À l'aube de la COP28, les signaux d'alarme retentissent de plus en plus fort dans le débat mondial sur le changement climatique. L'analyse la plus récente met en évidence le fait que nos chances de contenir l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C sont désormais infimes.
Urgence climatique : les chances de limiter le réchauffement à 1,5°C s'amenuisent ! Faut-il s'inquiéter ?

Le compte à rebours se poursuit, les dernières données sont alarmantes. Les chercheurs ont fait leur calcul, et le verdict est clair : nos chances de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C sont minces, pour ne pas dire "infimes". Une analyse récente publiée dans la prestigieuse revue Nature met en lumière l'ampleur de la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés.

Budget réduit de moitié !

La planète se trouve à un carrefour critique de son histoire. L'étude récente menée par des chercheurs de l'Imperial College de Londres indique que le budget carbone restant (RCB) actuel ne représente que la moitié de ce qui était estimé par le GIEC en 2020. Il pourrait être épuisé d'ici six ans au taux d'émission actuel. 

Pour être plus précis, le GIEC en 2020 avait estimé un budget de 500 GtCO2, à ne pas dépasser si nous souhaitions maintenir l'augmentation de la température en-dessous de 1,5°C. Ce budget représentait déjà un défi de taille. Cependant, l'analyse actuelle révèle que ce budget carbone a été révisé à la baisse : le budget carbone restant pour avoir 50% de chance de maintenir l'augmentation de la température mondiale en-dessous de 1,5°C est d'environ 250 milliards de tonnes de CO2 (250 GtCO2). Pour maintenir cette chance, il faudrait se fixer comme objectif d'atteindre zéro émission nette d'ici 2034. 

1 GtCO2, c'est par exemple 1 milliard d'allers simples Paris - New York en avion.

 

Si les émissions continuent au rythme de 2022 (environ 40 GtCO2), ce budget pourrait être épuisé en seulement six ans, et nous ne pourrons plus éviter le pire.

Notre inaction a un prix !

L'enjeu est immense parce que chaque fraction de degré compte, chaque année compte dans notre lutte pour atténuer les conséquences du changement climatique. Il est fondamental d'agir maintenant pour que les générations futures ne paient pas le prix de notre inaction.

En effet, un enfant né en 2023 a donc une probabilité de 50% de vivre les impacts d'un réchauffement de 1,5°C quand il aura 6 ans. Pour rappel, selon les projections, les risques liés au climat pour la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau, la sécurité des personnes devraient augmenter en cas de réchauffement planétaire de 1,5°C.

Les évènements climatiques extrêmes vont se multiplier et s'intensifier, incluant les vagues de chaleurs, les fortes tempêtes, les inondations… ; plusieurs millions de personnes sont exposées aux risques liés au climat et cela est susceptible d'empirer la pauvreté d'ici 2050. Les impacts prévus pour un réchauffement global de 2°C sont pires que ceux suscités.

L'étude a révélé que le budget carbone restant pour atteindre les 2°C a 50% de chance d'être épuisé d'ici 2046, ce qui signifie qu'avec notre rythme d'émission actuelle, les impacts d'un réchauffement de 2°C deviendront une réalité dans seulement 23 ans !
Les incertitudes ne sont pas des excuses !

Effectivement, les facteurs à considérer dans le calcul du RCB sont tellement nombreux qu'on ne peut écarter les incertitudes en raison de l'influence de certains d'entre eux. A titre d'exemple, les facteurs comme la fonte des glaciers, la libération de méthane, les changements dans les circulations océaniques offrent une possibilité au climat de continuer de se réchauffer. 

La nouvelle recherche a utilisé un ensemble de données mis à jour ainsi qu'une modélisation climatique améliorée par rapport à d'autres estimations récentes ; cela a permis de caractériser ces incertitudes, et d'augmenter le degré de confiance autour des estimations du RCB.

Le "zéro net" fait référence à l'atteinte de l'équilibre global entre les émissions mondiales produites et les émissions éliminées de l'atmosphère. 

Ces incertitudes doivent nous encourager à viser le zéro émission nette d'ici 2034, un objectif ambitieux qui nécessitera des actions immédiates et radicales.

Il faut agir sans tarder !

Ces résultats soulignent l'urgence d'agir immédiatement pour réduire nos émissions et atténuer les conséquences à long terme du changement climatique. Le débat public et les négociations internationales sur le climat doivent impérativement explorer les stratégies permettant l'élimination rapide et progressive des combustibles fossiles. Cela doit faire partie des priorités dans l'ordre du jour du prochain sommet sur le climat, la COP28 à Dubaï.

Les pays du monde entier, notamment les principaux pollueurs comme la Chine ou encore les Etats-Unis, l'Inde, l'Europe, ont le devoir de collaborer pour la réduction considérable des émissions de GES et d'accélérer la transition vers des sources d'énergies plus propres et durables tout en s'adaptant aux effets du réchauffement désormais présents partout. 

Source: tameteo.com

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