10 Dec 2024
Tired Earth
By The Editorial Board
Sans surprise, les résultats sont plus qu’alarmistes : partout sur Terre, la nature décline et jamais encore l’extinction des espèces animales et végétales n’avait atteint un tel degré. Pire, les extinctions s’accélèrent.
Voici 10 chiffres tirés de ce rapport – équivalent du Giec pour la nature – afin d’évaluer l’état de la biodiversité dans le monde et comprendre comment nous en sommes arrivés là.
Sur les 8 millions d’espèces animales et végétales vivant sur Terre – dont 5,5 millions d’insectes – jusqu’à 1 million sont menacées d’extinction. Pour la majorité d’entre elles, le risque de disparaître est très élevé ces prochaines décennies.
Il s’agit d’une projection des scientifiques. En effet à ce jour, seules 100 000 espèces environ ont eu droit à une évaluation de la part de l’UICN. Parmi elles, 27 000 sont menacées d’extinction, soit 27 %. Dans le détail, sont menacés dans le règne animal :
D’après le rapport de l’IPBES, les responsables sont en premier lieu les changements d’usages des terres et de la mer. En gros, cela concerne toutes les activités humaines qui exploitent les ressources marines et terrestres comme par exemple la surpêche, l’agriculture intensive, etc. Viennent ensuite l’exploitation directe de certains organismes (chasse, etc.), le changement climatique, la pollution et la prolifération d’espèces exotiques invasives.
Depuis le 16e siècle, 680 espèces de vertébrés ont péri à cause de l’homme. Citons quelques exemples :
De nombreuses espèces sont aujourd’hui sur le point de disparaître avec seuls quelques derniers individus encore en vie, mais fortement menacés. C’est le cas par exemple du vaquita, du rhinocéros de Java ou encore du rhinocéros de Sumatra.
« Les écosystèmes, les espèces, les populations sauvages, les variétés locales et les races de plantes et d’animaux domestiques se réduisent et se détériorent, voire disparaissent. Le réseau essentiel et interconnecté de la vie sur Terre se rétrécit et s’effiloche de plus en plus, regrette le professeur Josef Settle, coprésident de l’évaluation mondiale de la biodiversité. Cette perte est la conséquence directe de l’activité humaine et constitue une menace directe pour le bien-être humain dans toutes les régions du monde. »
Un demi-million d’espèces vivant sur Terre pourraient disparaître ces prochaines années en raison de leur habitat, aujourd’hui jugé insuffisant. Si leur habitat n’est pas restauré, ces espèces animales et végétales vont s’éteindre.
C’est la raison pour laquelle l’UICN a par exemple demandé récemment un moratoire sur les projets de développement là où vit l’orang-outan de Tapanuli. Confiné dans trois poches de forêts sur l’île de Sumatra, cet orang-outan ne vit pas dans un environnement protégé. Des projets, comme la construction d’un barrage hydroélectrique, sont susceptibles d’accélérer la disparition de cette espèce tout juste découverte et déjà en danger critique d’extinction.
En plus de la disparition de leurs habitats, les espèces animales et végétales doivent aussi faire face au changement climatique.
Depuis 1980, les émissions de gaz à effet de serre ont doublé. Cela a eu pour conséquence directe d’augmenter d’au moins +0,7 °C les températures moyennes mondiales.
Actuellement, 5,6 gigatonnes de CO2 émises chaque année sont retenues dans les puits de carbone naturels que forment les écosystèmes marins et terrestres. Cela représente 60 % des émissions mondiales dues à la combustion d’énergies fossiles.
La disparition de ces milieux entraîne tout naturellement l’augmentation de la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Si, en parallèle, les émissions continuent d’augmenter, les conséquences sur le climat seront irréversibles.
L’homme empiète de plus en plus sur la nature. Sous la pression démographique – la population mondiale est passée de 3,7 à 7,6 milliards d’habitants entre 1970 et aujourd’hui –, les habitats urbains croissent à vitesse grand V.
