JO 2024: comment les sportifs s'adaptent aux chaleurs caniculaires?
Alors que l'ensemble de l'Île-de-France sera placé en vigilance jaune canicule par Météo-France et 45 autres départements en vigilance orange, l'heure n'est pas encore au report d'épreuves selon le Comité d'organisation des JO (Cojo).
"Au cours des épisodes de fortes chaleurs, l'organisateur Paris 2024 activera un dispositif spécifique et adressera les recommandations adaptées à l'ensemble des participants et spectateurs des épreuves sur les sites olympiques", a déclaré le ministère de la Santé.
Sur BFMTV, le ministre démissionnaire chargé de la Santé et de la Prévention Frédéric Valletoux a ajouté: "Ce sont les organisateurs et le Comité d'organisation qui avec les autorités sanitaires auront à juger épreuve par épreuve de l'opportunité de décaler ou pas si ce pic de chaleur devait s'installer durablement et plus fortement dans notre pays."
Une préparation adaptée
La vague de chaleur affectera donc directement les spectateurs mais aussi les sportifs, qui vont devoir fournir des efforts extrêmement intenses, parfois pendant plusieurs heures.
"Les sportifs n'ont pas le choix et donc ils se préparent. L'idée c'est de s'acclimater à la chaleur", a indiqué sur BFMTV Bertrand Daille, chef du pôle de la performance à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep).
Le spécialiste a alors pris l'exemple de l'équipe de France féminine de rugby à 7 dont les épreuves sont particulièrement exposées à la chaleur dans le Stade de France. "Cela fait deux semaines qu'elles font des séances d'entraînement dans des thermo-rooms (des chambres chauffées et très humides)", a-t-il expliqué.
Et d'ajouter: "On prépare le corps à faire un effort intensif en forte chaleur. Il y a tout un travail préparatoire à l'effort en forte chaleur qui est mis en place par les équipes de France."
Tous égaux face à la chaleur?
D'après Janne Bouten, postdoctorante à l’Insep auprès du HuffPost, "la fréquence cardiaque des athlètes va grimper plus haut pour un effort de même intensité".
Or "aucun sportif n'est égal en termes de physiologie et de psychologie, donc c'est la même chose pour la chaleur", a rappelé Bertrand Daille. "Il y a un patrimoine génétique qui fait qu'on est plus ou moins sensible à la chaleur."
Mais ces aptitudes peuvent également évoluer au cours de la carrière d'un sportif en fonction de l'endroit où il vit. "Si on a l'habitude de vivre dans un endroit où il y a souvent de la chaleur ou inversement, cela va avoir un impact sur l'effort qu'on peut faire."
Si les sportifs ne sont pas sur le même pied d'égalité concernant la chaleur, des différences de performance peuvent également être observées selon la discipline pratiquée. Lors d'efforts longs et demandant de l'endurance comme le marathon (42,1959 km) ou l'épreuve en ligne de cyclisme (273 km pour les hommes), des records ont moins de chance d'être battus sous une chaleur caniculaire.
Contrairement aux sprints, selon Janne Bouten: "Pour des sprinteurs du 100 m, la chaleur améliore la conduction nerveuse qui permet au muscle d’être plus puissant sur une période courte."