Les résultats du nouvel Inventaire forestier faunique de la Côte d’Ivoire (IFFN) sont inquiétants. Au cours des 60 dernières années, 90% de la surface de la forêt ivoirienne a disparu. Tandis que sur le plan de la faune, seuls trois espèces sur les 120 ciblées présentent plus de 40% des observations dans la nature.
COTE D’IVOIRE : 90% du couvert forestier a disparu en 60 ans

Le nouvel Inventaire forestier et faunique de la Côte d’Ivoire (IFFN) met en évidence la nécessité d’agir dans l’urgence pour protéger et restaurer la biodiversité. Publiés le 29 juin 2021, les résultats l’IFFN sont aussi inquiétants dans le domaine faunique que floral.

L’inventaire relève que la couverture forestière ivoirienne est désormais estimée à 2,97 millions d’hectares ce qui représente 9,2% du territoire. Seulement 13,3% des forêts classées et 32,2% des aires protégées contiennent encore une couverture forestière. Le pays d’Afrique de l’Ouest est ainsi en proie à une forte déforestation. Au cours des 60 dernières années, près de 90% du couvert forestier a été rasé, faisant de la Côte d’Ivoire l’un des pays en Afrique dont le taux annuel de déforestation est le plus élevé. Et si rien n’est fait, note l’inventaire, « il restera moins de deux millions d’hectares de forêts en 2035 en Côte d’Ivoire et plus de forêts dans sa partie sud (hormis les aires protégées) ».

Pour ce qui est de la faune sauvage, l’inventaire indique que sur les 120 espèces animales recensées, seules 3 espèces totalisent plus de 40% des observations (le lièvre, le guib harnaché et l’aulacode). Par ailleurs, plus d’une trentaine des espèces animales ciblées par l’inventaire ont rejoint la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cinq de ces espèces sont classées « en danger critique d’extinction ». Il s’agit du crocodile à nuque cuirassée, de la panthère, du cercopithèque Diane, du colobe magistrat et du chimpanzé.

Un projet financé et réalisé par la France


L’inventaire forestier et faunique de la Côte d’Ivoire a été lancé en 2019. Le ministère ivoirien des Eaux et forêts avait confié le projet à un groupe constitué par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) en France, la filiale internationale de l’Office national des forêts françaises (ONF) et l’IGN FI, une société d’ingénierie géographique. Pour financer le projet, le ministère ivoirien des Eaux et forêts a reçu des fonds de l’Agence française de Développement (AFD) dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D), un programme d’annulation et de reconversion de la dette bilatérale octroyée de manière additionnelle par la France.

Ce nouvel IFFN remplace celui réalisé en 1978, et dont les données n’étaient plus conformes à la réalité sur le terrain. Les résultats de ce projet insistent au finish sur la nécessité de mettre en place une structure pérenne pour poursuivre l’inventaire de la faune et de la flore ivoirienne. Les résultats de ce travail sont en effet déterminants dans l’élaboration des politiques environnementales et des stratégies de développement durable. Dans le cadre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), la Côte d’Ivoire s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à maintenir un couvert forestier équivalant au moins à 20% de la superficie du territoire national.

Source: afrik21.africa

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