L’IMPACT DES ACTIVITÉS HUMAINES A ÉTÉ LONGTEMPS SOUS-ESTIMÉ
Ces nouveaux travaux se basent sur de nombreuses années de travail de terrain sur l’écologie et le statut de conservation des dragons de Komodo, comme le souligne Tim Jessop, co-auteur de l’étude. « L’utilisation de ces données et de ces connaissances dans les modèles de conservation a fourni une rare opportunité de comprendre les impacts du changement climatique sur la biodiversité exceptionnelle mais très vulnérable de l’Indonésie. »
Pour leur enquête, les chercheurs ont collaboré étroitement avec le parc national de Komodo et le Bureau central de la conservation des ressources naturelles des petites îles de la Sonde orientales. Selon Deni Purwandana, coordinateur du programme de conservation de Komodo, la gravité et l’étendue des impacts humains sur les populations de ce reptile commencent tout juste à être réalisées et il est indispensable que les décisions tenant compte du changement climatique fassent partie intégrante des pratiques de conservation.
« Avoir un aperçu des impacts futurs du changement climatique offre de nouvelles possibilités de travailler avec les agences de conservation et les communautés locales pour trouver des solutions sur le terrain qui limiteront les menaces, notamment climatiques pesant sur les dragons de Komodo et leurs habitats », estime Purwandana.
« SI NOUS NE PRENONS PAS DE MESURES IMMÉDIATES, NOUS RISQUONS DE FAIRE DISPARAÎTRE DE NOMBREUSES ESPÈCES À AIRE DE RÉPARTITION RESTREINTE »
« Nos modèles de conservation montrent que les dragons de Komodo sur deux grandes îles protégées sont moins vulnérables au changement climatique. Cependant, même ces habitats insulaires pourraient ne pas fournir une garantie suffisante pour la survie de l’espèce », rappelle le professeur Damien Fordham, ayant également participé aux travaux. « Au cours des prochaines décennies, les gestionnaires de la conservation devront peut-être envisager de transférer les animaux vers des sites où les dragons de Komodo n’ont pas été recensés depuis des années. Un scénario qui pourrait être facilement testé en utilisant notre approche. »
« Nos recherches montrent que si nous ne prenons pas de mesures immédiates pour atténuer le changement climatique, nous risquons de faire disparaître de nombreuses espèces à aire de répartition restreinte comme les dragons de Komodo », conclut le scientifique.