Les dômes de chaleur, que nous avions vu s’abattre mortellement sur le Canada, se sont reproduits ces derniers jours en Espagne, au Maghreb et dans l’ouest des États-Unis. Naturellement ces événements sont possibles mais rares. Toutefois, le changement climatique accroît significativement leur possibilité d’occurrence, selon des experts du lien entre phénomènes météorologiques et réchauffement global.
De nouveaux dômes de chaleur apparaissent dans le monde boostés par le réchauffement climatique

En juin, le monde a observé avec effroi le dôme de chaleur qui s’est abattu plusieurs jours dans l’ouest du Canada. Vancouver a approché des 50°C et la ville de Lytton au Nord-Est a été dévorée à 90 % par un incendie provoqué par les hautes températures. Cette catastrophe, qui a coûté la vie à des dizaines d’humains et à près d’un milliard de crustacés qui ont littéralement cuit sur leurs rochers, n’était pas qu’un épiphénomène.

Ces derniers jours, un nouveau dôme de chaleur s’est formé entre l’Espagne et le Maroc. À Séville, des températures de 44°C ont été enregistrées. Quant au Maroc, le mercure est monté jusqu’à 50°C. Outre-Atlantique, ce sont les États-Unis qui sont à nouveau touchés. Une dangereuse vague de chaleur est survenue ces deux derniers jours avec des pointes de températures pouvant aller jusqu'à 55°C dans la Vallée de la mort et 47°C à Las Vegas.

150 fois plus fréquent

Ces phénomènes climatiques ne sont pas inédits, mais ils sont bien plus puissants qu’anticipé. Les chercheurs du World Weather Attribution, spécialistes du lien entre météo et changement climatique, ont estimé que le réchauffement a rendu cet événement au minimum 150 fois plus susceptible de se produire. La vague de chaleur, qui a frappé fin juin l'ouest des États-Unis et du Canada, aurait été "presque impossible" sans le réchauffement climatique causé par les humains, assurent-ils.

"Il n'y a aucun doute, le changement climatique a joué un rôle majeur", a déclaré lors d'un point presse Friederike Otto, de l'université d'Oxford, l'une des auteures de l'étude. Ils ont déterminé que les températures enregistrées ont été environ 2°C plus élevées qu'elles l'auraient été si cet épisode de chaleur extrême avait eu lieu au début de la révolution industrielle. Une série de facteurs ont rendu cet événement possible mais les scientifiques soulignent notamment le rôle de la sécheresse ayant sévi dans l’ouest des États-Unis au printemps. Des sols secs conduisent à une moindre évaporation, qui aurait permis de limiter la chaleur.

Pour l’instant, aucune vague de chaleur similaire n’est prévue en France, mais rien ne laisse penser que le pays sera préservé à l’avenir. Une perspective qui doit pousser les autorités à travailler à l’adaptation de nos infrastructures qui doivent être capables de résister à des températures extrêmes. En effet, outre les impacts sur la santé, ces fortes chaleurs peuvent abîmer les routes, altérer les réseaux électriques, déformer les voies ferrées, etc.

Source: novethic.fr

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