Avec l’apparition du vélo à assistance électrique, nous imaginons que ces habitudes latines vont petit à petit s’effacer. Effectivement, à Grenoble ou à Paris, qui sont des villes plutôt plates, la moyenne horaire avec une voiture est de 15km/h, alors qu’avec un vélo électrique, il est aisé de parcourir 20 km/h, voir plus avec les pistes cyclables, qui permettent aux pratiquants d’échapper aux bouchons provoqués par les feux rouges.
Un autre paramètre important qui perturbe le réflexe de venir au travail à vélo, c’est le vol. En Europe du nord, les vélos sont parqués dans des stockages à deux étages, ou bien dans la rue. Les trottoirs sont inondés de vélos garés, et cela ne gêne personne. Les cadenas utilisés sont rudimentaires.
En France, le vol de vélo est un fléau qui est loin d’être éradiqué. De vieilles bicyclettes à 30 € pièce, sont attachées avec deux cadenas d’une valeur totale de 150 €. Est-ce bien raisonnable ?
Certaines entreprises ont des parcs badgés, ainsi que la SNCF. Mais la crainte de se faire voler son vélo est omniprésente, et accrue avec un vélo électrique, dont la valeur minimum oscille entre 700 et 1000 €. Certaines machines grimpent à 9000 €.
Aussi, le vélo devient une seconde voiture, avec des frais d’entretien et d’assurance à la clef. Le vélo classique demeure, par conséquent, un outil bon marché, avec peu d’entretien. Les étudiants, par exemple à Grenoble, roulent majoritairement sur des vélos classiques d’une valeur de 50 €.
Un vélo utilisé quotidiennement, est un excellent principe dans le bilan annuel de production de C02. Si la marche reste le sport le plus économe, le vélo non électrique vient en deuxième position.
Le vélo électrique reste une énigme en terme de bilan carbone, car l’énergie de l’élimination des batteries, et de leur fabrication, ne sont pas quantifiées. De plus, un vélo électrique moderne pèse 23 kg, pour une puissance entre 300 et 700 watts. Si l’énergie pour recharger les batteries est essentiellement nucléaire, à long terme, le vélo électrique participera à la production de déchets nucléaires, insolubles aujourd’hui à éliminer complètement.
La « petite reine » a donc de beaux jours devant elle. Il nous appartient, dans nos pays méditerranéens, à ce que cette « princesse des routes » soit acceptée, avec ses inconvénients, et son rapport à une société « de confort ». La conduite automobile inhibe le rapport aux cyclistes, et les habitudes des automobilistes résident en énervements et autres klaxons, en cas de « temps perdu », pour dépasser un ou plusieurs cyclistes. Il est évident qu’un automobiliste ne klaxon pas un tracteur pour le doubler. Pourtant, d’un point de vue du code de la route, doubler un tracteur, ou un cycliste, en cas de bande blanche ou de pointillés, comporte les mêmes contraintes.