02 Dec 2024

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Interview avec Joël Labbé
Cette interview a été effectuée par Melania Giordano

1. Dans votre carrière, quelle est votre réussite la plus significative en tant que Sénateur écologiste du Morbihan ? Qu'avez-vous fait jusqu'à présent pour cette réussite ? Quelles sont vos motivations ?

Éléments de réponse 1. Peu après mon entrée au Sénat en septembre 2011, j’ai intégré une mission d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé et l’environnement. Les conclusions de cette mission m’ont conforté dans mes convictions sur la dangerosité de ces produits. Suite au vote du rapport de cette mission, j’ai œuvré à l’écriture d’une proposition de loi visant à interdire l’usage non-agricole des pesticides. Il m’a fallu une année pour convaincre et trouver une majorité. Votée en février 2014, cette proposition devenue « Loi Labbé » est appliquée depuis le 1er janvier 2017 sur les espaces publics des communes et des villes (article 1) ; et depuis le 1er janvier 2019 pour les jardins de particuliers (article 2). Si c’est une certaine réussite que d’avoir pu la faire adopter cette « petite loi » n’est qu’une étape : l’interdiction ne concerne que 10% de l’utilisation des pesticides en France. C’est une loi que je qualifie de « pied dans la porte ». La France étant le premier pays européen à ce niveau d’interdiction par la loi, mon ambition est qu’elle puisse est adoptée par l’ensemble des pays de l’Union européenne. J’y travaille en lien avec l’ONG PAN-Europe. En parallèle, j’œuvre pour l’interdiction des pesticides en agriculture et pour le développement de l’agriculture bio et aussi pour la relocalisation de l’alimentation.

2. Que demandez-vous aux organisations politiques, sociales, culturelles et environnementales de préserver l'environnement ?

Réponse 2. Nous sommes en situation d’urgence planétaire tant au niveau du dérèglement climatique que celui de l’effondrement de la biodiversité, les rapports successifs (GIEC, IPBES...) nous alertent à ce sujet. Je ne veux pas être catastrophique, ni fataliste, ni, surtout pas résigné, juste lucide sur l’importance de notre responsabilité. Si la situation est très préoccupante, elle est encore rattrapable... mais à condition de prendre des mesures radicales planifiées dans le temps. Les responsabilités des politiques sont majeures pour prendre les décisions qui s’imposent, en veillant à assurer les transitions tout en assurant une réelle justice tant sociale que fiscale.

Je considère comme un très bon signe la mobilisation convergente des ONG et des collectifs citoyens tels que le mouvement des Coquelicots (dont j’ai été l’un des 100 premiers signataires), les marches pour le climat où les manifestations des jeunes. Face à ces exigences citoyennes, le monde politique se trouve en situation de responsabilité directe et doit cesser du subir l’influence des lobbyistes économiques et financiers.

3. Comment évaluez-vous l'action du gouvernement dans les domaines environnementaux ?

Réponse 3. Ce gouvernement promettait beaucoup, dans les domaines environnementaux, en particulier avec l’arrivée de Nicolas Hulot en qualité de ministre d’état. Sa démission, après avoir tout fait pour faire infléchir les politiques environnementales et sociales, a été un très mauvais signal. Il a particulièrement dénoncé l’influence des lobbies sur les politiques. Son départ a d’ailleurs enclenché plusieurs mobilisations citoyennes. Aujourd’hui, les déclarations du gouvernement ne sont que trop peu suivies d’effet : c’est là où le fameux « en même temps » ses limites. La transition ne pourra se faire en poursuivant une logique ultra-libérale où le marché fait la loi et où l’UE (avec l’accord de la France) poursuit la signature d’accords de libre-échange qui vont à l’encontre des logiques de développent durable. La situation actuelle devrait pousser à prendre de nouvelles orientations vers une économie résiliente. Ce gouvernement en est encore loin : la croissance verte restera un mirage ! Un autre bon signe est la montée du vote en faveur des écologistes lors des dernières élections européennes, en particulier du fait du vote très majoritaire de la jeune génération. En résumé, le gouvernement ne bougera que s’il y a rapport de force, (pacifique, bien sûr) entre la société civile mobilisée et la puissance publique. De ce fait la France pourrait être le pays leader pour faire bouger l’UE dans le bon sens et jouer un rôle prépondérant à l’échelle de la planète.

Enfin, comme je reste définitivement un utopiste, j’espère voir l’avènement d’une opinion publique citoyenne européenne qui sera en mesure d’être plus forte que tous les lobbies du monde et en capacité de faire bouger l’ensemble du monde politique, en annihilant aussi  les funestes forces populistes, nationalistes et xénophobes.... et si on se disait que l’on va vivre une époque merveilleuse où tout est à sauver, où tout est à construire !

twitter.com/JLabbeSenat


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