://www.leparisien.fr/video/video-covid-19-une-start-up-recycle-les-masques-usages-en-matiere-plastique-27-08-2020-8374083.php

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