Selon la fédération, "La société Big Eye du groupe d’Eugène prévoit d’implanter 12 thoniers aux Marquises à partir du mois de septembre.
 Le projet Marquesas Fisheries : effets graves sur la biodiversité locale

La Fédération des Associations de Protection de l’Environnement de Polynésie française alerte sur le projet de pêche intensive présenté aux Marquises, dénommé, "Marquesas Fisheries Project".

"En avril dernier", indique la Fédération des Associations de Protection d'Environnement de Polynésie Française, "la Communauté de Commune des Marquises (CODIM) a présenté un projet de développement de la pêche hauturière de grande envergure : le Marquesas Fisheries Project". 
  
Selon la fédération, "La société Big Eye du groupe d’Eugène prévoit d’implanter 12 thoniers aux Marquises à partir du mois de septembre, puis 12 de plus avant la fin de l’année pour atteindre à terme 40 thoniers dans les eaux de cet archipel. L’objectif de ces bateaux est d’exploiter le thon obèse (ou « big eye ») qui sera transporté en frais jusqu’à Tahiti pour être envoyé ensuite à Hawaii et au Japon en qualité sashimi". 
  
Pour ce faire, "Un cargo d’Air Tahiti transporterait de six à dix tonnes de poissons par jour entre les Marquises et Tahiti, soit environ 3000 tonnes de poisson par an, ce qui augmenterait de 50% la production de la pêche hauturière polynésienne". 
  
En outre, " L’ancien navire Corsaire du groupe Aremiti devrait devenir rapidement un bateau usine pour assurer la transformation des produits aux Marquises avant l’export par avion. Les investisseurs annoncent que ce projet devrait créer 600 emplois directs en Polynésie française". 
  
Si la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement de Polynésie française, reconnait que "Tout doit être fait pour encourager la création d'emploi dans l’archipel des Marquises touché par 30% de chômage", elle s'interroge toutefois sur "la  viabilité économique et écologique de ce projet et donc sur la durabilité des emplois qui seront créés." 
  
Ainsi, elle rappelle que "que l'espèce ciblée, le thon obèse est une espèce surexploitée dans le Pacifique, considérée comme menacée sur la liste rouge de l’UICN. Selon la CPS, elle a déjà perdu 84% de sa population naturelle." Et que, " la WCPFC, une commission thonière internationale qui régule la gestion durable des ressources dans la Pacifique Sud et Central, appelait récemment à une diminution de 36% de l’effort de pêche de cette espèce pour retrouver un niveau de prélèvement durable du stock". 
  
Ainsi, la fédération s'interroge sur  l’adhésion de la population locale à ce projet de développement d’envergure, rappelant que " Il y a quelques semaines, la présence d’un thonier de Tahiti près des côtes marquisiennes avait créé la colère des pêcheurs locaux, qu’en sera-t-il avec 40 bateaux ?" 
  
Rappelant que "le gouvernement a annoncé à Hawaii en 2016 la création future d’une Aire Marine Géré sur toute la ZEE de Polynésie française qui permettra de 'préserver une zone maritime aussi vaste que l’Europe, en interdisant des techniques de pêche irresponsables et en protégeant le trésor de biodiversité qu’elle contient '." Comment ce développement massif de la pêche d’une espèce menacée aux Marquises peut-il s’articuler avec le projet d’Aire Marine Gérée du Pays ?" questionne les défenseurs de l'environnement. 
  
Face à ces constats et nombreuses interrogations qu'ils suscitent, la fédération formule quelques recommandations pour la mise en œuvre du projet. 
  
Parmi celles-ci: 

  • Que l’état des stocks de thon obèse à l’échelle du Pacifique soit pris en compte par les investisseurs, la CODIM et le gouvernement pour que projet n’entrave pas la pêche durable et la sécurité alimentaire de la population des Marquises, et pour que les emplois créés soient des emplois durables. 
  • Réduction des subventions publiques à la pêche hauturière qui mènent à la surexploitation des stocks. 
  • Réservation de zones de pêche côtière pour la population des îles, jusqu’à 40 milles des côtes comme demandé par les pêcheurs locaux, mais aussi une ou plusieurs zones de reproduction interdites à la pêche.  

De plus, elle souhaiterait que  la population marquisienne soit pleinement associée à ce projet de développement et qu’elle bénéficiera directement des retombées économiques. 
  
Rappelant que "la Conférence des Nations-Unies pour les Océans se tiendra du 5 au 9 juin 2017 à New -York", et que "Les autorités du Pays y participeront", elle indique que "Le président de la Fédération des Associations de Protection de l'Environnement, Winiki Sage, s'y rendra également". 

Source : tntv.pf

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