À la suite d’une étude inédite, Greenpeace a révélé le classement des régions métropolitaines les plus tournées vers les énergies renouvelables. On remarque ainsi de fortes disparités selon les régions et le type de source d’énergie renouvelable.
Quelles sont les régions françaises les plus vertes ?

En 2015, le gouvernement français a annoncé que le pays entrait dans une nouvelle transition énergétique qui devait notamment s’appuyer sur le développement des énergies renouvelables. L’objectif était de réduire l’utilisation des énergies fossiles et la part du nucléaire dans le mix énergétique afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Près de 6 ans après ces annonces, beaucoup de régions métropolitaines peinent encore à amorcer leur transition énergétique et comptent encore grandement sur les énergies fossiles pour produire de l’électricité.

Pour réaliser son classement, Greenpeace a pris en compte trois critères en se basant sur les données recueillies entre 2013 et 2019 :

  1. La réduction de la consommation d’électricité ;
  2. Le développement de la filière photovoltaïque ;
  3. Le développement de la filière éolienne.

Quelles sont les régions les moins gourmandes en électricité ?

Selon Greenpeace, la réduction de la consommation d’électricité est l’un des piliers de la transition énergétique. Pourtant, il apparaît que de nombreuses régions négligent cet aspect de la transition énergétique et tendent même à augmenter leur consommation d’électricité.

Ainsi, sur les 13 régions métropolitaines, seuls quatre ont obtenu un score supérieur à 5/10 tandis que les neuf autres ne dépassent même pas la note de 2,5/10.

Quelles régions consomment le moins ?

Suite à l’analyse des données, trois régions sont parvenues à obtenir ou à se rapprocher de la note de 10/10 pour la réduction de la consommation d’électricité :

  • Les Hauts-de-France (10/10) ;
  • L’Île-de-France (10/10) ;
  • Le Grand-Est (9,6/10).

Cependant, il faudrait réaliser des analyses plus poussées afin de déterminer si cette diminution de la consommation d’électricité s’explique par la mise en action de « politiques régionales ambitieuses » ou si elle est due à d’autres facteurs comme la désindustrialisation, notamment dans les régions historiquement tournées vers l’industrie comme les Hauts-de-France et le Grand-Est.

Quelles régions sont les plus énergivores ?

Malheureusement, la majorité des régions sont encore loin de leurs objectifs en termes de consommation d’électricité. En effet, elles sont huit à avoir obtenu une note inférieure à 2,5/10 :

  • La Normandie (2,5/10) ;
  • La Bourgogne Franche-Comté (0,5/10) ;
  • La Bretagne (0/10) ;
  • La Nouvelle-Aquitaine (0/10) ;
  • L’Occitanie (0/10) ;
  • Les Pays de la Loire (0/10) ;
  • L’Auvergne-Rhône-Alpes (0/10) ;
  • La Corse (0/10).

Il est donc primordial que les pouvoirs publics créent des plans d’action pour atteindre les objectifs de réduction de la consommation et « reconsidèrent leur stratégie de maîtrise de la demande en électricité ». La situation est encore pire dans six de ces huit régions puisque leur consommation d’électricité a augmenté entre 2013 et 2019. Ces six régions sont la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Pays de la Loire et la Corse.

En Normandie et en Bourgogne-Franche-Comté la consommation électrique a reculé, mais pas suffisamment pour obtenir une meilleure note globale.

L’éolien a le vent en poupe

Malgré une certaine méfiance de la part d’une partie de la population, les éoliennes sont indispensables pour une bonne transition énergétique. En effet, elles disposent d’une grande capacité de production d’électricité verte, qu’elles se trouvent sur terre ou en mer.

Pourtant, on remarque de grandes inégalités entre les régions et les meilleures en la matière ne sont pas forcément celles auxquelles on pense.

Quelles sont les meilleures régions sur l’éolien terrestre ?

En ce qui concerne l’éolien terrestre, les régions françaises sont très inégales. Quatre régions obtiennent une note supérieure à 9/10, tandis que cinq d’entre-elles ne sont pas parvenues à dépasser les 3/10.

Parmi les régions ayant connu un fort développement de l’éolien terrestre on retrouve :

  • Les Hauts-de-France (10/10) ;
  • Le Grand-Est (10/10) ;
  • La Bourgogne Franche-Comté (9,3/10) ;
  • L’Occitanie (9,1/10).

Selon Greenpeace, ces quatre régions doivent bien entendu poursuivre leurs efforts sur le long terme même si avec « l’augmentation du facteur de charge et de la capacité moyenne par mât, une réduction du nombre d’éoliennes à installer chaque année est même envisageable ».

