Fin 2010, selon une étude commandée par la Commission européenne, 61 % des Européens refusaient les OGM et leur développement.​
Qu'est-ce que nous savons à propos des Risques liés aux OGM ?

Où en est la consommation et la production d’OGM en Europe ? Quels sont les risques liés à leur consommation ? Objet considérable de controverse, les organismes génétiquement modifiés (OGM) occupent régulièrement l’actualité. La Fabrique Ecologique fait le point.

Il y a quelques jours, le Tribunal international Monsanto, tribunal citoyen dont les conclusions ne sont pas juridiquement contraignantes, rendait un avis consultatif estimant que la multinationale contrevenait au respect du droit à un environnement sain, à l’alimentation, à la santé et à la liberté à la recherche scientifique, notamment via la commercialisation agressive de semences OGM.

Cette décision ainsi que la vive contestation des traités TAFTA et CETA, notamment liée à la peur d’ouvrir la porte de l’Europe aux OGM, rappellent l’opposition constante d’une partie des citoyens à ces organismes. Fin 2010, selon une étude commandée par la Commission européenne, 61 % des Européens refusaient les OGM et leur développement.

Risques liés aux OGM : où en est-on ?

D’un point de vue sanitaire, la connaissance scientifique quant à la toxicité des OGM reste globalement limitée, notamment sur les risques à long terme sur la santé de l’homme ou de l’animal. Il est nécessaire sur cette question de financer une recherche publique indépendante afin d’éviter les nombreux conflits d’intérêts.

Ainsi, en 2016, une étude de l’INRA montrait que 40 % des 672 articles scientifiques étudiés portant sur les OGM et publiés entre 1991 et 2015 présentaient des conflits d’intérêts : financement des études par les fabricants d’OGM, ou auteur du rapport employé directement par l’un de ces groupes. 

D’un point de vue environnemental, le problème majeur vient de la dissémination des OGM entrainant un risque de contamination des plants voisins. De plus, leur utilisation n’a pas nécessairement réduit l’usage de produits phytosanitaires, contrairement à ce qui avait été annoncé par les industriels.

Enfin, d’un point de vue socio-économique, les agriculteurs sont devenus dépendants de semences délivrées par les grandes firmes agricoles. La généralisation de ces variétés modifiées entraine aussi de manière inéluctable l’uniformisation des cultures et du modèle agricole.

Les OGM en Europe : peu de production, beaucoup de consommation

Le maïs MON810 de Monsanto, autorisé depuis 1998, est la seule semence cultivée sur le sol européen. Elle ne représente que 0,1 % de la surface agricole globale européenne et est principalement cultivée en Espagne et plus marginalement au Portugal, en Slovaquie, en Roumanie et en République Tchèque.

L’absence de production d’OGM en Europe ne signifie pas pour autant absence de consommation, puisque nous importons massivement des protéines végétales produites à partir de plantes génétiquement modifiées. 70 plantes génétiquement modifiées sont autorisées à l’importation, dont les principales sont le soja, le maïs, le colza et le coton.

Les OGM sont encadrés au niveau européen par des réglementations strictes, que ce soit en matière de culture, de dissémination à des fins expérimentales, de mise sur le marché de denrées alimentaires contenant des OGM ou d’étiquetage des semences.

Si l’autorisation de la culture des OGM est accordée par l’Union européenne, les États membres gardent tout de même le dernier mot, dans la mesure où, depuis mars 2015, ils peuvent abandonner la culture sur leurs territoires d’OGM ayant reçu l’autorisation européenne pour des raisons autres que les risques sanitaires et environnementaux : politique agricole, aménagement du territoire, etc. En France, il n’y a plus de cultures commerciales et expérimentales de plantes transgéniques depuis 2013.

L’absence de généralisation des OGM en Europe montre globalement la frilosité des États sur le sujet. Elle reflète la forte appréhension d’une partie de la population quant à leur impact sur la santé et l’environnement. De plus, la rentabilité de ces cultures, par rapport aux cultures conventionnelles, est depuis quelques années questionnée par différentes études, introduisant un nouvel élément de réflexion dans le débat.

Source : consoglobe.com

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