C’est le cas des Néonicotinoïdes, une famille de pesticides 100 fois plus puissants et donc meurtriers que d’autres. Pourtant, ce sont eux que l'on retrouve le plus couramment. Selon Greenpeace, 80 000 abeilles peuvent êtres tuées d’un coup avec un seul grain de maïs enduit de ces pesticides. Enfin, si le fait de tuer de nombreux animaux (car il n’y a pas que les abeilles qui sont touchées par des pesticides) ne semblent pas déranger certains agriculteurs, qu’en est-il des humains ? Ces pesticides se retrouvent bien au final dans nos assiettes, en petites ou grandes quantités…"Les données scientifiques sont claires et montrent que la nocivité potentielle de ces pesticides est largement supérieure à tous les avantages qu'ils pourraient apporter en termes de lutte contre les parasites et d'augmentation des rendements agricoles" estime Greenpeace.
Il existe aujourd’hui des lois et des labels, comme le label Bee Friendly par exemple, qui permet aux grandes distributions de sélectionner des produits respectant ce label. Cela est donc un début de protection des abeilles, pourtant, l’Europe tarde tout de même à prendre des mesures afin de les protéger. Certains produits ont étés interdits en 2018, mais il semble qu’ils pourraient être remplacés par d’autres produits tout aussi néfastes. Depuis 2013, il existe notamment un guide, mais qui n’a encore aucune valeur légale, faute d’accord de la part de l’UE pour le reconnaître officiellement. Ce guide permettrait un “test” des nombreux pesticides et de certifier leurs dégâts sur les animaux. Il a été montré que, si ce texte était approuvé, plus de la moitié des pesticides seront reconnus comme étant extrêmement dangereux… Pour conclure, nous sommes encore loin, voire très loin, d’adopter des mesures concrètes permettant de limiter ou supprimer totalement l’utilisation de pesticides, alors que tout le monde semble être au courant des dégâts prouvés que ces derniers peuvent causer sur les abeilles et bien d’autres encore.
Le réchauffement climatique
Enfin, la dernière menace dont souffre les abeilles est le dérèglement climatique. Les abeilles, comme grand nombre de pollinisateurs, se repèrent par le biais de signaux visuels et olfactifs dans le but par exemple de mémoriser un parfum pour l’associer à une plante. La mémoire olfactive de l’abeille lui permet de savoir juste grâce au parfum si une fleur contient un nectar riche ou pauvre en sucre ou même si la fleur ne contient pas de nectar du tout. Le changement climatique sur Terre provoque un changement d’odeurs florales sur certaines plantes à cause notamment de la sécheresse ou d’une forte hausse de température. Ce changement d’odeur florales (en général il s’agit d’une augmentation de molécules ce qui fait que l’odeur s’amplifie) est due à un stress ressenti chez les plantes à causes du changement climatique. Cela entraîne une perte de repère chez les abeilles qui n’arrivent plus à correctement assimiler une odeur à une plante. Ces changements climatiques affectent la production de ressources florales dans un premier temps et ainsi la récolte des abeilles dans un second temps. Si la floraison des plantes est moins fructueuse, la récolte des abeilles ne pourra qu'en pâtir. A terme, cela peut entraîner des carences en pollen, réduire voire cesser sa ponte. Ainsi, le renouvellement d’abeilles ne s’effectuent plus de manière rapide et cela crée un vieillissement prématuré de la colonie qui peut être menacée de disparaître.
Concernant leur ruche, les abeilles sont à la merci de la météo. En effet en cas de fortes pluies, leurs ruches peuvent facilement être inondées et détruites à cause d'inondations. De plus, si un incendie se déclare à proximité de la ruche, les abeilles n’ont aucun moyen de se protéger face aux flammes, la ruche sera alors carbonisée si elle est touchée. Lors des périodes de très fortes canicules, il est possible que la cire fonde engluant ainsi la reine des abeilles et sa colonie. Pour faire face à ces fortes chaleurs les abeilles ont un système pour se ventiler ou se réchauffer en fonction de la température idéale qu’elles souhaitent approcher, néanmoins il est possible que certaines fois, elles ne puissent rien faire contre la température car celle-ci est trop élevée pour elles et qu’elles n’arrivent même plus à se ventiler.
Les ondes
En parallèle à ces quatre menaces déjà prouvées, une cinquième menace pour les abeilles pourrait exister, mais les études sur le sujet manquent encore pour en être tout à fait sûr. Il s'agit des ondes électromagnétiques. Dans notre société actuelle, les ondes électromagnétiques sont omniprésentes avec toutes les technologies que l’homme a domestiquées et inventées. Daniel Favre (collaborateur scientifique au sein du Laboratoire de Biotechnologie Cellulaire de l’Institut Fédéral Suisse de Lausanne) a publié un article scientifique entre Juin 2009 et Avril 2010 après avoir effectué une expérience sur une ruche d’abeilles. Ce dernier a disposé deux téléphones portables, communicants ensembles toutes les cinq minutes à proximité d’une ruche et a enregistré le son qui émanait à l’intérieur de la ruche lorsque les ondes étaient émises. Les audiogrammes ont montré que les abeilles réagissaient fortement à ces ondes (elles devenaient nerveuses et s’agitaient) de par le chant des abeilles ouvrières (signal d’une ruche perturbée ou du début du processus d’essaimage) qui émanait de la ruche. Il a réitéré son expérience à la saison hivernale où le trafic téléphonique était le plus fort et a accusé le même résultat. Son hypothèse finale fût que la pollution électromagnétique (on parle ici de ‘’pollution’’ car les ondes sont omniprésentes dans notre société actuelle) serait la cause probable de la disparition des abeilles plus particulièrement en hiver lorsqu’elles n’ont aucune chance de survie hors de la ruche.
Cependant, la théorie selon laquelle les ondes électromagnétiques seraient fatales aux abeilles reste controversée. D’autres études ont plus tard été développées sur la pollution électromagnétique vis-à-vis des insectes et montrent que les ondes leur nuisent. C’est notamment le cas des blattes (cafards) qui, exposées à des émissions d’ondes téléphoniques sur une période importante perdent de l’énergie, augmentent leur quantité de déchets dans l’organisme et bloquent leur agent transmettant les informations au niveau neurologique. Marianne Tschuy, travaillant pour le service sanitaire apicole à Berne explique qu’il existe également des études démontrant que les ondes ont des effets sur la danse des abeilles (système de communication propre aux abeilles servant à diffuser au sein de la colonie un ensemble de messages). Cette dernière nuance ses propos en disant que ces résultats d’étude ne permettent pas pour autant d’affirmer que les ondes sont responsables de la perte de colonies durant la saison hivernale.
A l’aube de l’apparition de la 5G, il serait intéressant de se pencher sur le sujet avant une possible extinction des abeilles, si chères et vitales à notre écosystème.
Source : https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/l-importance-des-abeilles-dans-notre-ecosysteme