La Commission autorise la mise sur le marché d'un soja OGM de Monsanto
L'autorisation est valable pour 10 ans, et concerne le produit en lui-même ainsi que les ingrédients et aliments pour humains et pour animaux qui contiennent ce soja (soja MON 87708 x MON 89788 x A5547-127).
Il s'agit uniquement de permettre l'importation de ces produits, car ce soja transgénique ne pourra pas être cultivé en Europe. La variété en question a été génétiquement modifiée pour résister à certains herbicides très utilisés, et tout autant controversés: les désherbants à base de dicamba, de glyphosate ou de glufosinate-ammonium.
La culture d'un tel soja en combinaison avec l'usage de ces puissants herbicides auxquels il parvient à résister pose question, car elle favoriserait l'émergence de mauvaises herbes résistantes elles aussi, et pousserait finalement à utiliser davantage d'herbicide sur les cultures. C'est ce que mettait en avant le Parlement européen en mai dernier, parmi d'autres arguments, pour finalement demander à la Commission de ne pas autoriser l'entrée en Europe de ce soja. Une résolution que l'exécutif européen n'a pas suivie.
L'Union est grande importatrice de soja, principalement pour nourrir le bétail et les poules. C'est aussi via l'importation de soja que l'Union "contribue" le plus à la déforestation à l'autre bout de la planète, car cette culture participe grandement au recul des forêts en Amérique du Sud, d'où provient une grande part du soja importé en Europe.
Face à ces réticences, la Commission avance quant à elle que l'autorisation suit un avis scientifique positif de l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Les règles de traçabilité et d'étiquetage de l'UE obligent également à indiquer dans la liste des ingrédients la présence d'un dérivé d'OGM, permettant au consommateur de faire un choix "informé".
Le "glufosinate" comme substance active d'herbicide n'est lui-même pas autorisé dans l'UE, contrairement aux deux autres produits complémentaires au soja visé.