Spécisme : Définition et exemples
La discrimination c'est le fait de traiter de façon différente et péjorative à une personne en raison de certains critères ou caractères distinctifs tels que le genre, les idéaux politiques ou religieux ou la couleur de peau. Il existe différentes formes de discrimination au sein de l'espèce humaine : le sexisme ou le racisme, par exemple. Cependant, aujourd'hui on va parler d'une autre forme de discrimination : le spécisme, c'est-à-dire traiter moralement les autres espèces comme des êtres inférieurs.
Si vous voulez savoir davantage sur le spécisme et l'antispécisme, on vous invite à poursuivre la lecture de cet article Spécisme : Définition et exemples de ProjetEcolo !
Qu'est-ce que le spécisme ?
A qui doit-on le terme spécisme ? Le terme spécisme a été définit pour la première fois en 1975 par Peter Singer comme étant :
« Un préjugé ou attitude de parti pris en faveur des intérêts des membres de sa propre espèce et à l’encontre des intérêts des membres des autres espèces. »
Le spécisme serait une forme de discrimination des humains vers les animaux qui repose sur le sentiment de suprématie, domination, violence et cruauté envers eux. Il faut souligner qu'ici la discrimination n'est pas synonyme de haine ou de vouloir faire du mal, à l'inverse, le spécisme ne tient juste pas compte du sort des animaux appartenant à d'autres espèces.
Le spécisme est si ancré dans la société que nous, les êtres humains, exploitons les animaux chaque jour sans y penser. Cependant, la consommation de ces animaux, leur utilisation pour la fabrication de vêtements ou pour travailler et leur exploitation dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques sont des exemples clairs de spécisme. Même parmi les animaux il existe un traitement différentiel de la part des humains : les animaux de compagnie (chiens et chats) sont souvent traités avec davantage de respect que les animaux pour la consommation (cochons, vaches, poulets et animaux sauvages).
Maintenant que vous connaissez la définition de spécisme, voyons celle d'antispécisme.
Origine et histoire du spécisme
Si nous remontons dans le temps, des penseurs comme Pythagore, Plutarque ou Porphyre de Thyr se posaient déjà des questions sur la relation entre les êtres humains et les animaux. Ils faisaient ainsi une critique à la maltraitance animale et remettaient en question le fait de tuer des animaux pour se nourrir. Ce sont les premiers antispécistes.
Chronologiquement, au Moyen-Âge ce soucis n'a pas reçu beaucoup d'attention. Cependant, au XVIIIe et au XIXe siècle, de nombreuses publications philosophiques concernant l'inquiétude moral de la maltraitance vers les animaux ont commencé à apparaître. C'est en 1892 qu'est publiée l'œuvre d'Henry Salt intitulée « Les droits de l'animal considérés dans leurs rapport avec le progrès social ». L'auteur fait une critique de l'abattage, l'expérimentation, la chasse et le tannage (aussi bien domestique que sauvage), en assurant que les animaux devraient avoir des droits.
Le terme spécisme est utilisé pour la première fois en tant que forme de discrimination par Richard Ryder en 1970 (sans donner une définition) dans un pamphlet où il explique la différence morale entre les êtres humains et les animaux. C'est cinq ans plus tard, en 1975, que Peter Singer donne la définition que nous venons de lire.
C'est à ce moment-là où, en plus de remettre en cause les droits des animaux, on fait connaître la situation dans les fermes industrielles, les expériences avec animaux dans les laboratoires, les vivisections dans la biomédecine et l'industrie cosmétique.
Finalement, en 1948, la Ligue internationale des droits de l'animal proclame la Déclaration universelle des droits de l'animal, qui sert de base à l'élaboration de textes législatifs dans chaque pays.
Arguments antispécistes
Le terme antispéciste fait référence aux personnes qui sont contre le traitement moralement différent vers les animaux et espèces non humaines. Il existe deux groupes parmi les spécistes :
Les welfaristes : défendent l'idée d'exploiter les animaux comme ressource mais par le biais d'un traitement humanitaire.
