Le « Nobel d’économie » attribué à deux Américains pour des travaux sur le changement climatique
Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques, plus connu sous le nom de « prix Nobel d’économie », a été décerné aux Américains William Nordhaus et Paul Romer, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, lundi 8 octobre.
Il récompense leurs travaux sur la compatibilité entre les impératifs d’innovation, de lutte contre le changement climatique et la croissance économique.
Les deux lauréats « ont mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la population de la planète », a fait savoir l’Académie royale des sciences. Ils se partageront le prix de neuf millions de couronnes (environ 860 000 euros).
Recherches sur le climat et sur la croissance
Professeur à l’université de Yale, William Nordhaus, 77 ans, a été le premier, dans les années 1990, à modéliser le lien entre l’activité économique et le climat en conjuguant les théories et l’expérience tirées de la physique, de la chimie et de l’économie, a motivé le jury Nobel. Ces travaux font aujourd’hui autorité et servent à prédire ou quantifier les conséquences des politiques climatiques, par exemple la taxe carbone.
Paul Romer, 62 ans, enseignant à la Stern School of Business de l’université de New York, a posé les bases de la théorie de « la croissance endogène ». Il a montré comment « l’accumulation d’idées soutient la croissance économique sur le long terme » et mis en avant le rôle des forces économiques et des régulations dans « l’inclination » des entreprises à innover.
M. Romer a démissionné avec fracas au début de l’année de son poste d’économiste en chef de la Banque mondiale sur fond de désaccords avec le président de l’institution.
Seul prix à ne pas figurer au testament de l’inventeur suédois Alfred Nobel, le prix de « sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel » a été créé en 1968 par la Banque de Suède à l’occasion de son tricentenaire et décerné pour la première fois l’année suivante. L’an dernier, il avait été décerné à l’Américain Richard Thaler, père de la méthode dite du « coup de pouce », censée corriger les comportements irrationnels des consommateurs, contribuables ou investisseurs.