Victime collatérale et silencieuse des conflits armés, la Nature paie toujours le prix des ambitions humaines.
Tite-Live, historien romain écrivait dans le livre XXIII de son œuvre majeure « Histoire » - « In hanc dimicationem duorum opulentissimorum in terris populorum omnes reges gentesque animos intenderant » (*1). – et pour ceux qui n’auraient pas pris latin, en seconde langue au collège, au risque d’être dans une mauvaise classe, c’est parti pour la traduction ! – « Tous les rois et toutes les nations considéraient avec attention ce combat des deux peuples les plus riches de la terre ».
Cette citation qui nous permet de résumer, d’un coup d’œil rapide, plus de 2.000 ans d’histoire humaine, demeure aujourd’hui toujours autant d’actualité. Même s’il ne s’agit plus de cité, mais de pays, voire de continents et de civilisations, à l’instar du conflit Ukrainien, entre autres. Elle questionne surtout, au cours de notre histoire, notre capacité, en tant qu’espèce vivante, à réellement intégrer consciemment nos conflits internes, notre héritage évolutif, entre complexité, fragilité et ambivalence. A prendre conscience et assumer que nous sommes capables du pire collectivement, et que nous devons construire, dorénavant, un récit collectif autre que celui de la quête vers « le meilleur pour moi ! ».
Lors de la COP28, en 2023, à Dubaï (*2, 3, 4), rassemblement d’états – « où l’on recycle les promesses, ce qui est déjà ça de sauvé pour la planète ! » - l’un des thèmes abordés fut, pour la première fois, la question du lien réciproque entre guerre et environnement. C’est-à-dire comment les guerres sont le fruit des changements climatiques et inversement comment l’environnement est impacté par nos guerres.
Tout arrive à point à qui sait attendre, me direz-vous, mais n'avons-nous pas déjà trop attendu ?
Le fruit n’est-il pas, depuis longtemps, tombé de l’arbre et en train de finir de pourrir au sol. Dans le processus de résilience écologique (*5), dans lequel nous essayons de nous engager (*6), individuellement et collectivement, n’avons-nous pas tendance à mélanger les étapes et à vouloir uniquement « continuer à aller bien, tout le temps, en tant qu’espèce humaine ! ». Et en nous inventant un au-delà, un après, meilleurs que l’ici-bas et l’ici-là pour ceux qui n’y arriveraient pas ! En nous réfugiant ainsi dans la recherche illusoire et effrénée de transcendance, en croyant arriver à nous détacher de, ou au contraire à nous connecter à ce que nous pensons être les réalités du vivant. Cela au lieu de « continuer à avancer, pour trouver une forme d’équilibre collectif du vivant, même dans l’incertitude » ?
Victime collatérale et silencieuse des conflits armés, la Nature paie toujours le prix des ambitions humaines.
Quitte à se faire chasser du Paradis, lors de cette scène épique de la tradition judéo-chrétienne, Adam et Eve eurent été mieux avisés de plutôt prendre un « Dry Martini » sous un olivier, symbole de la paix.
Ce qu'on appellera la "Chute de l'Homme", marquera le début d’un lot de déclassements, tels que la perte de son immortalité, la souffrance et la pénibilité au travail (toujours d’actualité !) et aussi la rupture de son lien intime avec Dieu. Et, si la connaissance lui aura permis d’améliorer sa condition, toujours est-il qu’en matière de paix entre les peuples, il semble répéter souvent les mêmes erreurs !
Difficulté à apprendre du passé, priorité aux intérêts économiques ou pulsion de domination, toujours est-il que l’Homme mérite bien sa deuxième place dans la liste des grands prédateurs… de lui-même, après le parasite du moustique et avant celui d’un escargot d’eau douce. Quel prestigieux et ambitieux destin civilisateur pour une espèce animale !
Le conflit en Ukraine ne déroge pas à la règle, avec plusieurs centaines de milliers de morts et blessés au compteur depuis 2022 (7*) et une estimation à plus de 500 milliards d’euros de reconstruction (8*). Au-delà du fait que le genre humain illustre parfaitement qu’il a aussi « mauvais genre », ces conflits sont autant d’exemples exprimant des réalités trop souvent invisibilisées. A savoir, celles relatives à leur impact direct et indirect sur l’environnement, parfois sur des temps très longs, de manière irréversible et aux dépens des vainqueurs eux-mêmes. Vous pouvez à ce titre consulter l’article de Tiredearth, décrivant l’ensemble des impacts environnementaux de la guerre en Ukraine :
« La guerre est un incendie qui commence dans les racines. »
Cette métaphore, bien à propos, est là pour nous rappeler, qu’en matière environnementale, un conflit impacte l’environnement, avant même d’avoir tué un seul soldat.
