Environnement : la question épineuse du recyclage des masques
La crise sanitaire que traverse le monde sera lourde de conséquences, on le sait, y compris sur l'environnement. Si le bref répit accordé à la planète par le confinement est indéniable, les problématiques environnementales ont été éclipsées par la nécessité d'une réaction urgente à l'épidémie. En témoigne la question des masques de protection. Tout s'oriente depuis plusieurs semaines sur leur fabrication massive et leur distribution au plus grand nombre, et c'est bien légitime. Rien, dans le même temps, ou presque, ne semble avoir été envisagé sur la question du recyclage, de l'avenir de ces masques à usage unique utilisés par millions quotidiennement.
En France, il n'aura pas fallu attendre une semaine après la première étape de la levée des mesures de confinement pour voir un flot de masques usagés orner les trottoirs de nos villes. Comme le rappellent nos confrères de France Info, le ministère de la Santé conseille de jeter les masques usagés dans des plastiques fermés et de s'en débarrasser parmi les ordures ménagères afin qu'ils soient incinérés. Or, ces masques sont constitués de matières proches du plastique.
Décontaminer les masques et les réutiliser
Tout est fait pour encourager la production française de masques chirurgicaux, parallèlement à la commande d'un milliard de masques par l'État, sans qu'aucune filière de recyclage ne soit au point. Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État à l'Économie, concédait fin avril que « certains producteurs réfléchissent à la manière de recycler les masques utilisés. Cela peut, par exemple, être dans l'isolation, mais, à ce stade, ces filières ne sont pas organisées ».
Selon France Info, un collectif de chercheurs français se penche activement sur la question de la réutilisation des masques de protection. Laurence Le Coq, directrice de recherche à l'IMT Atlantique, explique : « Il faut, dans un premier temps, vérifier que le procédé qu'on utilise pour décontaminer le masque est bien efficace. Et puis, dans un deuxième temps, on vérifie que le traitement de décontamination ne lui fait pas perdre ses performances de protection. Ce type de traitement, on pourrait imaginer de pouvoir le transposer assez facilement pour une utilisation plus grand public. » Aux côtés de partenaires industriels, les chercheurs espèrent pouvoir rapidement mettre en place une filière de recyclage des masques, y compris grand public.