Pendant des centaines de millions d’années, ce qui a entraîné la disparition des espèces, c’était la sélection naturelle, et puis il y a 200 000 ans, une nouvelle espèce est apparue, l’« Homo Sapiens », l’ancêtre de l’Homme. Aujourd’hui, à cause de l’Homme et de son empreinte indélébile négative sur son environnement, les espèces animales disparaissent 100 à 1000 fois plus vite qu’auparavant. De plus, la micro biodiversité est menacée, notamment celle des sols et des planctons océaniques assurant notre production d’oxygène de moitié.
Pour illustrer ce rapport chiffré et indécent des disparitions, nous pouvons nous focaliser sur une période allant de 1970 à 2014, période dans laquelle 60% de tous les animaux, qu’ils soient oiseaux, mammifères, reptiles, poissons, amphibiens et autres invertébrés, ont disparu de la surface de la Terre, selon un rapport biannuel (Rapport Planète Vivante 2018) publié le 30 octobre dernier par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Tout ceci a eu pour conséquences, un dérèglement d’une part de la chaîne alimentaire, et d’autre part, une mise en danger nette des écosystèmes (ensemble formé par une « communauté » d’êtres vivants en interrelation avec son environnement) développant un dense réseau de dépendances, d’échanges d’énergie, d’information et de matière, permettant le maintien et le développement de la vie sur Terre.
La patte de l’Homme dans cette « extinction » est palpable : pollution des eaux, des terres, de l’air ; changements climatiques (trou dans la couche d’ozone) ; et empreintes humaines dues au développement économique, démographique etc.
Par ailleurs, selon l’Union Internationale pour la conservation de la nature, la Planète compte 85 000 espèces animales et végétales en danger, et à plus long terme entre 500 000 à 1 000 000 mais malheureusement pour l’instant, il est difficile de toutes les sauver, ce qui veut dire qu’un choix, une sélection de l’Homme pourrait être envisageable, or se pose la question sensible des critères de sélection, qui peuvent être souvent, et dans bien des cas subjectifs car bon nombre d’espèces sont méconnues, ne sont pas forcément prisées voire reconnues etc.
Pour équilibrer les critères, nous pouvons nous pencher vers une protection des espèces dites « parapluie » comme le lynx, le bison ou encore les grands singes, avec une préservation de leur habitat, en somme, faciliter un système de protection englobant toutes les espèces qui les entourent et qui cohabitent, par la création de zones protégées, par un changement des comportements, de l’usage des espaces que l’on faits, et d’un changement de paradigme économique en privilégiant le respect de l’usage des espaces et en limitant ainsi les facteurs d’oppression sur la diversité (pollutions (pollution plastique entre autres), exploitation des ressources, usage des sols (agriculture intensive), surpêche etc.).
©RODHO, Dessinateur de presse/Illustrateur
Aujourd’hui, comme le dit très bien Bruno David, Président du Muséum national d’Histoire naturelle et lanceur d’alerte, « la biodiversité est un tissu de relations. Or, on est en train de détricoter et de couper les fils qui sont absolument nécessaires à notre survie. ».
Tout n’est pas trop tard mais l’enjeu le plus profond reste et restera celui de la nécessaire conscientisation des Peuples à la préservation du Vivant et de la biodiversité, car la sixième extinction de masse des espèces est bel et bien en cours.
J’ai le profond sentiment qu’ensemble, nous pouvons changer la donne, en nous unissant et en faisant bloc derrière les délégués de 132 pays et experts de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité qui s’entretiennent pour une semaine à Paris et à partir du 29 avril, et derrière les Ministres de l’Environnement du G7 réunis à Biarritz les 5 et 6 mai, ayant comme priorités entre autres, le financement de la préservation de la biodiversité, le soutien aux alertes scientifiques et à la mobilisation internationale sur la biodiversité et le climat, et enfin, la promotion de solutions concrètes pour le climat et la biodiversité ; afin d’alerter et de tirer une sonnette d’alarme sur la disparition accélérée du Vivant !