Depuis 1992, les zones urbaines ont plus que doublé. D’ici 2050, il existera 25 millions de km de routes goudronnées sur Terre, dont 90 % se situeront dans les pays les moins avancés (PMA) et les pays en voie de développement (PED) à revenu faible et intermédiaire.
Il n’y a pas que sur Terre que l’homme modifie la nature et les écosystèmes. Plus de 55 % des océans sont exploités par la pêche industrielle. En 2015, un tiers des stocks de poissons a été exploité à des niveaux non durable et 60 % à des niveaux limites. Seuls 7 % des stocks de poissons marins ont été exploités de façon raisonnable.
La surpêche est aujourd’hui la première responsable de la disparition de nombreuses espèces de poissons, comme l’esturgeon européen et le grand esturgeon, le mérou de Nassau et les requins, dont 100 millions sont tués chaque année.
A la pêche intensive s’ajoute la pollution marine. 300 à 400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde.
Le ruissellement d’engrais jusque dans les cours d’eau puis, en fin de course, dans les mers et océans ont conduit à la création de plus de 400 zones mortes connues. Au total, ces zones mortes s’étendent sur une surface de 245 000 km², ce qui est plus grand que le Royaume-Uni.
Sans parler de la pollution plastique des océans, qui atteint des sommets avec 150 millions de tonnes de déchets plastiques qui flottent dans les mers et océans du globe. Auxquelles s’ajoutent 8 millions de tonnes supplémentaires déversées chaque année.
La production agricole a augmenté de 300 % depuis 1970. Bien que les régions tropicales soient celles qui abritent la biodiversité la plus riche de la planète, ce sont elles qui ont perdu le plus grand nombre d’écosystèmes jusqu’alors intacts. Entre 1980 et 2000, 100 millions d’hectares de forêts tropicales ont disparu, soit l’équivalent de près de deux fois la France. Parmi ces hectares rasés :
Pour un habitant, ce sont donc 8 tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables qui sont extraites tous les ans. C’est presque deux fois plus qu’en 1980. En l’espace de cinquante ans, la récolte de bois brut a grimpé de 45 %.
Les conclusions du rapport de l’IPBES sont sans appel : il faut radicalement changer de modèle économique. Continuer à consommer à outrance avec pour unique but la croissance économique ne saurait être un modèle viable dans un monde où les ressources sont limitées.
Surtout, le modèle actuel de production et de consommation nuit à la nature, dont dépend pourtant l’homme pour vivre.
La disparition des zones humides est aujourd’hui trois fois plus rapide que celle des forêts. Les mangroves ont par exemple vu leur surface naturelle diminuer de plus de 75 %. La perte de ces milieux est gravissime à plus d’un titre.
D’abord, parce que les zones humides abritent à elles seules 40 % des espèces de la planète. Elles leur servent en effet de pouponnières, d’abri et de garde-manger où trouver de la nourriture à profusion.
Puis, parce que les zones humides sont des puits de carbone naturels. Les tourbières stockent par exemple deux fois plus de CO2 que toutes forêts de la planète réunies.
Enfin, ces milieux jouent un rôle clé dans la protection contre les cataclysmes comme les cyclones, les inondations, etc.
La bataille pour la préservation de la nature est-elle pour autant perdue ? Non, répondent les scientifiques de l’IPBES. « Le rapport nous dit aussi qu’il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant et à tous les niveaux, du local au mondial », déclare Sir Robert Watson, président de l’IPBES.
La restauration de la nature et la préservation des espèces qui la composent doivent devenir des priorités.
Ces combats ne sont pas vains. Au contraire, les efforts paient. Le rapport montre ainsi que sur la période 1996-2008, le risque que les mammifères et les oiseaux menacés s’éteignent a été réduit de 29 % grâce aux efforts consentis pour leur conservation.
par Jennifer Matas
Source : especes-menacees.fr
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