D’abord, la guerre couve sous la terre. On peut prendre le cas du Rwanda pour lequel la question environnementale et celle de la guerre étaient étroitement intriquées et se sont autoalimentées (*9). Ce génocide inter ethnique de 1994, qui aura fait 800.000 morts en 4 mois, trouve une de ses sources dans une démographie en croissance forte, découplée de la capacité de production des surfaces agricoles. La pénurie alimentaire qui en a suivie a servi de prétexte pour exacerber les conflits latents et a fini par conduire à un massacre (*10). Par ailleurs, en quelques jours, des millions de Rwandais ont fui le pays pour se réfugier dans les pays environnants dont le Congo. Cette entrée massive de réfugiés, cristallisée autour de quelques villes a eu plusieurs effets environnementaux majeurs, tels que l’augmentation brutale de la consommation des ressources, l’occupation et la déstabilisation des espaces de réserves protégées ainsi que la déstructuration de l’organisation de la protection environnementale qui y était associée (*11).
Plus généralement, l’entretien d’une armée de dissuasion comme de combat utilisent beaucoup de ressources, elle accapare des terres et elle fragilise les écosystèmes pour préparer la machine de guerre. En 2022, alors même que la France n’est pas « officiellement » en guerre, la consommation énergétique en fonctionnement de son armée aura été supérieure à 6.000 Gwh/an (*12, 13), soit un peu moins de la consommation annuelle électrique de la ville de Marseille (*14) (7.070 Gwh/an en 2022 tout opérateur et secteur confondus) (870.321 habitants Insee 2021). Données de l’armée qui ne comptabilisent, pour ¾, que le fonctionnement des véhicules et pour ¼ l’intendance associée. L’investissement énergétique pour la production d’armes, véhicules ou bâtiments n’étant pas ici comptabilisé. Pour les émissions de CO2 de l’armée française, on l’estimait à 8,3 millions de tonnes en 2019, équivalent environ aux émissions annuelles en CO2 de 1 million de français (*15,16,17,18).
Les essais pour la maitrise de l’arme nucléaire française témoignent aussi de la manière dont la préparation à la guerre impacte l’environnement (19*). Je ne prendrai ici comme exemple que les sites utilisés dans le Sahara algérien ou en Polynésie, des années 1960 à 1996. Qu’ils soient sous-terrain, avec pour conséquence la fracturation des sols et leur contamination radioactive, ou en surface ou pire encore par lancement depuis des avions (pour plus de réalisme !), ces essais ont entraîné des conséquences bien au-delà de la zone d’impact elle-même et bien au-delà du moment de l’impact. La dispersion météorologique des particules radioactives, l’accumulation dans les sols, leur rémanence et leur diffusion dans les chaînes trophiques ont élargi leur impact effectif.
« Quand le feu surgit en surface, devient brasier, qui plus tard s’éteint ou couve enfoui ! »
Durant le temps de la guerre elle-même, tout brûle… villes, forêts, sols, eau, air, faune, flore, dans une fureur qui consume aveuglément et cela sans limite, si ce ne sont les ressources pour continuer à l’alimenter. Nous verrons dans la suite de l’article quelques exemples historiques pour l’illustrer.
Cela étant, le brasier s’éteint, mais la terre reste calcinée, stérile, imprégnée de cendres et de toxines, parfois pour des siècles. L’usage intensif des mines dans la guerre en Ukraine fait que ce pays est déjà considéré comme le plus fortement contaminé au monde, selon le Service de lutte antimines des Nations unies (*20).
Parfois, des braises demeurent enfouies, prêtes à raviver le foyer de la guerre et de la destruction. Un traité de paix mal négocié et injuste, une rancœur ancestrale collective et nationaliste, une escalade dans la surenchère de puissance, une déstabilisation des anciens équilibres… tous les ingrédients sont rassemblés pour un embrasement spontané. C’est à qui frottera l’allumette pour le relancer à nouveau !
