Alerte : Le CO2 atmosphérique augmente la durée de vie des virus !
D'après une récente étude, le dioxyde de carbone joue un rôle crucial dans la durée de vie dans l'air des virus dits aéroportés, comme pour le SARS-CoV-2 qui fut responsable de la pandémie de la Covid-19.
CO2 et virus font bon ménage, et ce n'est pas une bonne nouvelle
De nombreux conseils avaient été donnés aux citoyens durant la pandémie de la Covid-19 pour limiter le risque de transmission du virus. Parmi eux, on pouvait par exemple noter le fait d'aérer les pièces dans lesquelles pouvaient se réunir plusieurs personnes.
Selon une étude publiée récemment dans la revue Nature Communications par des chercheurs de l'université de Bristol au Royaume-Uni, ce conseil en particulier était avisé, même plus que ce que pouvaient l'imaginer les scientifiques jusque là. En effet, les chercheurs se sont penchés sur le lien entre CO2 et virus aéroportés et ont découvert que le taux de CO2 dans l'air permettait, à partir d'un certain seuil, au virus de survivre plus longtemps.
Study confirms critical importance of ventilation & maintaining low CO2 concentrations [indoors] for mitigating disease transmission. As CO2 concentration increases, time respiratory viruses remain infectious in the air increases.@adamhfinn @ukhadds et alhttps://t.co/r2wAtstFyT pic.twitter.com/Oos2F3uSb5
— 🇪🇺 Dr Joe Pajak CSci FRSC 🌬SARSCoV2 is airborne (@JoePajak) April 28, 2024
Les scientifiques en charge de l'étude ont testé le comportement du SARS-CoV-2 à des concentrations de CO2 allant de 400 parties par million (ppm), correspondant au niveau moyen de l'air extérieur, à des taux allant jusqu'à 6 500ppm. D'après leurs résultats, il s'avère que l'aérostabilité virale augmente sensiblement à partir d'une concentration de CO2 dans l'air de 800 ppm, un niveau considéré comme « bien ventilé ».
Après 40 minutes, par rapport à l'air pur, les expériences ont également montré qu'environ 10 fois plus de virus restaient infectieux lorsque l'air avait une concentration de CO2 de 3000ppm, soit une concentration similaire à une pièce bondée.
Un risque d'infection plus important avec le réchauffement climatique ?
D'après les scientifiques, ce phénomène serait lié au pH. En effet, si les gouttelettes expirées contenant le SARS-CoV-2 ont un pH élevé qui fait rapidement baisser leur contagiosité, l'acidité du CO2 les rend moins alcalines, ce qui augmente donc la durée de vie des virus aéroportés et de ce fait le risque d'infection.
Ainsi, il suffirait donc juste d'ouvrir les fenêtres de chez soit pour supprimer physiquement ce type de virus d'une pièce. Aérer une pièce, comme il nous l'a été conseillé durant la pandémie de la Covid-19 permet effectivement de faire entrer de l'air moins chargé en CO2 et donc d'éviter que les gouttelettes d'eau expirées par les individus infectés ne perdent en toxicité.
Or, cette solution pourrait ne plus en être une dans un avenir plus ou moins proche. Le taux de CO2 moyen dans notre atmosphère ne cesse d'augmenter avec l'activité humaine depuis plusieurs décennies. Si celui-ci était situé autour des 310ppm durant les années 1950, il a par exemple atteint 414,7 ppm en 2021, le taux le plus élevé sur Terre depuis plus de 3 millions d'années !
One graph I have not displayed here is that of CO2 in the atmosphere. Attached graph (courtesy of NOAA) plots the actual measurements atop Mauna Loa (Hawaii) made since 1960.
— Simon Culling (@simon_culling) August 20, 2022
This is probably the highest level since the Mid-Pliocene Warm Period - 3 million years ago. pic.twitter.com/GdXUfOxMnR
Les chercheurs estiment que le taux de CO2 moyen dans notre atmosphère pourrait dépasser les 700 à 800 ppm d'ici la fin du siècle, ce qui, en plus d'une accentuation du réchauffement climatique, pourrait également favoriser la transmission de ces virus aéroportés, comme l'a démontré cette récente étude.
Source: tameteo.com