La société mexicaine BiomiTech a conçu une tour en forme d'arbre capable de filtrer les gaz et particules contenus dans l'air. Grâce à son système reposant sur des microalgues, elle peut également libérer la même quantité d'oxygène que 368 arbres.
Pollution : une société crée un "arbre" innovant capable de purifier l'air et libérer de l'oxygène

Neuf personnes sur dix respirent un air pollué dans le monde. C'est le constat glaçant révélé en 2018 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon les données, la pollution de l'air extérieur comme intérieur reste en effet dangereusement élevée dans de nombreuses régions à travers le monde. Et elle a un impact dramatique : chaque année, quelque 7 millions de personnes meurent à cause de cette exposition.

Face à ce fléau, de multiples inventions ont vu le jour à travers le monde pour tenter de réduire la pollution atmosphérique. L'une des dernières en date a de quoi étonner. Nommée BioUrban 2.0, elle a été développée par la société mexicaine BiomiTech. Il s'agit d'une tour en acier capable de filtrer les gaz et les particules contenus dans l'air pollué pour ensuite libérer du dioxygène (O2).

Le secret de la structure de quatre mètres de haut construite en forme d'arbre réside dans son extrémité. Au sommet, se cachent 500 litres de microalgues capables de filtrer le dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde d'azote (NO2) mais aussi 99,7% des particules PM 2,5 et PM10 qu'elles capturent à l'extérieur comme à l'intérieur.

L'équivalent de 368 arbres

Selon ses concepteurs, l'arbre est capable de capturer jusqu'à 13 millions de mètres cubes d'air par an pour un volume de purification annuel de 975,2 kilogrammes. Plus impressionnant, via un processus de photosynthèse, un seul système BioUrban peut libérer l'équivalent en dioxygène de la production annuelle de 368 arbres. Il est aussi équipé d'un capteur pour mesurer la qualité de l'air et la transmettre.

"Les villes les plus importantes au monde avec des problèmes de pollution significatives ont des capteurs très avancés qui mesurent la contamination... mais peu font quelque chose pour contrôler le problème", a expliqué Jaime Ferrer co-fondateur de BiomiTech au quotidien Milenio. "C'est la première technologie qui à travers un processus 100% biologique et naturel permet de réduire la contamination".

L'invention est née grâce aux recherches de Carlos Monroy, directeur de BiomiTech. Après avoir étudié la culture des microalgues à l'université, il s'est mis à réfléchir à des applications pratiques pouvant tirer partie de leur potentiel. L'idée lui est alors venue de mettre en contact les micro-organismes avec les gaz pollués de l'environnement.

En utilisant la pollution, le système BioUrban stimule la croissance des microalgues. Il est ainsi programmé pour adapter ses performances en fonction de la qualité de l'air. D'après BiomiTech, il faut entre quatre et six mois pour saturer la culture des microalgues. Ces dernières peuvent ensuite être récupérées et servir de matière première pour d'autres produits tels que du biogaz ou du biocarburant.

Lauréat d'un prix d'innovation

Un premier système BioUrban a été installé à Puebla au Mexique en 2017 mais la société espère étendre son invention à d'autres régions et pays. Et l'arbre qui fonctionne de jour comme de nuit a déjà commencé à faire parler de lui. En septembre 2018, il a remporté un prix d'innovation à l'Expo Clean Air Technology tenue à Birmingham au Royaume-Uni.

Parmi les projets futurs, BiomiTech a émis l'idée de créer une forêt urbaine d'arbres BioUrban qui pourrait être installée à Londres où deux millions d'habitants sont encore exposés à des niveaux trop élevés de pollution. Les créateurs de l'invention réfléchissent aussi à l'utiliser dans d'autres environnements intérieurs et extérieurs. Ils ont toutefois souligné que l'objectif du projet n'est pas de remplacer les véritables arbres.

"Nous ne les remplaçons pas. Sur les carrefours, dans une infrastructure urbaine contaminée sur les routes où les voitures roulent de façon quotidienne, à des intersections où les bus s'arrêtent... Ce sont tous des endroits où il est impossible de planter 300 arbres mais nous pouvons accomplir la même fonction à travers un processus biologique naturel", a souligné Jaime Ferrer.

Source: geo.fr

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