« Jamais les récoltes n’ont été aussi hétéroclites. »
En 2022, abeilles et production de miel ont souffert du changement climatique

La récolte de miel 2022 oscillera entre 12.000 et 14.000 tonnes, en deçà des espérances des apiculteurs, les fleurs et abeilles ayant souffert du manque d’eau et des fortes chaleurs de l’été, a déploré lundi l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).

L’épisode de sécheresse historique a asséché lavandes, sapins et châtaigniers: « Jamais les récoltes n’ont été aussi hétéroclites », avec des zones de production « plus que médiocres » et d’autres où les apiculteurs « ont réussi de belles miellées », souligne l’organisation dans un communiqué.

Elle espérait remonter la pente après une année 2021 désastreuse, « la pire de l’apiculture française », quand la récolte était tombée entre 7.000 et 9.000 tonnes de miel.

Le changement climatique, dont les effets sont « ressenti(s) par les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d’années », entraîne des floraisons de plus en plus précoces, qui s’achèvent en juillet alors qu’elle s’étalaient auparavant sur tout l’été.

Leur qualité conditionne la saveur et la quantité de miel produit et impacte aussi la santé des abeilles. Au-delà d’une certaine température, les fleurs n’arrivent plus à produire le nectar, dont se nourrissent ces insectes butineurs.

Après un hiver pourtant relativement doux, les récoltes précoces de romarin ou encore de thym « ont été plus que médiocres » et celle de la lavande a été « très décevante », selon l’Unaf.

Dans les Landes, les feux de forêt ont gravement endommagé la bourdaine et la bruyère, empêchant totalement les miellées.

Les récoltes sont par ailleurs de plus en plus aléatoires: pour l’acacia, elles « furent soit excellentes » en Bourgogne ou Ile-de-France, soit anéanties par les gelées tardives dans le Sud-Ouest.

En montagne, où la végétation n’a pas été épargnée, les miellées sont « globalement mauvaises ». Elles sont aussi « trop souvent faibles » dans les forêts de l’Est, où poussent les sapins.

Dans les zones où l’on trouve de la luzerne ou du sainfoin, « qui résistent bien aux rigueurs du climat », les apiculteurs ont réalisé de plus belles récoltes. La floraison du colza et des fleurs de printemps sauve aussi la mise cette année.

Autre conséquence de la sécheresse: les abeilles n’ont pas pu transformer suffisamment de nectar en miel et constituer ainsi des réserves dans lesquelles puiser l’hiver. De quoi fragiliser leur capacité à passer cette rude saison dans de bonnes conditions, prévient l’Unaf.

Source: goodplanet.info

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