L’enchaînement de la première puis de la deuxième guerre mondiale suivie de la guerre froide est un parfait exemple de conséquences de guerres non résolues. Les rancunes entre Serbes, Croates, Bosniaques, etc., qui remontent parfois à la période ottomane ou à la Première Guerre mondiale, ont ravivé les conflits et donné lieu à un génocide (*21) (Srebrenica : 8.000 morts en quelques jours) après l’effondrement du bloc communiste à partir des années 90. Elles sont l’expression de tensions héritées de conflits passés. Le conflit israélo-palestinien témoigne de la manière dont les conflits armés engendrent souvent un cycle de violence. Ainsi, les atrocités commises d’un côté justifient des représailles de l’autre, et ainsi de suite. Cette boucle sans fin peut durer ainsi des générations (*22). Enfin, les réorganisations du monde après les guerres peuvent redessiner complètement la carte du monde et redistribuer les puissances. Cela crée de nouveaux équilibres… souvent précaires. La victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie a laissé deux superpuissances : les États-Unis et l’URSS (bienvenu dans « le jour sans fin » !). Au-delà de leur opposition idéologique et politique (capitalisme contre communisme), ces deux pays ont induit des guerres indirectes impactantes pour les soldats, les civils et l’environnement (*23, 24, 25) (Vietnam 20 ans de guerre et 2,5 millions de morts, Corée 3 ans dont plusieurs millions de morts civils, Afghanistan 20 ans et 165.000 morts).
Le disque rayé de l’histoire de l’humanité
Pollution des sols, empoisonnement des rivières et des puits, déforestation, inondations, destruction des cultures, irradiation, l’être humain exprime une créativité sans borne lors des conflits et cela ne date pas d’aujourd’hui, ni d’hier, ni d’avant-hier.
Les basiques toujours tendances en matière de guerre et d’environnement
Depuis que l’Homme est Homme, une bonne guerre n’est pas complétement une vraie guerre sans son grand classique : la déforestation (faut-il y voir un ressentiment en lien avec son éviction du Paradis, tout cela pour une histoire de pommier ? Cruelle destinée !). Cela aussi bien par effets des armes incendiaires, que pour construire des flottes marines, des fortifications, pour le chauffage des troupes, pour détruire la végétation dense servant de refuge et de ravitaillement, pour développer des pâturages ou accéder à d’autres ressources (minerais). L’autre pendant de la déforestation est la désertification des zones de combats elles-mêmes, ainsi que des terres agricoles et fertiles souvent surexploitées ou brûlées lors de ces conflits.
Péplum : quand l’empire romain roulait au super plomb ! (*26, 27, 28, 29)
L’analyse des dépôts aériens de plomb, neurotoxique, a permis de retracer et corroborer, tous les grands moments de l’empire Romain. On les retrouve ainsi piégés dans les glaces, les sédiments lacustres et les carottes de tourbe situées en Europe et au Groenland, à la suite de leur émission lors de l’exploitation antique des mines de galène (argent pour la monnaie et le plomb, omniprésent, pour les canalisations, ustensile de cuisine, cosmétique, etc), en particulier en Espagne, Angleterre, Belgique et France. Cela en lien avec les conquêtes territoriales de Rome et l’accès aux mines qu’elles permettaient. L’augmentation de l’exploitation d’une mine, en prévision ou en soutien d’une guerre, se traduisait aussi par une pollution au plomb supplémentaire de l’air et des sols, à la fois au niveau des zones de production, mais aussi plus loin par effet de dispersion aérienne. Une étude de l’Université d’Oxford estime d’ailleurs que « cette pollution aurait affecté les capacités cognitives de millions d’individus en Europe, réduisant le quotient intellectuel moyen de la population de 2 à 3 points. »
L’imagination au pouvoir, le pouvoir comme quête !
Faisons un pas dans le temps à présent, au-delà des guerres dévastatrices d’Alexandre pendant l’antiquité, des invasions mongoles et la guerre de Cent Ans au moyen âge, et arrêtons-nous à la conquête des Amériques !
Ce qui ne relevait au départ que d’une erreur de cartographie, car on pensait que la terre était plus petite qu’en réalité et que l’Asie serait plus proche de l’Europe en passant par l’ouest, est à l’origine de la découverte des Amériques… et de leur conquête par les armes.
Les impacts à l’issue des conflits avec les peuples autochtones ou européens rivaux, auront entraîné plusieurs conséquences graves. La conquête du Mexique (1519–1521) par Cortés (*30), la conquête du Pérou (1532–1533) par Pizarro, les révoltes indigènes face aux colons (*31), puis les guerres entre puissances européennes en Amérique pour le contrôle des territoires (*32), jusqu’à l’effondrement des peuples autochtones, auront marqué les macabres et sinistres étapes de l’histoire de l’humanité et de son environnement.
Cette conquête humaine et territoriale a abouti par son caractère très intensif, au changement radical des paysages et des écosystèmes avec l’introduction de nouvelles espèces végétales (blé, canne à sucre, vigne, ail, café, amandier, etc.) qui ont remplacé les cultures locales (*33, 34). D’immenses surfaces ont été défrichées pour l’agriculture ou l’élevage, souvent au détriment des forêts. La création de plantations coloniales portée par une agriculture intensive basée sur la monoculture (sucre, coton, tabac…) a épuisé les sols rapidement et les rivières ont été polluées par les déchets agricoles. De même pour l’introduction d’espèces animales (chevaux, vaches, moutons, cochons, chiens, chats, etc) et leur diffusion sur le continent, qui a modifié les paysages (par le pâturage), ou causé la disparition d’espèces locales par prédation ou compétition (*35).
