« Tandis que nous entrons dans une décennie placée sous le signe de l’action climatique, il est satisfaisant de voir ce que l’Europe a déjà atteint en matière d’énergie verte. La croissance rapide du photovoltaïque et de l’éolien a entraîné le déclin du charbon. Ce n’est qu’un début », a indiqué Dave Jones, analyste chargé du dossier électricité à Ember Climate.
La montée du renouvelable et la baisse du charbon et du gaz signifient qu’en 2020, 29 % de l’électricité européenne était plus propre qu’en 2015.
« L’Europe œuvre non seulement pour que l’éolien et le photovoltaïque évincent le charbon d’ici à 2030, mais également pour qu’ils remplacent le gaz et le nucléaire afin de répondre à la demande grandissante en électricité émanant des voitures et des pompes à chaleur électriques », a ajouté M. Jones.
Néanmoins, le chemin est encore long. L’UE s’est fixée un objectif contraignant visant à augmenter la part du renouvelable à 32 % dans son bouquet énergétique total d’ici à 2030, par rapport à 20 % actuellement. Toutefois, ces ambitions devront être portées à 38-40 % afin de respecter les nouveaux objectifs climatiques du bloc à l’horizon 2030, a soutenu la Commission européenne.
En 2020, la capacité de l’éolien et du photovoltaïque a augmenté de 51 térawatts-heures – bien au-dessus de la moyenne – mais l’étude révèle qu’elle devra s’élever à 100TWh par an afin d’atteindre les nouveaux objectifs climatiques européens.
Les États membres de l’UE ont esquissé des plans relatifs à la production du renouvelable l’année dernière, mais pour l’heure, ceux-ci ne représentent qu’une augmentation de 72TWh par an.
De plus, des différences notables persistent entre les nations du bloc. Tandis que le Danemark a généré 62 % de son électricité grâce au vent et au soleil l’année dernière, son marché demeure relativement petit, à 18 TWh.
Par ailleurs, sept pays n’ont connu aucune croissance à cet égard depuis 2015 : Portugal, Roumanie, Autriche, Italie, République tchèque, Slovaquie et Bulgarie, a indiqué Ember Climate.
La demande en électricité à travers le navire européen a également été touchée par la pandémie de Covid-19. En effet, les restrictions de confinement ont engendré une baisse de 4 % de la demande en électricité en 2020, une chute vertigineuse par rapport aux années précédentes.
Toutefois, les répercussions du nouveau coronavirus sur la demande électrique n’étaient que de courte durée, étant donné que les combustibles fossiles ont remonté la pente plus tard dans l’année. Comment ? L’année 2020 a été celle la plus mauvaise pour le nucléaire, qui a enregistré une baisse de 10 % dans sa production énergétique.
Entretemps, le charbon a continué de s’effondrer, diminuant de 20 % en 2020 et de 50 % depuis 2015. Le gaz, lui, n’a chuté que de 4 % ; une légère baisse qui s’explique par « des prix du carbone solides » qui ont fait de la source énergétique « la forme de production d’énergie fossile la moins chère », d’après le rapport.
Le charbon a connu sa plus grande chute aux Pays-Bas et en Espagne, avec -50 % au sein du bouquet énergétique. À titre de comparaison, la Pologne a enregistré une baisse du charbon de 8 % seulement.