La grippe aviaire repérée pour la première fois en Antarctique : les manchots en danger critique ?
C'est inédit, et c'est extrêmement inquiétant : deux oiseaux morts, des skuas, retrouvés près d'une base scientifique argentine en Antarctique, étaient porteurs du virus H5N1 de la grippe aviaire. Cela signifie que ce virus est désormais présent sur ce continent de glace, et qu'il peut se transmettre à d'autres animaux et oiseaux, comme les manchots, déjà menacés par la fonte des glaces.
Des millions d'oiseaux sauvages morts depuis 2021
Ces deux oiseaux morts, de l'espèce des skuas, ont été repérés près de la base argentine de Primavera, mais ce ne sont peut-être pas les seuls oiseaux du continent Antarctique à être porteurs du virus de la grippe aviaire : des cas suspects ont été signalés chez le skua brun, le skua polaire sud et le goéland, selon le comité scientifique de la recherche en Antarctique.
According to the Pew Charitable Trusts, the highly contagious H5N1 virus, commonly known as #AvianFlu or #BirdFlu, has been confirmed in two seabirds—both of them Antarctic skuas—on the Antarctic Peninsula. https://t.co/1E3YVzhg9r pic.twitter.com/ylb8FL5BRF
— PR Newswire Environment (@PRNenv) February 29, 2024
Une apparition du virus très étonnante, quand on sait que cette région lointaine dispose d'une sorte de barrière naturelle avec la longue distance qui la sépare des autres continents. Une menace en tout cas prise très au sérieux par les chercheurs du monde entier, puisque l'épidémie en cours de grippe aviaire a déjà tué des millions d'oiseaux sauvages sur la planète depuis 2021.
Ce sont les îles subantarctiques qui ont d'abord été touchées en octobre dernier, en Géorgie du Sud, sur les îles Sandwich du Sud puis sur les îles Malouines. Seule l'Océanie reste pour l'instant épargnée sur la planète. Aucun animal n'est à l'abri, puisqu'après les skuas, le virus a été détecté chez des goélands, des sternes, des albatros et des manchots, mais aussi chez certains mammifères comme des éléphants de mers et des phoques à fourrure...
Vers une "grande catastrophe écologique" ?
Ce qui inquiète les chercheurs, c'est que la grippe aviaire se transmette aux colonies de manchots vivant en Antarctique. Mais peut-être que certains sont déjà contaminés, au vu des difficultés d'accès à la faune locale. Les skuas vivant tout près des manchots, les possibilités de transmission sont nombreuses, le risque de contagion ne doit donc pas être sous-estimé.
🐧Une trentaine de manchots du Cap sont morts, à la pointe sud de l'Afrique, à cause de la grippe aviaire. Cette colonie de 3.000 animaux est un site de reproduction crucial pour l'espèce, menacée de disparition
— Agence France-Presse (@afpfr) October 6, 2022
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Les épidémies précédentes viennent corroborer cette hypothèse : en Afrique du Sud, en Argentine et au Chili, des manchots ont déjà été contaminés par d'autres virus de la grippe aviaire. Sur le continent sud-américain, 500.000 oiseaux de mer ont été décimés par la maladie, et les manchots faisaient malheureusement partie des espèces les plus touchées.
Selon certains scientifiques, si l'épidémie se propage à de nombreuses colonies de manchots et provoque une mortalité de masse, cela pourrait entraîner "l'une des plus grandes catastrophes écologiques des temps modernes". Une perte immense pour la faune locale et un déséquilibre certain pour la biodiversité de la région. Pour l'instant, rien n'existe pour endiguer cette terrible épidémie...
Source : tameteo.com