Cette soif jamais étanchée, encore de nos jours, de l’exploitation intensive - nous pouvons dire ici « pillage » - des ressources naturelles pour extraire l’or, l’argent et d’autres minerais, souvent en recourant au travail forcé, a conduit à la pollution des rivières (notamment au mercure), l’épuisement des gisements, la dégradation des sols et des écosystèmes autour des mines (*36, 37, 38, 39, 40).
Cette époque intitulée « Echange colombien » (*41), débutée dès 1492 et qui se poursuit tout au long des XVIe et XVIIe siècles avec la colonisation, est même considérée comment le début de la « mondialisation écologique », en raison de l’importance des transferts massifs de plantes, d’animaux, de microbes et d’humains entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Ces transferts ont profondément transformé les sociétés, les agricultures, les économies… et les environnements des deux côtés de l’Atlantique.
L’importance d’être constant…
De la guerre de Trente Ans, en passant par les guerres napoléoniennes et jusqu’à aujourd’hui, chaque époque n’aura fait ensuite que perfectionner sa capacité à impacter son environnement autant en termes d’intensité, d’échelle que de durée.
Heureusement, la modernité a su apporter en plus de la variété et de la sophistication à ces conflits. Cela, par effet direct, comme par l’usage d’armes chimiques et radioactives, dont les conséquences sont immédiates et trop souvent rémanentes (Gaz moutarde Ière guerre mondiale, Hiroshima, etc). Mais on l’oublie souvent, cela aussi par effet indirect. On peut enfin évoquer la disparition d’espèces animales due au braconnage, qui est facilité par l’absence de règles et de structures de protection, lors des conflits. Même constat lors de contaminations pétrolières dues au sabordage de navires pétroliers (IIème guerre mondiale), de la fuite de pétrole et sa contamination marine (guerre Iran-Irak) ou de la marée noire géante dans le golfe Persique (guerre du Golfe).
Je suis accro au pétrole, pourquoi et comment m’en sortir ?
Le pétrole, à l’instar du gaz est un bon exemple de ressource naturelle à très forts potentiels… de convoitise et d’impact sur les sociétés et l’environnement (*42).
Notre addiction au pétrole raconte aussi une histoire, la nôtre ! L’histoire générale de nos sociétés, dont les potentiels multiples qu’apportent le pétrole, exacerbent et rendent d’un coup possible l’expression de l’histoire nationale propre à chaque pays (*43,44). Car avec lui, tout devient plus grand et change d’échelle, pour le meilleur comme pour le pire ! (*45)
En effet, le pétrole c’est d’abord une « matière physique » caractérisée par une capacité énergétique importante, dans un format compact, ainsi qu’une forte capacité à être transformé pour créer pléthore de produits, qui emplissent et sécurisent l’ensemble de notre quotidien. Le pétrole présente les avantages d’être transportable, fiable, facile à extraire et déjà stockée géologiquement. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « L’or noir ».
Le pétrole est ensuite un outil d’action symbolique et stratégique puissant pour les échanges, les taxations, la subordination et la croissance économique qu’il offre.
On comprend dès lors que, ceux qui ont du pétrole et l’acheminent, l’utilisent pour leur propre économie et en usent pour influencer, peser et se positionner dans l’économie mondiale. En retour, on comprend aussi que ceux qui n’en ont pas, peu, ou pas assez sur leur territoire, cherchent à l’acquérir, par la négociation, les alliances, comme par la guerre.
Enfin, le pétrole est en soi un polluant majeur aussi bien par le CO2 qu’il émet lors de sa combustion, que par les dégâts qu’il entraîne lorsqu’il se retrouve déversé dans l’environnement.
Tant de richesses et de potentialité à partir d’une même ressource naturelle, a logiquement conduit les états à réécrire leur récit collectif, quoi qu’il en coûte ! La raison en est simple : quel citoyen enverra ses militaires ou lui-même se faire tuer, pour maintenir sa consommation en poche plastic, en filtre pour ses cigarettes, en vêtement respirant pour l’été, en mobilier, en tapis de voiture, en jouets, etc. Personne bien sûr ! C’est pourquoi, tout dirigeant avisé sait qu’il devra se rappeler que l’Homme est un « animal narratif » (*46) et qu’il adore qu’on lui raconte des belles histoires nobles, où « bien et mal » se confrontent dans un combat épique.
