Trafic d’espèces sauvages : l’Europe est en première ligne
L’International Fund for Animal Welfare appelle la Commission européenne et les États membres à redoubler d’efforts pour combattre le trafic d’animaux.
L’Europe ne lutterait pas suffisamment contre le commerce clandestin des espèces protégées, estime l’ONG International Fund for Animal Welfare. D’autres priorités, comme la tragédie des migrants dans le sud de l’Europe, les attentats en France, en Allemagne et en Belgique, puis la préparation de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ont pris le dessus, reléguant la lutte contre le trafic d’animaux au second plan.
La lutte contre le trafic d’animaux serait sous-financée
L’International Fund for Animal Welfare a émis cette remarque à l’occasion du premier anniversaire de l’adoption d’un plan d’action européen afin de lutter contre le trafic d’espèces sauvages dans l’Union européenne, baptisé EU WTAP. L’ONG estime que ce plan d’action n’est pas encore appliqué dans son ensemble et rappelle que seule son application intégrale permettrait de lutter efficacement contre le fléau, le trafic d’animaux étant lié à d’autres délits qui le facilitent. L’ONG interpelle également la Commission européenne en faisant savoir qu’aucun financement n’a à ce jour, été distribué par l’UE aux États membres dans le cadre de ce plan d’action.
Le trafic d’animaux est aujourd’hui une industrie à part entière. Pour le crime organisé, l’importation clandestine d’animaux est moins compliquée à mettre en oeuvre que le trafic d’êtres humains ou de drogue. En 2012, WWF estimait le chiffre d’affaires de ce marché parallèle entre 7,8 et 10 milliards de dollars par an.
La lutte contre le trafic d’espèces protégées avance malgré tout
En dépit de la préoccupation de l’International Fund for Animal Welfare, plusieurs progrès ont tout de même été faits pour lutter contre le commerce clandestin d’animaux. Dès janvier 2015, la France a cessé de délivrer des documents autorisant l’exportation de l’ivoire brut. Un décret a été publié en août 2016 interdisant le commerce de l’ivoire provenant d’éléphants et de rhinocéros nés en France.
En octobre 2016, un autre décret a été publié, obligeant les pêcheurs à déclarer les quantités de poisson pêché dans les 48 h. Les vendeurs de produits de la mer doivent pour leur part, déclarer leurs achats de poissons dans les 24 h
Toujours en France, la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages instaure l’obligation de coopération entre le ministère de l’Environnement, les douanes, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et le Muséum national d’histoire naturelle, dont les experts participeront à l’identification des espèces saisies. Cette même loi introduit des amendes pour le commerce clandestin d’animaux sauvages allant de 15.000 à 150.000 euros, pouvant aller jusqu’à 750.000 euros si un groupe organisé est impliqué. Une peine d’emprisonnement de deux ans attend également les fautifs, la durée de privation de liberté pouvant être allongée jusqu’à 7 ans si le délit est commis par un groupe organisé.
Sourec : consoglobe.com