Une étude établit un lien entre hypertension et pollution de l'air
Les personnes concernées verraient en effet leur tension artérielle augmenter de même que certains composants du syndrome métabolique.
L’hypertension artérielle (HTA) se définit par une élévation trop importante de pression dans les artères, élévation qui persiste dans le temps. Comme l'explique la Fédération Française de Cardiologie, elle figure parmi les premiers facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. « Cette maladie, qui constitue le premier motif de consultation en médecine générale, ne se guérit pas. C’est une maladie chronique. Mais elle se soigne très bien à condition de savoir que l’on est hypertendu. », explique-t-elle. Parmi les principaux facteurs de risque : une alimentation riche en sel, et pauvre en fruits et légumes, la sédentarité ou encore un surpoids ou une obésité.
Une nouvelle étude à paraître dans le « Journal of Public Health » suggère que la pollution de l'air et le fait de vivre en appartement en zone urbaine pourraient être associés à un risque accru d'hypertension artérielle. Les chercheurs de l'Université lituanienne des sciences médicales ont étudié des liens entre une exposition à long terme à la pollution de l'air ambiant, la distance entre l'habitat, les espaces verts et les axes routiers et l'apparition de l'hypertension. Ces associations ont été évaluées auprès de personnes vivant dans des immeubles ou dans des maisons à plusieurs étages de la ville de Kaunas, deuxième plus grande ville de Lituanie avec près de 280.000 habitants.
Privilégier les espaces verts autant que possible
L'équipe scientifique souhaitait également savoir si ce type de condition de vie pouvait également favoriser l'apparition de certains facteurs du syndrome métabolique. Ces facteurs comprenaient : un taux élevé de triglycérides, un faible taux de cholestérol HDL (« bon » cholestérol), une glycémie plus élevée et de l'obésité. Les polluants atmosphériques mesurés étaient le dioxyde d'azote et les particules PM10 et PM2,5. Le premier risque, en cas de concentrations élevées, d'entraîner une inflammation importante des voies respiratoires tandis que les particules fines de ce diamètre peuvent pénétrer dans la circulation sanguine et provoquer des maladies cardiovasculaires et respiratoires, et des cancers.
Les résultats indiquent que les niveaux de pollution atmosphérique supérieurs à la moyenne sont surtout associés à un risque plus élevé de faible taux de cholestérol HDL, de même que le fait de vivre près d'un trafic routier qui plus est facteur de risque en ce qui concerne l'hypertension artérielle et une augmentation du taux de triglycérides. Cependant, l'impact négatif des polluants atmosphériques dus à la circulation routière n'a été observé que chez les participants vivant dans des immeubles. Ce lien s'explique par le fait que la circulation routière est souvent plus présente près de ces derniers et qu'une densité résidentielle élevée peut elle-même être à l'origine d'un trafic routier important.
A l'inverse, la verdure et notamment la proximité avec les espaces verts et leur taille sont des facteurs provoquant l'effet inverse sur la santé cardiovasculaire. « Nos résultats nous permettent d'affirmer que nous devons réglementer autant que possible l'espace de vie des personnes vivant dans les immeubles, améliorer l'isolation acoustique des appartements et promouvoir le développement des espaces verts. », explique l'auteur principal de l'étude, Agne Brazien. A noter que selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, 91% de la population mondiale vivaient en 2016 dans des endroits où ses lignes directrices relatives à la qualité de l’air n’étaient pas respectées.