La guerre sera donc portée par une aspiration élevée, à la hauteur des vies humaines à sacrifier ! Religion, idéologie, nationalisme, risque de destruction massive, rejet du colonialisme, respect du droit international, sauvetage humanitaire, etc… tout est bon, pour chaque belligérant, afin de justifier de remettre chaque chose à sa place ! (*47, 48)
La guerre Iran / Irak et surtout celles du golfe en auront été les vraies expressions. Alors que les citoyens du monde entier commençaient à biberonner, pour la première fois, de l’image de guerre H24 devant leur écran, il fallait que le storytelling soit captivant, divertissant et ponctué de rebondissements. Ainsi que le disait le présentateur de l’équipe de Groland sur Canal+ : « Avec le sang du monde, nous faisons du boudin d’information !». Du côté occidental, les américains spécialistes de « l’Entertainment » ont démontré leur savoir-faire en la matière (*49,50,51). Cela d’autant que la Russie, s’écroulant après la guerre froide, et la Chine étant aux abonnés absents, les occidentaux avaient tout loisir pour dérouler leur scénario, bien propret, supportable et totalement addictif. Le ton du discours se veut dans une forme de neutralité apparente des occidentaux, lors de la guerre Iran-Irak des années 80, puis devient défense de la légalité internationale et de la morale pour la première guerre du golfe dans les années 90, et finit par une évolution vers un discours sécuritaire et humanitaire dans la seconde guerre en 2003. Le vainqueur final étant toujours du côté du « Bien » !
Du côté de l’Irak et des pays arabes, on passera successivement de la motivation religieuse et nationaliste (sunnite / chiite), puis le discours se polarisera entre pays préférant soutenir l’ordre régional et ceux en résistance face à l’impérialisme occidental. Mais lors de la guerre de 2003, le discours se recentrera sur la souveraineté, la dignité arabe et l’opposition à l’hégémonie occidentale.
On constatera une nouvelle fois, que sur le champ de la rhétorique, il n’y a pas de vérité mais que des points de vue ! Pourtant, dans la réalité environnementale, les constats ne portent pas à confusion (*52). En 1991, par représailles, lors de leur départ du Koweït, les Irakiens incendient plus de 500 puits de pétrole (équivalent de 2 à 6 millions de barils brulés par jour), et sabotent des bateaux et des terminaux pétroliers avec pour conséquence le déversement de plus de 700.000 tonnes d’hydrocarbure en mer. Ce qui constitue la pire marée noire de l’histoire humaine, s’étendit sur plusieurs centaines de kilomètres de côtes, impactant ainsi faune et flore sous-marine et terrestre (*53).
L’être humain : quelle sale bête !
L’histoire sanglante et destructrice de l’humanité n’est pas une anomalie : elle est le miroir de notre lutte intérieure !
Force est de constater que l’être humain a des prédispositions biologiques et psychologiques favorables à l’expression de la violence, dans certains contextes. Par peur, par idéologie, par désir de domination, ou même par vengeance symbolique, l’Homme tue !
Dans un premier temps, il est important d’en avoir conscience et de ne pas le nier ! Reconnaître et accepter sa capacité à la violence, permet de la gérer de manière responsable et constructive. Parce que cela nous aide à mieux comprendre nos émotions et nos réactions face aux conflits. A prévenir l’escalade violente dans nos relations et dans notre société. A développer l’empathie et la compassion envers les autres ainsi qu’à canaliser nos pulsions vers des actions positives pour nous-mêmes et pour le bien de la société.
En fin de compte, la conscience de l’existence de sa propre violence ne devrait pas être jugée comme une tare du genre humain, qu’il faut recouvrir de morale et d’interdits, pour finir par l’enfermer dans les geôles de notre inconscient. Mais comme un outil puissant de transformation personnelle et sociale.
En outre, bien qu’elle constitue un fondement de notre nature et de celle de beaucoup d’espèces, d’autres paramètres interconnectés interviennent à l’instar de l’éducation, la culture, l’état de la structure sociale, les croyances, les médias, la politique ou le contexte économique, qui jouent un rôle majeur dans la modulation de nos comportements humains.
Ainsi, la violence n’est pas une fatalité ! Pour autant que ces paramètres interconnectés ne soient pas instrumentalisés pour amplifier ou caricaturer les sentiments réels ou supposés de frustration, d’injustice, d’exclusion et de pression sociale, de manipulation médiatique, ou d’idéologies radicales, qui rendent dès lors acceptable le déchainement de notre violence, à l’échelle individuelle comme collective.
« Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence ? Pas vraiment ! ».
"Nature knows no kings !" (Herman Melville dans Moby Dick -1851).