Les abolitionnistes : défendent l'abolition de toute forme d'exploitation des animaux par l'être humain.
Dans les deux cas, voilà quelques arguments :
Sensibilité : les animaux sont capables de ressentir la douleur, le plaisir et l'amusement. En plus, ils peuvent communiquer, ils ont différents degrés d'intelligence et des intérêts moralement importants qui ne sont pas moindres que les nôtres.
Même considération d'intérêts : l'intérêt à la base de tout être humain est de préserver sa vie. Le spécisme est impartial, il place la vie des humains au-dessus de celle des non-humains, il discrimine de manière irrationnelle sans prendre en considération le désir de vivre. Le spécisme ne respecte pas le principe de l'intérêt fondamental et n'est donc pas valable.
Cas marginaux : Les spécistes soutiennent que seuls les humains peuvent bénéficier d'un traitement moral équitable parce qu'ils possèdent un ensemble unique de caractéristiques. Les antispécistes soutiennent que si les "cas marginaux" humains sont inclus dans le respect moral, comme les enfants, les séniles, les comateux et les handicapés, alors les non-humains devraient également bénéficier de ce respect, puisqu'ils ont le même statut. L'argument des antispécistes est que ce que disent les spécistes n'a aucune cohérence logique et est donc invalide.
Arguments spécistes
Une question reste à résoudre : Qui soutient le spécisme et quels sont ses arguments ? Au cours de l'histoire, de nombreux auteurs ont défendu le spécisme. Voilà quelques-uns :
William Paton a pris parti en faveur des expériences sur des animaux.
Raymond Frey a écrit en faveur de la consommation des animaux pour manger.
Michael Leahy et Luc Ferry ont soutenu que les humains ont des capacités cognitives que les animaux n'ont pas.
Jan Narveson et Lewis Petrinovitch ont justifié le spécisme parce qu'ils sont plus puissants qu'eux.
Peter Harrison et James Reichmann se sont basés sur la théorie de que Dieu a crée les animaux pour que l'Homme les exploite.
Parmi les arguments du spécisme ont trouve :
Les êtres humains ressentent davantage d'empathie pour les individus de leur propre espèce que pour les espèces et, méritent donc d'être traités moralement différemment.
Suprématie des espèces : l'être humain possède une plus grande capacité cognitive que les espèces animales, "nous sommes plus intelligents, nous avons plus de consciente et la capacités de parler".
Argument religieux : de nombreuses religions considèrent que les animaux, ainsi que les ressources naturelles, existent pour l'usage des humains, qui ont également le devoir de s'en occuper. Dans beaucoup de cas, le spécisme est ainsi justifié.
Exemples de spécisme
On a vu déjà quelle est la définition de spécisme, les arguments en faveur et les arguments en contre. Voyons maintenant quelques exemples concrets du quotidien où le spécisme est présent :
Loisirs avec animaux : la tauromachie, les cirques, les zoos les plus orientés vers le public, les combats d'animaux, la chasse et la pêche sportives, les courses de chevaux ou de lévriers, entre autres.
Vêtements : les fourrures d'animaux pour les vêtements.
Alimentation : selon la FAO, chaque jour meurent 345 millions d'animaux environ pour pouvoir nourrir la population humaine.
Expériences sur des animaux : en médecine, cosmétique, recherche militaire ou enseignement. Dans ces domaines, les espèces les plus utilisées sont les souris, les lapins, les cobayes, les rats et les singes.
Maintenant que vous savez davantage sur qu'est-ce que le spécisme et quelques exemples, on vous recommande de jeter un coup d’œil à ces articles sur L'importance de la protection des animaux et Produits non testés sur les animaux.
Source : projetecolo.com
Toutes les espèces ont le droit de vivre dans unesituation égale. La terre apartient à tout.
T'en es sûre??? Je pense pas parce que ce monde appartient aux riches...