D’ici décembre, le monde pourrait bénéficier du premier traité mondial de réduction de la pollution plastique. Si rien n’est fait, elle devrait tripler d’ici 2060, selon l’OCDE. Comment en est-on arrivé là? Quels sont les impacts sur l’environnement et le climat?
Le plastique et ses pollutions en chiffres

Production mondiale de plastique

Depuis les années 1950, la production mondiale de polymères synthétiques, à base de pétrole ou de gaz fossiles, a été multipliée par 230, selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Elle a doublé entre 2000 et 2019, à 460 millions de tonnes (Mt), progressant plus vite que les autres produits de base, acier, aluminium ou ciment.

D’ici 2060, si rien n’est fait, l’organisme international prévoit que la production totale soit quasiment multipliée par trois, à 1,2 milliard de tonnes.

La croissance s’est faite essentiellement aux Etats-Unis, au Moyen-Orient, ou en Chine.

L’Europe a produit 55 Mt en 2020, en baisse de 5% par rapport à 2019.

Consommation mondiale de plastique

La pandémie et les crises qui ont suivi ont eu deux effets principaux et opposés sur la consommation: d’un côté, la montée en flèche du plastique à usage unique dans la santé, la vente alimentaire, et le commerce en ligne; de l’autre, la baisse depuis 2020 de la consommation dans les secteurs liés au tassement de l’économie mondiale et à l’inflation, comme le commerce de gros, l’industrie automobile et la construction.

Production mondiale de déchets

La production de déchets plastiques a plus que doublé en 20 ans, passant de 156 Mt en 2000 à 353 Mt en 2019. Elle devrait quasiment tripler à 1,014 milliard de tonnes d’ici 2060, selon les projections de l’OCDE.

Plus des deux tiers sont des objets dont la durée de vie est inférieure à cinq ans: emballages, produits de consommation, textile.

En 2019, 22 millions de tonnes de plastique ont été rejetées dans l’environnement, dont 6 Mt dans les cours d’eau, lacs et océans, selon l’OCDE. Les plastiques représentent « au moins 85% du total des déchets marins », selon les Nations unies.

La majorité des 22 Mt (82%) est imputable à une mauvaise gestion des déchets. La part restante est due à l’abrasion et aux pertes de microplastiques (12%), aux déchets sauvages (5%) et aux activités maritimes (1%).

D’ici 2060, l’OCDE prévoit que le volume de déchets dans l’environnement double à 44 Mt, essentiellement des macroplastiques (87% des rejets). Mais la part des microplastiques devrait « plus que doubler en poids absolu et représenter 13% des rejets dans l’environnement en 2060 ».

A ce jour, 139 Mt de plastiques se sont accumulés dans les milieux aquatiques de la planète, dont 1,7 Mt dans les océans, au terme d’un long processus pouvant prendre des années et « altérant fondamentalement les ecosystèmes marins et terrestres », selon l’OCDE.

Sur le total, seulement 9% au niveau mondial sont recyclés, 19% sont incinérés et près de 50% finissent dans des décharges contrôlées. Les 22% restants sont abandonnés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert ou rejetés dans l’environnement.

Les pays riches de l’OCDE contribuent pour 14% aux rejets mondiaux, mais pour 36% aux rejets de microplastiques.

Les pays non membres de l’OCDE représentent 86% des rejets de plastique, principalement en raison de la quantité de déchets mal gérés qui finissent dans l’environnement.

Impact sur l’environnement, le climat

Les impacts sur l’environnement, la santé, le climat et la santé humaine liés aux plastiques « s’aggravent considérablement » relève l’OCDE. Les déchets plastique accumulés dans l’environnement ne sont pas biodégradables, mettent des centaines d’années pour se décomposer, produisent des micro et nano-plastiques.

Ils « asphyxient les espèces marines, ont une incidence négative sur les sols, empoisonnent l’eau souterraine », et peuvent avoir « de graves répercussions sur la santé », selon l’ONU.

« Les particules plastique sont partout, dans l’eau du robinet, dans l’eau qu’on boit, dans l’eau souterraine » alerte Greenpeace.

Les plastiques contribuent aussi à la crise climatique: en 2019, ils ont généré 1,8 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre, soit 3,4% des émissions mondiales, qui provenaient à 90% de la production et de la transformation des plastiques à partir de matières premières fossiles, selon l’ONU et l’OCDE.

Source: goodplanet.info

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