« C'est une vidéo très spectaculaire » qui montre bien ce lancer de poisson, commente Gazda, en ajoutant que ce comportement est probablement enseigné par les parents ou d'autres adultes aux plus jeunes.
Mais il est également apparu de façon indépendante à plusieurs reprises, puisqu'on le retrouve dans diverses régions, explique-t-elle, ce qui constitue un exemple intéressant de la façon dont une stratégie de chasse fructueuse peut se développer à divers endroits.
Shanon Gowans est écologiste du comportement, elle étudie les dauphins à Saint-Pétersbourg au sein de l'Eckerd College et affirme être régulièrement témoin de ce comportement.
« Il ne me semble pas que ce comportement soit adopté par l'intégralité des individus, » rapporte-t-elle, mais plutôt par quelques dauphins qui le reproduisent très souvent.
Ces animaux présentent toute une gamme de comportements et certains individus se spécialisent dans des techniques différentes. « Un dauphin fait telle chose, un autre telle autre, » résume-t-elle.
« Cela permet de réduire la compétition entre les individus tout en donnant aux lanceurs de poissons un avantage sur ceux qui adoptent des techniques plus communes. »
DISTANCE DE SÉCURITÉ
Avant de penser à utiliser un drone, il est important de connaître les limites et les risques que comportent l'enregistrement vidéo de la faune.
McCarthy nous a précisé qu'il prenait grand soin de ne pas perturber les dauphins en s'approchant de trop avec son drone Mavic 2, un modèle qu'il a d'ailleurs choisi pour son fonctionnement relativement silencieux. Pour filmer ces vidéos, il a gardé une distance d'environ 150 à 180 m entre son drone et les animaux, avec une hauteur d'environ 30 m ou plus et a utilisé le zoom de sa GoPro, explique-t-il.
Si le drone est assez près pour être remarqué, « vous ruinez votre opportunité et vous ennuyez le dauphin, et ce n'est jamais une bonne chose, » déclare-t-il.
Par ailleurs, le harcèlement des dauphins et des autres animaux marins est contraire à la loi, c'est une violation du Marine Mammal Protection Act qui peut être sanctionnée par des amendes, au minimum. Lors de l'observation à la verticale de dauphins ou d'autres animaux, tout type d'appareil volant n'est pas censé descendre à moins de 300 m, selon les recommandations de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Cela dit, cette altitude est tirée de la loi citée précédemment qui a été promulguée au début des années 1990 avant la démocratisation des drones. Parallèlement, selon la Federal Aviation Administration, les drones ne peuvent pas être manœuvrés à plus de 120 m afin de ne pas interférer avec les hélicoptères et les avions.
Ainsi, l'utilisation des drones pour filmer la faune tombe dans un vide juridique. Techniquement, les chercheurs qui utilisent des drones devraient solliciter un permis qui les autorise à s'approcher brièvement à moins de 120 m.
Quoi qu'il en soit, la NOAA demande aux observateurs de ne pas approcher à moins de 45 m des animaux en bateau, déclare Stacey Horstman, coordinatrice de la conservation des dauphins souffleurs.
« Lorsque vous observez des dauphins, conclut-elle, il est important d'adopter une pratique responsable afin de ne pas interrompre les comportements essentiels comme l'alimentation ou les soins maternels. »
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.