Peu importe la manière dont les humains organisent leur société ou leurs relations de pouvoir, peu importe leur morale, la Nature ne reconnait pas de rois !
Cependant dans le contexte de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, elle n'est pas pour autant à l'abri des conséquences des choix de ces rois. Déjà suffisamment mise à l’épreuve par l'impact grandissant des changements climatiques, la Nature ne mérite pas qu’on lui impose en plus de s’adapter aux impacts des guerres. Surtout lorsque la capacité des écosystèmes à engager des processus de résilience est freinée, voire empêchée par la rémanence de la toxicité chimique ou radioactive des armes ou la reprise du conflit.
Il convient ainsi de rappeler que la guerre actuelle en Ukraine, n’est que le dernier soubresaut du « Je t’aime… moi non plus ! » historique qu’entretiennent l’Ukraine et la Russie, depuis le XVIème siècle.
Il est crucial que l'humanité prenne conscience de cette réalité et cherche des moyens de réconcilier ses ambitions avec la protection de l'environnement.
La vie ne vaut rien ! Mais rien ne vaut la vie ?
Chaque jour que dure ce conflit, ce territoire en paie un peu plus le prix humainement et écologiquement. Pour autant, ni les pertes humaines, ni le saccage environnemental n’auront constitué des freins à ce conflit. Seule la peur d’une généralisation et d’une dramatisation du conflit aux autres pays aura permis de créer une « émotion internationale ». L’Ukraine étant désormais chosifiée par les grandes puissances mondiales et ne servant qu’à défendre ou étendre leur influence, tester des stratégies et renforcer leurs alliances.
L’Ukraine, bien qu’au centre de ce conflit, en paie le prix le plus lourd, et ses intérêts propres sont devenus dépendants des agendas des grandes puissances qui la soutiennent.
Mais, le risque actuel et futur pour l’Ukraine est de se voir dans l’incapacité, quelle que soit l’issue du conflit, d’assurer sa propre autonomie dans l’avenir.
(*1) : Tite-Live (59 av J-C – 14 ap. J-C), Ab Urbe condita – Philo Lettres - https://philo-lettres.fr/latin/tite-live/
(*2) : 28e Conférence des Parties sur les changements climatiques https://www.ecologie.gouv.fr/rendez-vous/cop28-28e-conference-parties-changements-climatiques
(*3) : "COP28 : six effets dévastateurs des guerres sur l'environnement" - Les Echos - Julien Boitel 2023 - https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/cop28-six-effets-devastateurs-des-guerres-sur-lenvironnement-2038787
(*4) : Pourquoi la guerre et le changement climatique sont liés – Futura sciences
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-guerre-changement-climatique-sont-lies-109993/
(*5) : Géo : Quelle est la définition de la résilience écologique ? - https://www.geo.fr/animaux/quelle-est-la-definition-de-la-resilience-ecologique-193605
(*6) : Etat français : 3ème plan national d’adaptation au changement climatique 2024 - https://consultation-pnacc.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2024-10/Axe_4.pdf
(*7) - France info : Ce que l'on sait du coût humain de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, après trois ans de conflit https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/ce-que-l-on-sait-du-cout-humain-de-la-guerre-entre-la-russie-et-l-ukraine-apres-trois-ans-de-conflit_7125894.html
(*8) - Nations Unies : Ukraine : la reconstruction du pays coûtera 500 milliards d’euros - https://news.un.org/fr/story/2025/02/1153426 :
(*9) – Conflits engendrés par des pénuries – Encyclopédie de l’environnement – Université Grenoble Alpes - https://www.encyclopedie-environnement.org/zoom/conflits-engendres-penuries/
(*10) - La terre et le sang. Pour une lecture géographique du génocide rwandais - Olivier Damourette. 1994-2024 Regards pluriels sur le génocide rwandais – 2024 - https://shs.hal.science/halshs-04310604v1
(*11) - Impact environnemental du déplacement des populations en situation de conflit armé : Cas des réfugiés dans l'EST de la République Démocratique du Congo - Bob CHECHABO BALOKO - Limoges / Faculté de Droit et des Sciences économiques - Master pro (M2) en Droit International et Comparé de l'Environnement – 2007 - https://www.memoireonline.com/08/09/2620/Impact-environnemental-du-deplacement-des-populations-en-situation-de-conflit-arme-Cas-des-refu.html
(*12) - Cour des Comptes : Le ministère des armées face aux défis du changement climatique : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2024-03/20240312-RPA-2024-CDVI-ministere-armee-face-defis-changement-climatique.pdf - 2024
(*13) - France inter : La tête au carré - Ecologie, le nouvel enjeu de l'armée ? - https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-lundi-22-avril-2024-5245971 - avril 2024
(*14) – Agence Gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité : Open data GRD - https://opendata.agenceore.fr/pages/accueil/
(*15) - Quelle est l’ampleur des émissions mondiales de carbone liées à l’armée ? Article de la revue Responsible Science n° 5 ; publication en ligne : 8 juillet 2023 - https://www-sgr-org-uk.translate.goog/resources/how-big-are-global-military-carbon-emissions?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=rq#_edn5
