Sur l’aire de Morainvilliers Sud ( Baptisée « SunCable », cette ferme solaire géante doit commencer à produire de l'énergie à partir de l'année 2030 et sera en mesure d'alimenter trois millions de foyers. Le site fournira aussi de l'énergie au territoire de Singapour. ), sur l’A 13, les bornes affichent un tarif de 60 centimes par kilowattheure. Si la somme est jugée excessive, certains des usagers apprécient la rapidité de chargement.
Climat : l'Australie se lance dans la construction de la « plus grande » centrale solaire au monde

La « plus grande zone solaire du monde », rien que ça. C'est ainsi que l'Australie a qualifié son projet de gigantesque ferme solaire. Prévue d'être bâtie dans le nord du pays, ses plans ont été approuvés ce mercredi par Sydney. Baptisée « SunCable », cette installation inédite doit commencer à produire de l'énergie à partir de l'année 2030.

La ministre australien de l'Environnement, Tanya Plibersek, a expliqué que le site produirait suffisamment d'énergie pour alimenter trois millions de foyers et comprendrait des panneaux, des batteries et, à terme, un câble reliant l'Australie à Singapour. « Il s'agira de la plus grande zone solaire du monde, ce qui fera de l'Australie le leader mondial de l'énergie verte », a ainsi affirmé la ministre.

Par ailleurs, dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère australien de l'Environnement affirme que la méga-centrale solaire « soutiendra en moyenne 6 800 emplois directs et indirects pour chaque année de la phase de construction, avec un effectif maximal de 14 300 personnes ».

 

 

12.000 hectares de panneaux solaires

La ferme solaire s'étendra sur pas moins de 12.000 hectares et sera située dans le Territoire du Nord de l'Australie, connu pour être très largement exposé au soleil. Chiffré à 21 milliards d'euros, le projet est soutenu par le milliardaire de la technologie et militant écologiste, Mike Cannon-Brookes.

Cette ferme solaire sera capable de fournir quatre gigawatts d'énergie par heure pour l'usage domestique. Deux autres gigawatts seront envoyés vers Singapour, couvrant 15% des besoins de la cité-Etat. Aussi, ses batteries pourraient stocker jusqu'à 40 gigawatts environ.

« L'énergie produite par ce projet est presque six fois supérieure à celle qu'un réacteur nucléaire de 700 MW pourrait produire, selon les chiffres de l'AIEAA », a aussi commenté ce mercredi la ministre australienne de l'Environnement.

Encore plusieurs étapes à franchir avant de voir le jour

Le feu vert du gouvernement australien constitue « un moment important dans l'évolution du projet », a déclaré le directeur général de SunCable Australie, Cameron Garnsworthy. Mais celui-ci doit encore franchir plusieurs étapes avant de voir le jour. Il devra être approuvé par une série d'acteurs, tels l'autorité du marché de régulation de l'énergie de Singapour, le gouvernement indonésien et des communautés autochtones d'Australie.

 

« SunCable va maintenant concentrer ses efforts sur la prochaine étape de planification pour faire avancer le projet vers une décision finale d'investissement prévue pour 2027 », a aussi précisé le directeur général de SunCable Australie.

Cette centrale solaire est une étape clé pour faire de l'Australie une « puissance énergétique propre », a également déclaré Amanda McKenzie, directrice générale de l'ONG Climate Council. De tels projets sont essentiels pour « fournir une énergie abordable et réduire la pollution climatique », a-t-elle ajouté.

Ken Baldwin, directeur d'un centre de recherche de l'Université nationale australienne de Canberra, qualifie, lui, le projet de « première mondiale » pour l'exportation d'électricité d'origine solaire et éolienne.

Un tiers du mix énergétique issu des renouvelables

Pour rappel, en 2022, les énergies renouvelables représentaient 32% de la production totale d'électricité en Australie, contre 47% pour le charbon, selon les dernières données du gouvernement.

Par ailleurs, le pays océanien est actuellement l'un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz. Revers de la médaille : le territoire est vivement affecté par les effets du changement climatique (chaleur intense, inondations et feux de brousse).

L'Australie « a investi massivement dans l'énergie solaire et éolienne au cours des cinq dernières années, mais elle doit doubler et tripler cet investissement » pour remplir son objectif, commente aussi le chercheur Ken Baldwin. A noter : le pays veut atteindre son objectif de zéro émission nette d'ici 2050.

En mai dernier, Canberra a annoncé prévoir de recourir au gaz naturel au-delà de 2050, affirmant que sa dépendance à cette énergie fossile ne l'empêcherait pas d'atteindre zéro émission dans les 30 prochaines années.

Le Chili, un autre géant de l'énergie solaire

L'Australie n'est pas le seul pays à se lancer dans des mégaprojets de ferme solaire. Au mois de juillet, le Chili a par exemple inauguré sa plus grande centrale photovoltaïque, dans le désert d'Atacama.

Porté par le groupe énergétique Generadora Metropolitana - une co-entreprise détenue à parts égales par le groupe français EDF et son partenaire chilien AME - le site a une capacité de production de 480 mégawatts (MW), en mesure d'alimenter près d'un demi-million de foyers en électricité. Le parc de 882.720 panneaux photovoltaïques s'étend sur une superficie de 435 hectares, soit 370 terrains de football.

« L'inauguration du projet photovoltaïque CEME1 est un pas de plus vers la fin de la dépendance de notre système électrique aux combustibles fossiles et vers la décarbonisation de notre matrice énergétique », s'était félicité à l'époque le ministre chilien de l'Énergie, Diego Pardow.

Selon un rapport du Global Energy Monitor (GEM), publié l'année dernière, durant les sept prochaines années, l'Amérique du Sud possède des projets d'installations équivalant à près d'un milliard de panneaux solaires. Le sous-continent ambitionne, à terme, d'être le premier producteur d'énergie solaire au monde.

Plus globalement, les investissements mondiaux dans l'électricité solaire pourraient surpasser ceux consacrés à toutes les autres sources de production électrique, d'après un rapport de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), publié début juin. Ceux-ci devraient atteindre 500 milliards d'euros en 2024.

(Avec AFP)

Source: La Tribune

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