Cela a été la réaction face à un tweet écrit par Donald Trump sur l’Iran :
"L’Âge de l’extinction" is coming
Presque tout le monde a entendu les actualités sur l'environnement, la biodiversité, le réchauffement climatique, le changement climatique, l’extinction massive, etc. Pourtant, le gouvernement de Donald Trump a minimisé le plus possible la publication d'une quatrième étude nationale sur le changement climatique et ses conséquences.
Il semble que Donald Trump ne veut pas croire la vérité ; du réchauffement climatique aux… même victoires militaires (par exemple) d’Abbas le Grand, grand shah de l'Iran safavide, sur les Ouzbeks, les Ottomans et les Portugais ! Le président des États-Unis est sceptique non seulement quant au changement climatique, mais aussi quant à l’histoire politique ! Cette méconnaissance de l’histoire est si grande qu’Ishaan Tharoor, écrivain des affaires étrangères pour le Washington Post, le 29 juillet, a proposé à lui de commencer par une leçon d'histoire dans un tweet :
Les résistances et les grèves pour le climat s’organisent au monde, mais la tactique de Trump (ne pas croire la vérité), c’est toujours un choix acceptable pour le président des États-Unis !
L’accord de Paris sur le climat est en opposition avec les projets énergétiques des États-Unis, estime Donald Trump
Le gouvernement américain ne croit pas aux conclusions d’un important rapport gouvernemental américain mettant en garde contre les conséquences négatives du changement climatique sur l’économie. « Je n’y crois pas », a déclaré le président climato-sceptique à propos de l’« évaluation » commandée par le Congrès américain et rédigée par plus de 300 scientifiques. Selon ce document, les Etats-Unis pourraient perdre « des centaines de milliards de dollars » d’ici à la fin du siècle à cause des gaz à effet de serre.
Selon meteo-paris.com, le mois de juin 2019 a d'ores et déjà été le plus chaud à l'échelle continentale et entre la fin juin et la fin juillet, ce ne sont pas moins de 10 pays/territoires qui ont égalé voire battu leur record absolu historique :
- Fin juin : deux records nationaux absolus battus le 28/06 (France et Andorre) ainsi que plusieurs records nationaux mensuels entre le 25/06 et le 30/06 (Pologne, République Tchèque, Luxembourg, Suisse, Liechtenstein).
- Fin juillet : pas moins de sept records nationaux absolus tous mois confondus battus ou égalés entre le 23/07 et le 27/07 (Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Allemagne*, Royaume-Uni*, Jersey, Norvège).
Mais pourtant, lundi 8 juillet 2019, ouvertement climatosceptique, le président américain a jugé « inefficace », « injuste » et « très coûteux » l’accord de Paris sur le climat, lors d’un discours sur « leadership de l’Amérique en matière environnementale ». « Nous voulons l’air le plus pur qui soit, nous voulons l’eau la plus propre qui soit et c’est ce que nous faisons », a lancé Donald Trump dans cette allocution prononcée depuis la Maison Blanche. Dénonçant ce qu’il a appelé la « guerre contre l’énergie américaine » menée selon lui par son prédécesseur démocrate Barack Obama, il a rejeté avec force les « projets radicaux » de lutte contre le changement climatique qui, selon lui, ne rendraient pas « le monde plus propre ».
Donald Trump : « Nous défendrons l’environnement mais nous défendrons aussi la souveraineté américaine, la prospérité américaine et les emplois américains »
Accord de Paris sur le climat : C’est quoi ?
L’Accord de Paris sur le climat définit un plan d’action international visant à mettre le monde sur la bonne voie pour éviter un changement climatique dangereux, en maintenant le réchauffement planétaire largement en dessous de 2°C. L’accord de Paris est un pont jeté entre les politiques actuelles et l'objectif de neutralité climatique fixé pour la fin du siècle. Cet accord a été conclu le 12 décembre 2015 à l’issue de la 21e Conférence des Parties (COP 21) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016, moins d’un an après son adoption.
Les points clés de l’accord sur le climat
L’accord de Paris a été signé par 195 pays et ratifié par 147 d’entre eux. Le texte qui, selon rtbf.be, entrera en vigueur en 2020 prévoit ce qui suit :
- Contenir le réchauffement au cours du XXIe siècle 'nettement en dessous de 2°C' et, 'si possible en dessous de 1,5°C' par rapport au début de l’ère industrielle (1850-1900);
- Les pays riches doivent financer le programme à raison de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Les autres pays sont invités à fournir un soutien "à titre volontaire" ;
- Les pays développés doivent 'montrer la voie' en matière de réduction d’émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) ;
- Les pays en développement doivent 'accroître leurs efforts d’atténuation' en fonction de leur situation ;
- L’accord est revu tous les 5 ans. Premier bilan mondial en 2023 ;
- A partir de 2050, réductions rapides pour atteindre un équilibre entre les émissions dues à l’homme et celle absorbées par les "puits de carbone".
