« Il n’est pas normal que les Africains soient sous-alimentés et mal nourris. Nous devons développer nos capacités nationales à produire pour les besoins locaux. »
Les États membres de l’UA s’engagent à renforcer la nutrition et la sécurité alimentaire en Afrique

Dans un communiqué officiel diffusé à d’Abidjan, la capitale ivoirienne, la Banque africaine de développement (BAD) a informé que les États membres de l’Union africaine (UA) réunis à Abidjan, le 8 décembre 2022, ont appelé les gouvernements à accélérer les investissements, la coordination et la mise en œuvre des programmes destinés à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire en Afrique.

Les dirigeants africains se sont réunis pendant trois jours (du 8 au 10 décembre 2022) pour braquer les projecteurs sur l’Année de la nutrition 2022 de l’Union africaine.  La réunion s’est achevée sur la signature d’une « Déclaration d’Abidjan ».

« Ce doit être le moment pour l’Afrique et ses dirigeants de se montrer à la hauteur et d’apporter des solutions durables à la crise de la malnutrition et de la faim [sur le continent] », a déclaré, dans des propos relayés par le texte, le roi Letsie III du Lesotho lors de cette rencontre organisée par le gouvernement de la Côte d’Ivoire, en collaboration avec l’initiative « African Leaders for Nutrition » de la Banque africaine de développement, la Commission de l’Union africaine et divers partenaires.

Selon le communiqué, le roi Letsie III, Champion de la nutrition pour l’Union africaine et de l’initiative « African Leaders for Nutrition », a évoqué la décision de l’Union africaine, qui appelait, en juillet 2022, à un cadre politique multisectoriel pour lutter contre la malnutrition, ainsi qu’à un financement ciblé et à un engagement politique de haut niveau pour mettre fin à la malnutrition sous toutes ses formes.

Le responsable du Lesotho a félicité le gouvernement ivoirien pour son leadership en ce domaine, en parrainant notamment l’Année de la nutrition de l’Union africaine.

Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a déclaré qu’« il n’est pas normal que les Africains soient sous-alimentés et mal nourris. Nous devons développer nos capacités nationales à produire pour les besoins locaux ».

Malgré les progrès accomplis, la plupart des pays africains continuent de faire face au triple fardeau de la malnutrition, où retard de croissance et émaciation coexistent avec obésité et maladies non transmissibles liées à l’alimentation, comme les accidents vasculaires cérébraux et le diabète. Quelque 61,4 millions d’enfants africains de moins de cinq ans souffriraient d’un retard de croissance, plus de 12 millions d’émaciation et plus de 10 millions seraient en surpoids, selon les estimations, lit-on dans le texte officiel.

À Abidjan, précise le communiqué, la réunion a mis l’accent sur le renforcement de la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire en Afrique. La déclaration appelle à mettre en œuvre et à prolonger la feuille de route de l’Union africaine au-delà de 2022. Le thème, cette année, invite les États membres à examiner les défis que posent la faim et la malnutrition et à identifier des actions et des stratégies pour y faire face.

Le vice-président de la Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, a appelé les dirigeants africains à agir : « Pour notre continent, l’urgence est de sauver des vies et d’offrir de meilleurs revenus aux plus jeunes, qui incarnent l’espoir et l’avenir de notre communauté et de notre nation. » Il a indiqué que son gouvernement s’était engagé à travailler avec l’Union africaine, les pays membres régionaux, la Banque africaine de développement et l’initiative « African Leaders for Nutrition » et les partenaires, pour améliorer les objectifs en matière de nutrition.

Poursuivant son allocution, M. Koné a ajouté que « dans le cadre de cette Année de la nutrition en Afrique, les femmes, les hommes et les enfants seront les acteurs et les bénéficiaires, placés au cœur du développement et du progrès ».

L’« African Leaders for Nutrition » collaborerait avec la Commission de l’Union africaine, dans le but d’accroître l’ampleur de l’Année africaine de la nutrition, a souligné la vice-présidente de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social, Beth Dunford.

L’African Leaders for Nutrition, hébergé par la Banque, entend décupler les ressources financières dédiées à la nutrition, en mobilisant les gouvernements africains pour qu’ils adoptent des politiques plus fortes et augmentent le financement de la nutrition.

« Si nous accélérons les investissements et coordonnons mieux les efforts, l’Afrique fera faire des progrès en matière de nutrition et améliorera les résultats en matière de sécurité alimentaire, a déclaré, dans le texte, Mme Dunford. La Banque africaine de développement et l’« African Leaders for Nutrition » restent déterminés à travailler avec vous tous, en particulier avec le gouvernement de la Côte d’Ivoire, pour faire en sorte que les réflexions issues de cette rencontre se transforment en engagements puissants ».

De nombreux hauts dirigeants africains étaient présents à la cérémonie, parmi lesquels le vice-président zambien Mutale Nalumango, le vice-Premier ministre du Congo-Brazzaville

Anatole Collinet Makosso, la ministre rwandaise de l’Agriculture et des Ressources animales Gerardine Mukeshimana et le Premier ministre ivoirien Patrick Achi. Plusieurs ministres représentant des secteurs sensibles à la nutrition, tels que l’agriculture, l’eau et l’assainissement et l’hygiène, la santé, l’éducation et la protection sociale étaient également présents.

Source: vivafrik.com

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