En Antarctique, un bloc de glace grand comme Rome s’est effondré
Elle s’est désintégrée. Entre les 15 et 19 mars, la barrière de glace de Conger (environ 1 200 km² de surface, soit la superficie de la ville de Rome) s’est totalement effondrée dans l’est de l’Antarctique.
Selon l’agence américaine National Ice Center, cet événement a donné naissance à un iceberg, baptisé C-38. La fabrication d’icebergs est un processus naturel, mais aggravé par le changement climatique.
« On ne s’y attendait pas, a réagi dans une vidéo, publiée sur le réseau social TikTok, le glaciologue Peter Neff. C’est la région la plus sèche et la plus froide de l’Antarctique de l’Est, on n’avait vraiment pas anticipé cet effondrement. »
I suspect Totten Glacier mostly got nuked with warm snow during the mid-March Antarctic atmospheric river. The glacier did also loose a little ~14km^2 snaggletooth at its calving front, not a big deal though, maybe unrelated. #Sentinel1 @sentinel_hub pic.twitter.com/LEV4bdLmwq
— Peter Neff (@icy_pete) March 23, 2022
Dans cette vidéo, le scientifique rappelle que les barrières de glace, qui entourent les glaciers s’étendant jusqu’à la mer, représentent normalement une sorte de « ceinture de sécurité ». Elles retiennent la fonte de la glace intérieure, et empêchent une élévation du niveau de la mer. Sauf si, comme celle de Conger, elles se désintègrent. « Cet effondrement n’est certainement pas la fin du monde. Mais cela nous montre ce qui est possible », a déclaré dans un tweet Catherine Colello Walker, scientifique de la Nasa (National Aeronautics and Space Administration).
« Cela va continuer d’arriver dans un monde plus chaud, donc le mieux que nous pouvons faire est de nous débarrasser des énergies fossiles, arrêter d’émettre des gaz à effet de serre et limiter le changement climatique », a conclu Peter Neff dans sa vidéo.
Une semaine plus tôt, l’Antarctique avait connu des records de température, avec un pic à 40 °C au-dessus des normales de saison les 18 et 19 mars.