Politique agricole commune : Bruxelles ouvre une consultation cette année
Jusqu’à fin avril 2016, le commissaire européen à l’agriculture invite les producteurs et éleveurs à donner leur avis sur la Politique agricole commune.
Quelles seront les modalités de la Politique agricole commune (PAC) à l’avenir ? Pour la première fois, et face aux nombreuses critiques, la Commission européenne ouvre une consultation très large. Toutes les parties prenantes de la filière agricole pourront s’exprimer. Cette consultation « influera directement sur la feuille de route » de la future PAC, a promis Phil Hogan, le commissaire européen à l’agriculture.
La PAC : un concentré d’injustices et un dédain vis-à-vis de l’environnement
Chaque année, l’Union européenne dépense autour de 60 milliards d’euros, soit 43 % de son budget total, en aides aux agriculteurs. N’empêche que les agriculteurs sont très majoritairement mécontents de ce système.
20 % des recettes du secteur agricole proviendraient de la PAC, ce qui est un taux très élevé. De plus, ces subventions ne seraient pas réparties de façon équitable : 80 % d’entre elles bénéficieraient à seulement 20 % des exploitations, estime la Fondation Nicolas Hulot.
Ces aides bénéficient essentiellement à de grandes exploitations qui emploient une agriculture industrielle intensive. Non seulement cela met les petits producteurs dans une situation désavantageuse, mais encore cette politique pousse les agriculteurs à utiliser des fertilisants et des pesticides dont certains sont nocifs pour l’homme. Ces substances polluent également les sols et les nappes phréatiques.
La PAC soutient des exportations qui ne bénéficient à personne
L’autre grand grief des agriculteurs : la PAC favorise les exportations vers les pays du Sud. De nombreux pays d’Amérique latine et d’Afrique peuvent ainsi acheter des produits d’agriculture et d’élevage européens, sans qu’ils en paient le juste prix. Tout compte fait, l’Europe vend ses denrées alimentaires à perte, aux frais du contribuable européen. Au même moment, dans les pays du Sud, de nombreuses exploitations sont obligées de déposer le bilan, car leur production ne se vend plus, les grossistes préférant les produits européens.
Pas sûr en revanche que le commissaire européen à l’agriculture comprenne ces enjeux. Lors du lancement de la consultation, il a déclaré devant les journalistes : « La politique agricole commune produite déjà d’importants bénéfices pour les citoyens européens, qu’il s’agisse de sécurité alimentaire, de la vitalité des zones rurales, de l’environnement rural ou de la contribution à la lutte contre le changement climatique. En traçant une feuille de route pour l’avenir, je suis convaincu que nous pourrons bénéficier encore davantage de cette politique ».
Source : consoglobe.com