Accord de Paris : Le changement climatique et ses conséquences à l’égard du monde animal et végétal
La biodiversité décline mondialement à un rythme sans précédent et le taux d’extinction des espèces s’accélère. Le changement climatique est l'un des facteurs directs qui affectent la nature, et qui a eu jusqu'à présent les impacts relatifs les plus importants au niveau mondial.
Selon un article publié sur le site nationalgeographic.fr, Bob Scholes, spécialiste des écosystèmes au Conseil de la recherche scientifique et industrielle (CSIR) à Pretoria, en Afrique du Sud, et Hans-Otto Pörtner, expert en physiologie animale et en biologie marine à l'Institut Alfred Wegener de Bremerhaven, en Allemagne, ont répertorié six espèces en voie de disparition en raison du changement climatique :
- Le poisson lime à taches oranges (oxymonacanthus longirostris)
- Le faux dragonnier (aloe dichotoma)
- L'ours polaire
- Le manchot adélie
- La morue de l'atlantique nord
- Acropora cervicornis et les coraux du monde entier
- Espèce éteinte : le crapaud doré (bufo periglenes)
Il y a d’autres phénomènes qui provoquent des extinctions :
- La pollution ;
- Les perturbations et intrusions humaines ;
- L’utilisation des ressources biologiques ;
- Le développement résidentiel et commercial ;
- La production d’énergie et l’exploitation minière ;
- L’agriculture et l’aquaculture ;
- Les transports et les corridors de service ;
- Les modifications des écosystèmes ;
- Les espèces invasives ;
- L’introduction de gènes et de pathogènes ;
- Les évènements géologiques ;
- Etc.
Quelques chiffres illustrent l’urgence de la situation :
- 1 million d’espèces sont menacées par l’homme. Elles pourraient disparaître au cours des prochaines décennies.
- 1/4 des vertébrés, invertébrés et plantes sont menacés d’extinction.
- 75 % de la surface terrestre est « sévèrement altérée » par l’homme. C’est 40 % pour les mers et océans.
- 680 espèces vertébrées ont disparu depuis le XVIe siècle. La plus connue, le dodo, est éradiquée dès le XVIIe.
- 33 % de la surface terrestre est dédiée à l’agriculture et à l’élevage. Or la moitié de l’expansion des terres agricoles se fait au détriment des forêts. Certaines forêts tropicales mettent des siècles à retrouver leur biodiversité.
Un des scientifiques, le professeur Settele, s’alarme : « Le tissu vivant de la Terre, essentiel et interconnecté, se réduit de plus en plus. »
5 facteurs affectent le plus la nature. Dans l’ordre décroissant :
- La dégradation de l’habitat terrestre et maritime
- L’exploitation de certains organismes, comme la surpêche
- Le changement climatique
- La pollution
- Les espèces exotiques envahissantes
Conséquences du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris
rtbf.be. Comme l’explique François Gemenne, spécialiste des questions géopolitiques et environnementales, les conséquences de cette décision des USA de se retirer de l’accord de Paris sur le climat sont catastrophiques. « Pour comprendre, il faut savoir que le point central de cet accord est son universalité. Les négociateurs ont décidé d’aller vers un accord universel et non contraignant. Le retrait des Etats-Unis de cet accord fait justement éclater cette universalité. Ce qui a comme conséquence que des pays comme la Russie et le Brésil ne se sentent plus liés à l’accord de Paris puisque les USA ont décidé de se retirer. Cela donne comme signal que les Etats peuvent aller comme ils veulent dans cet accord de Paris au gré des résultats des élections. »
La deuxième conséquence est l’impact de la décision américaine sur les industries et les marchés. « Cela a envoyé non seulement un signal d’incertitude aux industries et aux marchés, mais cela a tué dans l’œuf, le deuxième principe fondateur de l’accord de Paris, avec son universalité : son cadre réglementaire et stable. Les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter. Les USA ont donné un très mauvais signal aux autres pays en matière de respect des engagements de baisse des émissions de gaz à effet de serre », ajoute notre spécialiste.
Pour R. Nicholas Burns, un diplomate retraité qui a servi sous le président George W. Bush, interrogé par le « New York Times » : « Le succès de notre politique étrangère – en termes commercial, militaire et dans d'autres types de négociation – dépend de notre crédibilité. [...] Je ne peux imaginer un pire moyen de détruire notre crédibilité que celui-ci. »
Que se passerait-il si l’accord de Paris s'appelait « Accord de Trump » ?