(*16) - Under the radar: The Carbon Footprint of Europe’s military sectors https://www.sgr.org.uk/sites/default/files/2021-02/EU-MCE-report-by-SGR-CEOBS-GUE.pdf - 2021
(*17) - Ministère des armées : Stratégie climat et défense 2022 - https://www.defense.gouv.fr/ministere/politique-defense/strategie-climat-defense
(*18) - SDES ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires - L’empreinte carbone de la France de 1995 à 2022 - https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lempreinte-carbone-de-la-france-de-1995-2022 et Chiffres clef du climat en France, en Europe et dans le monde, édition 2023 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=1263 - 2023
(*19) - Assemblée Nationale : les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la france entre 1960 et 1996 et éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires : https://www.assemblee-nationale.fr/rap-oecst/essais_nucleaires/i3571.asp - 2001et Etat Français – Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire : Conséquences radiologiques des retombées des essais atmosphériques d'armes nucléaires sur le territoire français métropolitain - Contamination de l'environnement et exposition de la population : https://www.irsn.fr/sites/default/files/2024-11/Rapport-IRSN-2024-00559_Retombees-des-essais-atmospheriques-nucleaires-fr-metro_2024-11-05_vf.pdf - 2024
(*20) – Nations Unies : La contamination par les mines est un héritage mortel de l’invasion russe | ONU Info - 2025
(*21) - Génocide à Srebrenica : ONU : https://www.un.org/fr/observances/srebrenica-genocide-commemoration-day
(*22) - Histoire de la question de la Palestine – ONU - https://www.un.org/unispal/fr/histoire-de-la-question-de-palestine/
(*23) - Pourquoi les États-Unis ont-ils perdu la guerre du Viêt Nam malgré une supériorité militaire écrasante ? – BBC Afrique - https://www.bbc.com/afrique/articles/c9r0e0dzd4ko
(*24) - La guerre de Corée n'a (techniquement) jamais pris fin - National Geographic : https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/06/la-guerre-de-coree-na-techniquement-jamais-pris-fin
(*25) - Afghanistan. Vingt ans de guerre et 165 000 morts plus tard… Ouest France - https://www.ouest-france.fr/monde/afghanistan/afghanistan-vingt-ans-de-guerre-et-165-000-morts-plus-tard-8d2285dc-9d1d-11eb-a9c5-320bc750e309
(*26) - Le plomb et l'argent : des Guerres Puniques à l'éruption volcanique de Lombok – France Inter – Sur les épaules de Darwin - https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-du-samedi-02-octobre-2021-7074890
(*27) - Impact environnemental de l'exploitation minière et de la métallurgie romaine et sa corrélation avec les preuves archéologiques : une perspective européenne - Noemí Silva-Sánchez & Xose-Lois Armada - https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14614103.2023.2181295#abstract
(*28) - Un QI en baisse : la pollution au plomb sous l'Empire romain responsable d'un déclin cognitif généralisé en Europe – Sciences et vie - https://www.science-et-vie.com/science-et-culture/un-qi-en-baisse-la-pollution-au-plomb-sous-lempire-romain-responsable-dun-declin-cognitif-generalise-en-europe-187886.html
(*29) - Les Romains de l'Antiquité respiraient probablement la pollution au plomb – Science - https://www-science-org.translate.goog/content/article/ancient-romans-likely-breathed-lead-pollution?cookieSet=1&_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=rq
(*30) : Comment les conquistadors espagnols ont précipité la chute de l'Empire inca – National Géographic - https://www.nationalgeographic.fr/histoire/histoire-colonies-amerique-civilisations-comment-les-conquistadors-espagnols-ont-precipite-la-chute-empire-inca
(*31) : Comment une poignée de conquistadors espagnols a mis fin à l'Empire inca – Géo - https://www.geo.fr/histoire/comment-une-poignee-de-conquistadors-espagnols-a-mis-fin-a-lempire-inca-202605
(*32) : Histoire sociolinguistique des États-Unis : La colonisation européenne – Lionel Jean – 2025 - https://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/usa_6-2histoire.htm
(*33) : Principales plantes cultivées introduites en Amérique latine depuis 1492– Persée Les cahiers d’outre-mer - Alain Huetz de Lemps – 2000 - https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1957_num_10_37_4192
(*34) - L’agriculture des civilisations amérindiennes avant la conquête - Éditions de l’IHEAL - Systèmes agraires en Amérique latine - Des agriculteurs préhispaniques à la modernisation conservatrice - Jacques Chonchol - 2017 - https://books.openedition.org/iheal/3111?lang=fr - La conquête et l’héritage colonial des Espagnols et des Portugais (du xvième au xviiième siècle) - https://books.openedition.org/iheal/3112
(*35) : L'introduction du bétail en Amérique Latine – Persée Les cahiers d’outre-mer - Pierre Deffontaines – 1957 - https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1957_num_10_37_4192
(*36) : Ressources extractives sud-américaines : mondialisation et territorialisations des marges - Forget, M., Carrizo, S.-C. et Bos, V. – 2021 - L'Information géographique - 85(4), 37-60. https://doi.org/10.3917/lig.854.0037.
