Biodiv Go est une application smartphone inspirée du jeu Pokemon Go. Géolocalisé, le joueur doit relever des défis dans l'espace public.
Un jeu pour découvrir mieux la nature

Deux Montpelliérains lancent mardi prochain Biodiv Go, un jeu pour smartphone qui lance des défis géolocalisés. Un peu comme « Pokémon Go », sauf que cette fois-ci, il faut dénicher des platanes, libellules et autres trésors de la biodiversité

  • Biodiv Go est une application smartphone inspirée du jeu Pokemon Go. Géolocalisé, le joueur doit relever des défis dans l'espace public.
  • A travers ce jeu, Charles Moszkowicz et Jean-Charles Simonin veulent éveiller les jeunes et moins jeunes à la biodiversité qui nous entoure.
  • Le jeu sort ce mardi 20 juin. Il ne pourra être joué dans un premier temps que dans la région montpelliéraine, mais les deux concepteurs espèrent très vite élargir les frontières.

Vous savez, vous, ce qu’est devenu Pokémon Go ? Le jeu mobile en réalité augmentée avait déclenché une frénésie planétaire à son lancement, l’été dernier, poussant même les autorités à alerter les joueurs sur les dangers auxquels ils s’exposent à déambuler dans les villes le nez rivé sur leurs écrans.

Un Pokemon Go, mais instructif

Rassurez-vous, Niantic, la société éditrice de Pokémon Go, n’a pas trop de souci à se faire. Elle vient de passer le cap des 750 millions de téléchargements en un an et travaille à des améliorations de son jeu. Mais disons tout de même que la fièvre pokémonesque a baissé de plusieurs degrés et vampirise moins l’actualité. « Peut-être parce que, finalement, le jeu manque d’intérêt, avancent Charles Moszkowicz et Jean-Charles Simonin. « Pokémon Go, c’est fun mais on n’y apprend pas grand-chose et l’envie d’y jouer s’essouffle. »

Ces deux Montpelliérains, fondateurs de la start-up Eneo, veulent proposer autre chose avec Biodiv go, une application smartphone qu’ils sortent le 20 juin sur Android et qui marchera, dans un premier temps, seulement dans la région montpelliéraine.

Des défis géolocalisés de plus en plus complexes

De Pokémon Go, Eneo a repris les grands principes : un jeu amenant l’utilisateur à relever des défis géolocalisés dans l’espace public. Mais au lieu de chasser Pikachu ou Carapuce, Biodiv Go vous invite plutôt à dénicher et photographier des pâquerettes ou des platanes. « L’utilisateur commencera le jeu avec ce type de défis assez simples, la pâquerette ou le platane étant relativement faciles à trouver en Languedoc-Roussillon, explique Charles Moszkowicz. Mais plus il réussira de missions, plus il se constituera son book de naturaliste, plus il gagnera de points, et plus les défis à relever deviendront compliqués, jusqu’à devoir trouver une libellule bien particulière ou un scarabée. »

Eneo a de quoi voir venir : elle a d’ores et déjà intégré dans son jeu une cinquantaine d’espèces végétales et d’insectes qu’on trouve facilement dans la région montpelliéraine. « Les défis sont géolocalisés et se déclencheront en fonction de l’endroit où se promène l’utilisateur, explique Charles Moszkowicz. S’il est en ville, en forêt ou à proximité d’un cours d’eau, le jeu ne déclenchera pas les mêmes missions. »

Une idée soufflée par la LPO

Ce travail de repérage et de recensement des espèces prend du temps. Eneo enrichit sa base petit à petit et prévoit d’intégrer bientôt les mammifères. La start-up se fait aider dans cette tâche par le  Muséum National d'Histoire Naturelle, ainsi que la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Hérault et Tela Botanica, deux associations de protection de la nature emballées par le projet.
D’une certaine manière, c’est même la LPO qui a soufflé l’idée de Biodiv Go, bien avant même la furie Pokémon Go. « Nous étions en contact avec l’association pour Myeneo, une solution que nous avons créée pour faciliter la collecte de données scientifiques sur le terrain, racontent les deux Montpelliérains. A la LPO, on nous a répondu qu’ils avaient déjà quelques outils pour faire ça, mais qu’il leur manquait surtout des moyens pour amener de l’information au grand public. »

Susciter des vocations scientifiques

Derrière le jeu, c’est bien là la vocation première de Biodiv Go : faire prendre conscience de la richesse du patrimoine naturel et pourquoi pas former les nouvelles générations de botanistes. L’été dernier, des universitaires canadiens avaient déjà accordé à Pokemon Go le point positif de susciter des vocations scientifiques, en faisant des dresseurs de Pokémon de véritables naturalistes amateurs chargés d’identifier des espèces, connaître leurs caractéristiques et leurs comportements.

Avec Biodiv Go, on ne joue plus vraiment. Les défis relevés par les joueurs pourraient même à terme apporter de nouvelles données de terrain à la communauté scientifique. « Ce n’est pas si simple, car pour qu’une information soit exploitable, les scientifiques ont besoin de savoir dans quelles conditions cette information a été collectée, prévient Charles Moszkowicz. Mais nous prévoyons de proposer aux joueurs les plus aguerris des défis plus cadrés qui apporteraient une information mieux qualifiée. Le défi de trouver une libellule en restant dans une zone définie pendant un temps limité par exemple ».

Trouver des villes partenaires et enrichir la base des défis

Mais quel que soit le niveau atteint par le joueur, il pourra apprendre des choses. Chaque espèce recensée dans Biodiv Go a son portrait-robot avec des informations en tout genre : où elle vit, ce qu’elle mange, mais aussi des anecdotes. Vous y apprendrez notamment pourquoi dit-on que la coccinelle porte bonheur. »

Biodiv Go a déjà tapé dans l’œil du ministère de l’Environnement qui a intégré Eneo en septembre dernier à la première promotion de Green Tech Verte, son incubateur de start-up de la transition écologique. « Des villes voient aussi dans Biodiv Go un outil original pour faire (re) découvrir leur patrimoine et attirer leurs touristes », poursuit Charles qui y voit alors un modèle économique en faisant de ces communes des clientes. Juvignac, dans l’agglomération montpelliéraine, où sera lancé le jeu, est particulièrement intéressée. Charles Moszkowicz espère très vite en convaincre d’autres, histoire qu’on puisse jouer à Biodiv Go un peu partout en France.

 

Source : 20minutes.fr

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