L'électricien public a repris à Areva la négociation de la vente d'EPR en Inde. 
EDF garde espoir pour son projet nucléaire de Jaitapur en Inde, malgré toutes les protéstations

Après la signature de la vente des Rafales à l'Inde, la centrale nucléaire de Jaitapur (Maharashtra, sud-ouest), l'autre projet au long cours franco-indien, va-t-elle à son tour connaître un coup d'accélérateur ? Lors d'un événement dédié au secteur, à Bombay cet automne, les PME françaises du secteur ne cachaient pas leur lassitude face à l'attente d'un début de concrétisation de ce projet amorcé dès 2009 par Areva et le groupe de nucléaire public indien NPCIL. « C'est long, très long, faisait remarquer un patron de PME, mais les besoins en énergie du pays sont tels que les choses pourraient aussi bientôt se décanter. »


Le secteur compte sur la reprise en main active du dossier par EDF. Depuis la réorganisation de la filière, c'est au producteur d'électricité, et non plus à Areva, qu'il revient de mener les négociations avec NPCIL. Dans le cadre d'une nouvelle feuille de route signée en mars, EDF lui a d'ailleurs soumis une proposition révisée sur la base de 6 EPR et non plus de 2 pour démarrer. « Les Indiens ont fait un geste fondamental en acceptant ce nouveau projet. Les coûts seront répartis sur 6 tranches, de quoi permettre des économies d'échelle et un mégawatt installé plus compétitif », explique Vakis Ramany, responsable du nucléaire à l'international chez EDF.


S'il parvient un jour à être finalisé, ce contrat pourrait doter l'Inde d'une capacité installée de près de 10.000 mégawatts supplémentaires. Un moyen pour le pays de progresser vers ses ambitieux objectifs : 20.000 mégawatts d'ici à 2020 (contre 5.780 aujourd'hui) et 63.000 en 2032.


Un cadre légal différent


L'un des points délicats de la négociation porte sur la question de la responsabilité juridique. « En Inde, le cadre légal est différent du nôtre », convient Vakis Ramany. « Nous recherchons donc une protection qui soit équivalente à celle d'une convention internationale et, pour ce faire, il nous faudra nous appuyer en partie sur un pool d'assurances, en partie sur des clauses contractuelles dans lesquelles il faudra détailler les conditions et aussi sur des accords intergouvernementaux.

Cet ensemble devra être "benchmarké" par rapport à une convention internationale pour voir si on bénéficie d'une couverture à peu près équivalente. » Il reste confiant, avec la ratification par l'Inde du cadre de convention avec les États-Unis (CRC), un geste qui, selon lui, montre le désir de « favoriser l'entrée des promoteurs de technologies étrangers ».


L'équipe d'EDF a par ailleurs commencé à identifier d'éventuels fournisseurs. « Il nous faut trouver des partenaires locaux pour ériger la centrale. Pour le montage, par exemple, plus de 20 % des contrats seront effectués localement » , confirme Vakis Ramany. « L'Inde souhaite toutefois pouvoir s'assurer que son industrie puisse participer à la réalisation de produits plus complexes. Il y a typiquement des catégories de tubes standards ou de vannes qui ne font pas partie des éléments de sûreté, et cela ne nécessite qu'un processus de qualification simple. »


La balle est dans le camp de New Delhi, avance Vakis Ramany. « S'ils veulent viser un accord en janvier, nous sommes en capacité de le faire. » 

Source : lesechos.fr

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