Un atlas pour reconquérir la biodiversité en France
C’est une première en Bretagne : Lamballe Terre et Mer va réaliser un atlas de la biodiversité intercommunale, à l’échelle de son ancien périmètre. Les travaux dureront jusqu’en 2019.
L’initiative :
- Un territoire pionnier
Le temps où les petites bébêtes pouvaient faire office de « récréation » au cours des conseils communautaires est révolu. C’est devenu un sujet à part entière à Lamballe Terre et Mer. « Avec cette signature, on va enfin passer à l’action, s’exclame un enthousiaste Jean-Luc Barbo, vice-président chargé de l’environnement. Nous sommes les premiers en Bretagne à lancer un atlas de la biodiversité intercommunale. » À l’échelle des 28 000 ha de l’ancien territoire de Lamballe communauté (seize communes), car la démarche a été engagée avant la réforme territoriale.La convention de partenariat entre Lamballe Terre et Mer et l’association Viv’Armor nature a été signée jeudi soir. « Des travaux pratiques ont déjà eu lieu, comme la barrière-piège protégeant les amphibiens aux landes de La Poterie. » « Les inventaires, on connaît, rapporte Didier Toquin, président de Viv’Armor. On en a déjà réalisé un à Plérin et on a enchaîné à Saint-Brieuc. Mais la biodiversité ne s’arrête pas à une commune. » La faune, la flore et les habitats naturels seront décortiqués à la loupe.
- L’étape scientifique
« Aujourd’hui, on arrive à la phase concrète. Comment faire pour intégrer la biodiversité dans le futur Plan local d’urbanisme intercommunal ? Comment faire pour chasser les espèces invasives ? C’est ce type de questions que l’on doit se poser », avance Jérémy Allain, directeur de Viv’Armor. En substance, comment intégrer au mieux la biodiversité dans les politiques publiques ?Le volet scientifique démarre maintenant, en développant une collaboration avec l’Université de Bretagne occidentale (UBO) et le Groupe mammalogique breton (GMB). « Nous établirons une cartographie pour déterminer l’occupation du sol, les unités d’habitation… », explique Frédéric Bioret, chercheur à l’UBO. Pour sa part, le GMB s’intéressera « aux espèces qui vont donner des informations profitables sur tout le territoire ».Exemple : les chauves-souris (pour voir où il y a des besoins d’éclairage urbain), les loutres (pour savoir où installer les passages à faune et réduire la mortalité)… Un chargé de mission de Natur’Armor et une vingtaine de spécialistes interviendront aussi. « D’autres partenariats seront mis en place », annonce Jérémy Allain. Cette étape scientifique s’achèvera en avril 2019.
- Place à la pédagogie et à l’opérationnel
Dès juin, un plan de sensibilisation et de communication sera mis en œuvre « pour s’ouvrir au grand public ». Une campagne de mobilisation citoyenne pour repérer des espèces représentatives est prévue. Au programme également : soirées sur la faune et la flore dans chaque commune, présence à des événements locaux… « L’objectif, c’est l’opérationnel, insiste Jérémy Allain. On déclinera un programme avec des fiches d’actions précises. Des déclinaisons communales sont à imaginer. La question de la biodiversité doit être plus pragmatique afin de mieux planifier le développement du territoire. »
- Et après ?
En octobre 2019, point final à l’atlas de la biodiversité intercommunale. « Nous pourrions poursuivre cette démarche et appliquer d’autres initiatives liées à la biodiversité sur l’intégralité du territoire de Lamballe Terre et Mer », suggère Jean-Luc Barbo. « Et c’est même un objectif », affirme clairement Loïc Cauret, président de Lamballe Terre et Mer. Sur les 300 000 € nécessaires, 80 % sont issus des subventions au titre du fonds de transition énergétique.
Source : ouest-france.fr