5 résolutions écolos pour 2024
Ces 5 résolutions écologiques individuelles visent à encourager des comportements vertueux, cependant une certaine prise de recul est nécessaire pour comprendre leur impact. Décryptage.
Mobilité : les transports à privilégier et à délaisser
Pour votre santé comme pour celle de la planète, les mobilités douces sont à privilégier : la marche, le vélo ou les transports en commun. Le secteur des transports est le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France en contribuant à 32 % des émissions nationales en 2022. Plus de la moitié de ces émissions de GES est due à l’utilisation de la voiture. Elle représente 84 % des déplacements effectués dont 41 % par des conducteurs seuls en 2019 d’après le ministère de la transition écologique. Le covoiturage est donc à favoriser pour atténuer l’impact de l’utilisation de la voiture individuelle.
Quantité de CO2 émise par personne sur 10km selon le mode de transport (valeurs exprimées en kg CO2e émis par personne en France. Sont incluses les émissions directes, la construction des véhicules et la production et distribution de carburant et d’électricité. La construction des infrastructures n’est pas incluse). ©ADEME
Même si les 3 % d’émissions nationale du secteur aérien peuvent sembler négligeables, l’avion est le moyen de transport le plus polluant au niveau mondial dont il faut se détourner sur les petites et moyennes distances, au profit notamment du train. Pour organiser des vacances respectueuses de l’environnement, l’ADEME a mis en place une page dédiée ici.
Alimentation : diminuer sa consommation de viande
« Parce qu’elle représente environ un quart des émissions de gaz à effet de serre des ménages en France, l’alimentation fait partie des principaux leviers à activer pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 », rappelle l’ADEME dans un dossier de février 2023. Consommer moins de viande permet de réduire l’impact de l’élevage qui représente 12 % des émissions directes mondiales de GES liées aux activités humaines d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
C’est également le premier facteur de déforestation en Amazonie. Un rapport de l’INRAE met en avant qu’un rééquilibrage alimentaire entre produits végétaux et animaux est bénéfique pour la santé, d’autant plus que la consommation française de produits carnés transformés et de viande rouge est supérieure aux besoins nutritionnels. Réduire sa consommation de viandes au profit d’une alimentation plus végétale diminue ainsi son empreinte carbone, favorise le bien-être animal et permet d’adopter dans le même temps un régime plus sain.
Achat : se questionner et s’informer avant de faire son shopping
Entre surconsommation de ressources naturelles, pollution de l’eau, un taux de recyclage faible et des émissions de GES à hauteur de 10 % des émissions mondiales, l’industrie de la mode a un impact non négligeable sur la planète. Selon l’Agence européenne pour l’environnement, les achats de textile dans l’Union Européenne en 2020 ont généré des émissions de CO2 équivalentes à 270 kg par personne.
L’ADEME invite à se poser les questions de la méthode BISOU créée par Marie Duboin et Herveline Verdeken pour s’assurer de la nécessité de l’achat d’un vêtement neuf. Si la réponse finale est positive, il faut ensuite prêter attention aux labels environnementaux, à la composition, au pays de fabrication et à la note environnementale allant de A à E obligatoire depuis le 1er Janvier 2024.
Numérique : étendre la durée de vie des appareils et privilégier le reconditionné
L’empreinte carbone des équipements numériques est liée à 80 % à leur fabrication. Les 20 % restant proviennent de leur utilisation. Les déchets numériques représentent en moyenne 301 kilogrammes par an par Français, d’après Vie Publique qui prend en compte la structure des objets et l’extraction minière requise. Il est donc important de faire durer au maximum les appareils, de s’en procurer des reconditionnés ou encore d’en mutualiser les usages.
Ressources : économiser l’eau au quotidien
L’eau douce représente 4 % de l’eau disponible sur la planète d’après une publication de l’ONU et un Français en consomme 148 litres par jour principalement pour l’hygiène. L’agriculture et l’industrie sont très consommateurs d’eau. Cette demande renforce la crise de l’eau qui se profile depuis plusieurs étés en France entre sécheresses et inondations. Des gestes simples pour préserver l’eau domestique sont proposés par l’ADEME : « installer des réducteurs de débits sur les robinets, prendre des douches de moins de 5 minutes, lancer son lave-linge uniquement s’il est plein ».
À cela peuvent s’ajouter des actions indirectes comme se renseigner sur la conduite de fermes locales et consommer les produits de celles qui s’appuient sur des systèmes moins gourmands en eau afin de soutenir un modèle plus résilient.
Mais, est-ce qu’adopter ces résolutions suffit pour changer la donne ?
D’après l’enquête de l’ADEME en 2022 : « plus d’un Français sur deux considère qu’il faudra modifier de façon importante les modes de vie pour limiter le changement climatique ». Si l’impact des gestes individuels n’est pas à négliger, il semble important de rappeler que la remise en question de nos modes de vie doit être plus profonde.
Pour le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion, cela ne doit pas s’arrêter aux petits gestes comme il le rappelait sur France Inter en 2019 car le plus gros du problème est structurel. « Evidemment que c’est très important que tout le monde fasse tout ce qu’il peut au quotidien », reconnaît-il, mais ne pas aller plus loin dans la réflexion pourrait mener à des situations absurdes par leur inefficacité comme « je travaille à Monsanto mais j’y vais à vélo ! ».
Les gestes quotidiens sont là pour changer nos habitudes afin d’accompagner de manière active le changement structurel à plus grande échelle qui lui-même façonne nos modes de vie. « Les actions individuelles et les actions collectives […] sont indissociables et indispensables. Nous ne le répéterons jamais assez : nous aurons besoin des deux, et de tout le monde », rappelle Bon Pote dans son article T’es écolo mais t’as un iPhone.
Il s’agit ainsi de faire au mieux sa part en ayant conscience que la responsabilité est partagée, sans entrer dans « une course à la pureté » comme le rejette le journaliste militant Hugo Clément lors de sa conférence à Lausanne en septembre 2023 qu’il conclut par : « réduire c’est déjà bien. Il faut encourager chaque démarche qui va dans le bon sens. Soyons bienveillants les uns avec les autres, soutenons nous dans nos démarches positives ».
La question à se poser maintenant est celle de savoir lesquelles de ces résolutions écolos êtes vous prêts à adopter en 2024 et au-delà ?