(*37) : Un Aspect méconnu de l'histoire de l'Amérique : la domestication des animaux - Digard Jean-Pierre - In: L'Homme, 1992, tome 32 n°122-124. La Redécouverte de l'Amérique. pp. 253-270 - www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1992_num_32_122_369535
(*38) : Potosí, la mangeuse d’hommes : En Bolivie, cinq cents ans de conquête de l’argent - Grégoire Vilanova Revue Z - 2021 - https://shs.cairn.info/revue-z-2018-1-page-16?lang=fr
()*39 : « Mines et environnement dans les Amériques : les paradoxes de l’exploitation minière » - Michel Deshaies - IdeAs - 2016 - http://journals.openedition.org/ideas/1639
(*40) : Ressources minières, « extractivisme » et développement en Amérique latine : perspectives critiques - Franck Gaudichaud - IdeAs – 2016 - http://journals.openedition.org/ideas/1684
(*41) : La pomme de terre et le moustique : nouvelles perspectives sur les origines de la mondialisation - A l’occasion de la parution de l’ouvrage 1493 : Comment la découverte de l’Amérique a transformé le monde (éditions Albin Michel) – Radio France 2013 - Charles C. Mann - https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-1ere-partie/la-pomme-de-terre-et-le-moustique-nouvelles-perspectives-sur-les-origines-de-la-mondialisation-4318404
(*42) : « 50 ans de géopolitique du pétrole et du gaz » - planete-energies.com - https://www.planete-energies.com/fr/media/article/40-ans-geopolitique-petrole-gaz
(*43) : « Les fantasmes géopolitiques du pétrole dans les pays en guerre... ou pas ». Marc-Antoine Pérouse de Montclos, M.-A. (2014). Revue Hérodote, 155(4), 9-21. https://doi.org/10.3917/her.155.0009.
(*44) : « Economies de guerre et ressources naturelles : les visages de la mondialisation » - Claude Serfati - Annuaire suisse de politique de développement - 2006. http://journals.openedition.org/aspd/258
(*45) : « Pétrole. L’or noir entre nuisances, dégâts et transitions », Vocabulaire critique et spéculatif des transitions - François Jarrige – 2021 - https://vocabulairedestransitions.fr/article-5.
(*47) : Fisher narrative paradigm - Stache, L. (2017). The sage encyclopedia of communication research methods (Vol. 4, pp. 576-578). SAGE Publications, Inc, https://doi.org/10.4135/9781483381411.n205
(*48) - "Irak 2003, un mensonge pour une guerre" : Les infox de l'Histoire - France info - Patrice Gélinet – 2022 - https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-infox-de-l-histoire/irak-2003-un-mensonge-pour-une-guerre_4990702.html
(*49) : Guerre du Golfe : une victoire pour quoi faire ? - André Kaspi dans mensuel 220 – 1998 - https://www.lhistoire.fr/guerre-du-golfe-une-victoire-pour-quoi-faire
(*50) : L’ère stratégique de la guerre du Golfe : Louis Gautier – Revue le Grand Continent – Août 2023 - https://legrandcontinent.eu/fr/2023/08/15/lere-strategique-de-la-guerre-du-golfe/
*51 : Guylain Chevrier, “Guerre du Golfe et télévision : un mariage stratégique”, Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique - 86 | 2002. http://journals.openedition.org/chrhc/1708
*(52) : Guerre du Golfe – Revue Cèdre - https://wwz.cedre.fr/Ressources/Accidentologie/Accidents/Guerre-du-Golfe
(*53) : La destruction de l'environnement pendant la guerre du Golfe - Adam Roberts - International Review of the Red Cross , Volume 74 , Issue 798 , December 1992 , pp. 559 - 577 - https://international-review.icrc.org/sites/default/files/S0035336100171898a.pdf
Comment
Reply