À l’issue de trois années de recherches dans les forêts du Gabon, dont celle du parc national de Pongara, plusieurs chercheurs ont procédé à la collecte et à l’analyse ADN (Acide désoxyribonucléique) de quelque 2 500 échantillons d’excréments de d’éléphants de forêt d’Afrique.
GABON : une technique basée sur l’ADN permet de recenser 95 000 éléphants de forêt

Ce procédé révolutionnaire a permis de recenser au total 95 000 éléphants vivant dans ce pays d’Afrique centrale.

Avec ses forêts denses, le Gabon abrite sur son sol 95 000 éléphants de forêt soit les deux tiers de la population de cette espèces sur le continent africain. Ce chiffre est le résultat de trois années d’études menées par un collectif de chercheurs en collaboration avec l’Union internationale de la conservation de la nature (IUCN), notamment dans le parc national de Pongora situé à l’ouest du pays.

Sur environ 12 kilomètres chaque jour, les scientifiques ont collecté 2 500 échantillons d’excréments frais d’éléphants de forêt avant de les analyser à partir de l’ADN (Acide désoxyribonucléique). Les scientifiques ont traité chaque échantillon dans un récipient en verre au laboratoire pour éliminer les impuretés ou les organismes susceptibles d’affecter les résultats. Les scientifiques se sont également appuyés sur les empreintes des pas de ces mammifères et des arbres détruits sur leur passage.

Une espèce vitale pour les forêts d’Afrique centrale

L’autre méthode utilisée pour le comptage des mammifères est la visualisation à partir d’un avion, une technique appropriée pour les éléphants de savane, mais peu adaptée pour les forêts denses d’Afrique centrale en raison de la grande quantité d’arbres et la timidité des pachydermes. C’est le premier recensement d’éléphants au Gabon depuis 1990 et au regard des estimations antérieures calquées sur quelque 60 000 éléphants de forêt au Gabon, l’UICN soutient que la population d’éléphants de forêt en Afrique centrale a quasiment diminué de 86 % en trente ans.

Menacés par le braconnage et la perte de leur habitant, les éléphants de forêt sont pourtant essentiels à la biodiversité, car ils consomment des fruits et dispersent leurs graines à travers leurs excréments, permettant ainsi la régénération naturelle de la forêt . Lors de la COP 26 en Écosse, Lee White, le ministre gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan climat et du plan d’affectation des Terres a déclaré que le changement climatique avait réduit la quantité de fruits disponibles dans les forêts du pays exacerbant ainsi le conflit hommes-éléphants. Pourtant, le Gabon est le dernier bastion mondial pour les éléphants de forêt d’Afrique.

Source: afrik21.africa

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