L’Antarctique est l’une des régions les plus sévèrement et rapidement affectées par le réchauffement climatique.
Changement climatique en Antarctique : quel sort attend les animaux ? (étude)

Une étude parue dans la revue Frontiers in Marine Science fait le point sur les impacts des changements climatiques sur la faune de l’Antarctique. Celle-ci révèle que les animaux les plus menacés par la fonte de la banquise (eau de mer gelée) et de la calotte glaciaire (neige accumulée) sont ceux qui s’y nourrissent ou s’y reproduisent.

Inquiétude pour les baleines à bosse et les manchots empereurs
Le krill, un petit crustacé qui consomme les algues sous la surface gelée, est particulièrement vulnérable. Or, la perte de cet animal à la base des réseaux trophiques (ou chaînes alimentaires) pourrait faire « boule de neige » et entraîner dans son sillage les espèces qui s’en nourrissent : manchots Adélie et baleines à bosse. Pour l’instant, les populations de krill se déplacent vers des zones encore favorables, et les prédateurs suivent. Mais pour combien de temps encore ?

Les manchots empereurs ont quant à eux besoin de surfaces glacées pour couver leurs œufs et élever leurs petits. Lorsque l’un des parents part pêcher, pendant plusieurs semaines, l’autre se charge de garder le futur poussin au chaud. Il est alors primordial pour le manchot de pouvoir rester debout, l’œuf bien calé entre son ventre et ses pattes afin de le protéger des vents vifs de l’hiver austral. Lorsque la banquise fondra, il lui faudra trouver refuge ailleurs…

En revanche, les animaux de pleine mer devraient tirer leur épingle du jeu face à la hausse des températures, à l’instar des salpes et des méduses. Pour ces espèces, moins de glace signifie au contraire plus d’espace pour proliférer. Il en est de même pour les copépodes, autres petits crustacés, dont la baleine franche australe est friande. Cette dernière pourrait donc également tirer bénéfice des bouleversements en cours.

Un défi pour les animaux en eau peu profonde
« Le changement climatique affectera d'abord les eaux peu profondes, mettant au défi les animaux qui vivent dans cet habitat dans un avenir très proche », précise le Dr Simon Morley du British Antarctic Survey, principal auteur de cette étude. Les espèces les plus sensibles à la température ou dotées de coquilles calcifiées risquent de ne pas pouvoir s’adapter à des modifications trop rapides.

Toutefois, dans ces mêmes eaux peu profondes, les prédateurs et charognards tels que les étoiles de mer, les oursins et les vers marins pourraient gagner du terrain. « La plupart de ces espèces sont de robustes "pionniers" [installés là] depuis le recul des calottes de glace à la fin du dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans », explique le Dr David Barnes, co-auteur de l’étude.

Les chercheurs attendent maintenant des données supplémentaires afin de pouvoir affiner leurs prévisions en déterminant l’importance relative des différents changements (température, acidité, salinité, lumière, etc.). Affaire à suivre…

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