L’ONG voit même plus loin pour les régions Grand-Est et Hauts-de-France, qui ont un rythme de déploiement important, et préconise de « rééquilibrer les efforts en les intensifiant sur les autres énergies renouvelables (éolien en mer et photovoltaïque) et en continuant à encourager de nouveaux projets éoliens terrestres en profitant de leur avance quantitative pour mettre l’accent sur l’implication au maximum des citoyennes et des citoyens dans l’ensemble des phases du projet, dans le respect des territoires et de la biodiversité ».

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les régions côtières sont encore très en retard sur le développement du secteur éolien. En effet, les plus mauvaises notes sont attribuées à :

  • La Normandie (2,9/10) ;
  • La Bretagne (2,4/10) ;
  • L’Auvergne-Rhône-Alpes (2,2/10) ;
  • La Provence-Alpes-Côte d’Azur (0/10) ;
  • La Corse (0/10).

Les régions Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur ont même vu leur production d’électricité à partir d’éoliennes diminuer depuis 2013. Cependant, Greenpeace explique cette diminution par des « objectifs moins élevés que les autres régions en raison d’un potentiel éolien terrestre faible ».

Quid de l’éolien en mer ?

En ce qui concerne l’éolien offshore, la France est très en retard comparée à d’autres pays européens comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni. En effet, alors que nous sommes en 2021, aucun par éolien offshore n’est raccordé au réseau national d’électricité géré par le distributeur Enedis.

Cependant, plusieurs parcs éoliens en mer (sept au total) devraient voir le jour entre 2022 et 2027 pour une production d’électricité de l’ordre de 13 TWh par an. Ce chiffre est malheureusement insuffisant pour atteindre l’objectif de 35 TWh en 2030.

D’après les conclusions de Greenpeace, les régions avec le plus de chance d’atteindre les objectifs de 2030 sont :

  • Les Hauts-de-France ;
  • La Normandie ;
  • Les Pays de la Loire.

Inversement, plusieurs régions risquent de ne pas être en mesure d’atteindre les objectifs à moins de mettre en place une forte politique de développement de l’éolien offshore. On pense notamment à la Bretagne, la Corse, l’Occitanie ou encore la région PACA.

Le photovoltaïque en difficulté

Exceptée la Corse qui a obtenu la note de 10/10, les autres régions sont encore très en retard sur le développement du secteur photovoltaïque. Pourtant, elles sont nombreuses à ne pas exploiter leur potentiel et à ne pas profiter de leurs nombreuses heures d’ensoleillement.  Ainsi, elles sont huit à na pas obtenir une note supérieure à 2/10 :

  • Les Pays de la Loire (1,8/10) ;
  • Le Centre-Val de Loire (1,5/10) ;
  • L’Auvergne-Rhône-Alpes (1,5/10) ;
  • La Bourgogne Franche-Comté (1,5/10) ;
  • La Normandie (0,7/10) ;
  • La Bretagne (0,6/10) ;
  • Les Hauts-de-France (0,3/10) ;
  • L’Île-de-France (0,3/10).

Ainsi, toutes ces régions doivent multiplier les installations photovoltaïques sur leur territoire pour remplir les objectifs fixés par le gouvernement. Malgré quelques contraintes, le photovoltaïque, associé aux autres énergies renouvelables, représente une alternative très sérieuse aux énergies fossiles.

Focus sur deux régions

Grand-Est : le leader de la transition énergétique

La région Grand-Est est la plus avancée en termes de transition énergétique. En effet, elle occupe :

  • La première place pour le développement de l’éolien terrestre ;
  • La troisième place pour la réduction de la consommation d’électricité ;
  • La quatrième place pour le développement du photovoltaïque.

Selon Greenpeace, la réussite du Grand-Est en ce qui concerne la transition énergétique s’explique par des objectifs élevés qui ont pu être tenus. La région est même en avance sur la réduction de la consommation d’électricité et le développement de l’éolien terrestre.

Néanmoins, le Grand-Est doit encore faire des efforts sur le développement de la filière photovoltaïque.

La Bretagne, un potentiel inexploité

En raison de sa position géographique, la Bretagne dispose de toutes les ressources nécessaires pour mener à bien sa transition énergétique. Cependant, les dirigeants de la région Bretagne n’ont pas suffisamment œuvrés pour faire de cette région un « pivot de la transition énergétique ».

Sur les treize régions métropolitaines, la Bretagne se classe :

  • Treizième pour la réduction de le consommation d’électricité ;
  • Onzième sur le développement du photovoltaïque ;
  • Dixième sur le développement de l’éolien terrestre.

Ainsi, la Bretagne dépend grandement des autres régions pour couvrir ses besoins en électricité et doit fortement accélérer ses investissements pour atteindre les objectifs de 2030 et 2050.

Pour en savoir plus sur le classement de Greenpeace et sur la transition énergétique région par région, rendez-vous sur ce lien.

Source: lemondedelenergie.com

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