Pollution en Italie : alerte rouge en Lombardie
La photographie de l’Italie qui émerge du rapport Mal’aria 2019 (« mauvais’air ») de l’association environnementale Legambiente est alarmante. Le dossier annuel sur la qualité de l’air dans chaque ville d’Italie indique que malgré le niveau élevé de pollution, les Italiens ne sont pas prêts de renoncer à l’utilisation de leur voiture privée.
65 voitures pour 100 habitants
38 millions de véhicules privés circulent dans la Péninsule et garantissent 65,3% des déplacements. Le rapport pointe ainsi du doigt le fait que « l’Italie est l’un des pays européens avec le plus haut taux de véhicules, 65 voitures pour 100 habitants ». Un chiffre impressionnant s’il est comparé à des villes comme Paris, Londres et Berlin où 36 voitures circulent pour 100 habitants, contre 41 à Barcelone ou 38 à Stockholm.
Limites dépassées dans 55 chefs-lieux italiens
L’année 2018 s’est révélée particulièrement alarmante pour la qualité de l’air, s’inquiète le rapport de l’association environnemental. En mai dernier, Bruxelles a ainsi renvoyé l’Italie devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour non-respect des normes de qualité de l’air édictée par une directive de 2008. Cette décision n’était pour autant pas une surprise, l’Italie était dans le viseur de la Commission européenne depuis plusieurs années. Et les sanctions s’annoncent salées.
Les chiffres indiquent qu’en « 2018, 55 chefs-lieux ont dépassé les limites journalières prévues pour les particules fines ou pour l’ozone. Et parmi eux, 24 villes ont dépassé les limites relatives aux deux paramètres à la fois. Conséquence : les habitants ont dû respirer l’air pollué pendant environ 4 mois », indique le document.
Et selon le classement établi par Legambiente, la situation la pire a été enregistrée à Brescia avec 150 jours de dépassement des limites autorisées, enregistrés. A la 2ème place : Lodi avec 149 jours alors que Monza prend la triste 3ème marche du podium avec un palmarès de 140 jours. Milan quant elle, figure à la 9ème place des villes italiennes les plus polluées (135 jours), derrière Venise (139) et Alessandrie dans le Piémont (136)
400.000 morts prématurés
D’après l’Agence européenne pour l’environnement, plus de 400.000 personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air. Et l’Italie figure parmi les pires pays européens avec un plus grand nombre de décès par rapport à sa population, environ 60.600 sur la seule année 2015.
Proposition d’un plan national contre la pollution
Pour contrecarrer « l’urgence constante », Legambiente propose un « plan national contre la pollution avec d’importantes mesures structurelles et économiques afin de repenser l’utilisation des routes, des places et des espaces publics de la ville en créant notamment des zones limitées à 30km/h et prévoyant de nouveaux espaces verts dans les centres urbains ».
En l’espèce, Milan fait figure de bon élève avec la création du péage urbain (Area C) et sa nouvelle zone – l’Area B – qui interdira purement et simplement la circulation aux véhicules les plus polluants.