Pollution lumineuse : la loi encore trop peu respectée
Pollution lumineuse : la loi encore trop peu respectée

Certains textes de loi jaillissent parfois d’idées lumineuses. A l’image de cet arrêté pris en 2013 par l’Etat pour obliger les entreprises, les magasins et les administrations à éteindre leur éclairage la nuit après fermeture, notamment pour des raisons d’économie d’énergie. Sauf que cinq ans après, cette réglementation est non seulement méconnue, mais aussi très peu appliquée. L’association France Nature Environnement (FNE) vient d’en faire la preuve en arpentant les trottoirs d’une trentaine de communes de l’Hexagone.

Résultat : alors que les lumières intérieures des commerces doivent être éteintes une heure après que le rideau est baissé et celles des vitrines et enseignes au plus tard à 1 heure du matin, FNE a relevé plus d’un millier d’irrégularités en une seule nuit. « Parmi les mauvais élèves, on retrouve dans plusieurs villes les agences immobilières mais également de grandes enseignes telles que Renault, Citroën, Cuisinella, Leader Price ou encore Etam », a constaté l’association.

Nécessité des contrôles
L’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime que si tout le monde jouait le jeu, la France économiserait l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 750 000 ménages ! « Il est grand temps que les entreprises, les élus et les autorités prennent leurs responsabilités pour que cette réglementation soit enfin respectée », gronde le président de FNE, Michel Dubromel. Au ministère de l’Ecologie, on pointe la « difficulté liée au contrôle de cette réglementation ».

Faut-il créer une « police » de l’extinction des feux ? « Pas nécessaire, estime la présidente de l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) Anne-Marie Ducroux. Il suffirait que les villes fassent, une ou deux fois par an, des contrôles en prenant des photos des commerces, immeubles de bureaux et enseignes qui ne respectent pas la loi. En 2013, nous avions constaté à Strasbourg que les bâtiments de la préfecture et de l’ENA restaient éclairés la nuit. Nous l’avons fait savoir et depuis, ils ne le sont plus. »

L’Etat condamné pour inaction
A Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), la mairie, interpellée par l’association Résistance à l’agression publicitaire, a envoyé un mail à toutes les enseignes de la ville pour leur rappeler leurs obligations et les amendes possibles pour les contrevenants, comprises entre 750 et 7 500 €. Lassées d’effectuer depuis des années des contrôles « à la place de l’Etat et des villes », les associations ont fini par saisir la justice et obtenu gain de cause.

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