Inédit : l'Australie accorde "l'asile climatique" aux habitants de l'archipel menacé de Tuvalu !
Elle semble inexorable, et elle menace de plus en plus d'habitants de la planète, en premier lieu ceux de l'archipel de Tuvalu : il s'agit de la montée des eaux due au réchauffement climatique (et notamment à la fonte des glaces). Ces îles du Pacifique, peuplées de 11.000 citoyens, seront sans aucun doute les premières terres habitées à disparaître à l'horizon 2100, submergées par l'océan.
Changement climatique : les habitants du Tuvalu pourront avoir « l’asile climatique » en Australie https://t.co/aryTMBvJM0
— Le HuffPost (@LeHuffPost) November 10, 2023
Alors que l'archipel alerte depuis des années en réclamant de l'aide aux pays développés (un ministre local avait même réalisé un discours très impactant les pieds dans l'eau en 2021), l'Australie y répond enfin en signant un accord inédit et historique pour offrir "l'asile climatique" aux habitants de Tuvalu.
"Vivre, étudier et travailler"
Ce pacte a été passé vendredi entre les Premiers ministres des deux nations, et permettra aux 11.000 citoyens de Tuvalu de se réfugier en Australie dans les prochaines années pour "y vivre, y étudier et y travailler". Toutefois, comme la montée des eaux ne sera pas immédiate et pour éviter une "fuite des cerveaux", le nombre de réfugiés climatiques sera tout d'abord limité à 280 par an.
Australia and Tuvalu are family. And today we are elevating our relationship to a more integrated and comprehensive partnership.
— Anthony Albanese (@AlboMP) November 10, 2023
Prime Minister Natano and I signed a treaty that will safeguard Tuvalu’s future while respecting sovereignty, to be known as the ‘Falepili Union’. pic.twitter.com/stYYMBPAc4
Une "lueur d'espoir", estime le Premier ministre de Tuvalu, alors que ce texte est une première à l'échelle mondiale à propos de la "mobilité climatique". Les scientifiques estiment que la moitié de l'archipel pourrait être submergée par l'océan d'ici 2050, et la quasi-totalité (95%) en 2100. Le cycle infernal a débuté, puisque deux des neuf récifs coralliens de Tuvalu ont déjà été engloutis.
En plus de cet accord, qui doit encore être ratifié par les deux pays, l'Australie va mobiliser l'équivalent de 9,5 millions d'euros pour renforcer le littoral de l'archipel, grignoté par l'érosion. Le Premier ministre Anthony Albanese a par ailleurs envisagé la signature d'accords similaires avec d'autres pays menacés du Pacifique.
Un accord non sans arrière-pensées...
Et pourtant, il ne faut pas pour autant dresser de lauriers à l'Australie, malgré cet engagement inédit. Car il y a évidemment un intérêt stratégique derrière tout cela : l'accord permettra à l'Australie de renforcer son influence dans la région, face au pouvoir chinois. Le texte comporte d'ailleurs un volet "défense" (sur le modèle du texte signé entre la Chine et les îles Salomon) prévoyant une aide en cas d'agression militaire.
Tout cela alors que l 'Australie est très critiquée par ses voisins pour sa dépendance au charbon et ses exportations de gaz. Reconnaissons toutefois au Premier ministre australien la volonté de prendre plus de responsabilités dans la lutte contre le réchauffement climatique, à quelques jours de l'ouverture de la COP28 à... (c'est un autre débat) Dubaï...