Dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’UE, des organisations non étatiques se sont réunies jeudi et vendredi (8 et 9 février) à Liège, en Belgique, pour adopter une déclaration commune en faveur de l’adaptation au changement climatique.
La « Déclaration de Liège » appelle l’UE à faire plus sur l’adaptation au changement climatique

Le Sommet Climate Chance Europe 2024 qui s’est déroulé jeudi et vendredi (8 et 9 février) à Liège, en Belgique, est le premier sommet européen dédié aux enjeux d’adaptation.

Durant deux jours, entreprises, chercheurs, société civile et gouvernements locaux se sont réunis dans la « Cité ardente » pour discuter de l’avenir du Pacte vert pour l’Europe post-2024 et plus particulièrement de l’adaptation au changement climatique, les solutions fondées sur la nature et la résilience.

Le choix d’accueillir cet évènement à Liège n’est pas anodin. La ville et sa région ayant été victimes d’inondations meurtrières à l’été 2021.

Suite à ces évènements, la Région wallonne a lancé plusieurs études, dont le Schéma stratégique multidisciplinaire du bassin versant de la Vesdre, qui visent à orienter la reconstruction résiliente et cohérente de cette région sinistrée.

Réalisé par le cabinet d’architectes « Studio Paola Viganò », ce schéma prend en compte tous les facteurs économiques, environnementaux et sociaux de la région, pour avoir une approche la plus intégrée et la plus résiliente possible face aux risques d’inondations.

Les acteurs du Sommet souhaitent s’inspirer de cette démarche pour leur feuille de route sur l’adaptation au changement climatique, la « Déclaration de Liège ».

La « Déclaration de Liège »

La Déclaration de Liège a été signée par 70 organisations et réseaux, à l’image de Climate Alliance, de CAN Europe, de ICLEI EUROPE pour les collectivités locales et régionales, CCRE/CEMR pour les élus locaux et CANOPEA, la fédération des associations environnementales en Wallonie.

Pour eux, la meilleure politique d’adaptation est avant tout une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils soulignent dans cette déclaration que le coût de l’inaction restera toujours plus élevé que le coût de l’action.

« Nous ne pouvons pas séparer l’adaptation et l’atténuation, les deux doivent être conçus de manière complémentaire et beaucoup plus ambitieuse encore que ce que nous avons fait jusqu’à présent », explique le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele à Euractiv.

Exhortant à maintenir l’ambition initiale du Pacte vert, la « Déclaration de Liège » insiste sur l’importance d’une approche holistique, fondée sur les dernières conclusions scientifiques en matière de climat.

« [la Déclaration] rappelle la nécessité de collaborer et de sortir des silos, de collaborer au-delà des frontières entre disciplines, entre ministères, entre administrations et entre régions, parce que ni l’eau ni l’atmosphère ne connaissent les frontières » développe M. van Ypersele, maître de cérémonie de ce sommet.

Le texte adopté rappelle également que les politiques d’adaptation ne peuvent se faire sans la prise en compte des populations précaires, premières victimes du réchauffement climatique.

L’autre point mis en avant est l’importance de mettre en place un système d’assurance qui préserve l’égalité entre les citoyens et les territoires.

Une feuille de route pour l’UE

La « Déclaration de Liège » exhorte les décideurs à tous les niveaux d’accélérer la mise en œuvre des politiques d’adaptation et d’en faire « une priorité clé dans l’élaboration des futures politiques ».

« Cette déclaration est une feuille de route que nous allons adresser à l’UE. C’est la première fois que nous avons un sommet aussi important consacré à l’adaptation », avance Ronan Dantec, sénateur français de Loire-Atlantique et président de l’association Climate Chance, auprès d’Euractiv.

La déclaration demande en effet à la Commission européenne de « mettre à jour et d’accroître l’ambition de ses politiques au-delà de sa stratégie d’adaptation 2021, en abordant les vulnérabilités et les besoins politiques identifiés par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), et en reliant les considérations d’adaptation au climat au contexte plus large de résilience régionale ».

Il s’agit donc de mettre à jour la stratégie européenne pour l’adaptation au changement climatique, adoptée en 2021.

La déclaration appelle notamment à mettre en œuvre le Pacte vert, pour stopper la perte de biodiversité et limiter l’utilisation des ressources. Elle invite à intégrer l’adaptation à tous les niveaux de gouvernance, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie et des transports, et à consacrer une part des fonds et des nouvelles ressources de l’UE aux solutions fondées sur la nature.

« Nous donnons des axes. Au Parlement européen, la Commission, aux États, aux acteurs de s’en emparer. Nous, nous regarderons comment tout cela évolue », conclut M. Dantec.

Pour les près de 1000 participants au Sommet, le seul moyen de répondre aux questions d’adaptation est d’adopter une approche locale et régionale, qui est la seule à pouvoir prendre en compte la diversité des vulnérabilités et leur caractère endémique.

La « Déclaration de Liège » souhaite également que soit engagé et que se concrétise une négociation internationale sur le climat afin de fixer un « nouvel objectif collectif sur le financement climatique ».

Source: euractiv.fr

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