Une étude révèle un pouvoir insoupçonné des arbres dans la lutte contre le réchauffement climatique
De récentes recherches ont révélé la présence de microbes dévoreurs de méthane dans l’écorce des arbres. Une découverte inattendue, soulignant une nouvelle fois l’importance de ces végétaux pour l’atténuation du changement climatique.
Une découverte inattendue
Avec un pouvoir réchauffant environ trente fois supérieur à celui du dioxyde de carbone, on estime le méthane responsable d’environ un quart du réchauffement climatique dû aux activités humaines. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, Vincent Gauchi, de l’université de Birmingham, et ses collègues ont mesuré les échanges de flux de ce gaz entre l’atmosphère et l’écorce d’espèces d’arbres communes.
Comme l’avaient révélé de précédentes études, la plupart d’entre elles en émettaient de petites quantités au niveau du sol, mais à des hauteurs supérieures, le rapport s’inversait, et les arbres agissaient essentiellement comme des puits nets de méthane atmosphérique.
L’analyse approfondie d’échantillons d’écorce a révélé la présence d’importantes concentrations de méthanotrophes : des microbes qui produisent du dioxyde de carbone et différents composés organiques à partir de ce puissant gaz à effet de serre.
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Si la libération de CO2 au cours du processus peut sembler au premier abord problématique, les auteurs de la nouvelle étude rappellent que les bénéfices environnementaux de la conversion du méthane l’emportent largement, en raison de sa capacité de réchauffement de l’atmosphère bien plus importante.
Entre 24 et 50 millions de tonnes de méthane atmosphérique absorbées chaque année
Selon l’équipe, il s’agit de la première étude à montrer que les méthanotrophes éliminent le méthane de l’atmosphère à grande échelle, aussi bien dans les environnements tempérés, boréaux que tropicaux.
Les projections réalisées suggèrent que les forêts absorberaient chaque année entre 24 et 50 millions de tonnes de méthane atmosphérique, soit des volumes similaires à ceux estimés pour les sols de la planète.
Pour Gauci et ses collègues, la prochaine étape consistera à identifier des stratégies simples permettant de soutenir ou d’augmenter l’activité de méthanotrophes, afin qu’ils convertissent des quantités encore plus importantes de ce gaz à effet de serre problématique.