La technologie ne représente plus que 38 % des ventes aux particuliers. Un recul aux allures de casse-tête économique pour les constructeurs.
Les ménages se détournent massivement du diesel en France

La technologie ne représente plus que 38 % des ventes aux particuliers. Un recul aux allures de casse-tête économique pour les constructeurs.

Décidément, 2016 aura été une année horrible pour le diesel en France... On savait déjà que la technologie n'est plus assurée de rester majoritaire en France - elle représente 52 % du marché du neuf sur les onze premiers mois de l'année, contre plus de 70 % en 2012. Mais, aujourd'hui, on mesure à quel point la chute a été violente dans les ventes aux seuls particuliers (hors flottes, loueurs...).

Selon les données fournies par des constructeurs, le diesel n'a représenté, de janvier à mi-décembre, que 38 % des achats des ménages français contre 44 % en 2015 et 64,4 % en 2012. Une chute ultra-rapide, bien plus massive que ne le suggèrent les chiffres du marché global communiqués chaque mois par les constructeurs : ceux-ci intègrent les ventes aux flottes, qui roulent à 95 % au gazole du fait de la possibilité de récupérer la TVA.

L'effet « grandes villes »

Il faut dire que l'actualité a eu de quoi inquiéter plus d'un ménage soucieux de la revente future de son véhicule. Le « dieselgate », qui a révélé les pratiques tantôt illégales - Volkswagen - tantôt litigieuses des constructeurs sur les émissions réelles des motorisations, a pesé. Tout comme l'attitude de certaines grandes villes, dont Paris, qui promettent d'interdire à terme la technologie. La ministre de l'Environnement et de l'Énergie Ségolène Royal, a elle-même annoncé son souhait d'interdire le diesel, sans préciser de timing.

En parallèle, les motorisations essence - qui représentent 58 % des ventes, un record - gagnent des parts de marché, grâce à leurs progrès en termes de sobriété et de performance. Bilan, chez certains constructeurs, le diesel est devenu une niche, comme chez Toyota, où la technologie ne pèse plus que 15 % des ventes sur l'année, contre plus de 50 % il y a quatre ans encore ! Devenue presque paria malgré ses vertus objectives - moindre consommation et rejets plus faibles de dioxyde de carbone que l'essence, la technologie n'en a pas fini avec les mauvaises nouvelles. À partirdu 1er janvier, elle se verra concurrencée sur le marché des flottes par l'essence, qui bénéficiera à son tour de la TVA récupérable. Sans compter que, à la même date, le gazole devra faire face à une hausse de 1 centime de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), tandis que l'essence bénéficiera, elle, d'une baisse symétrique.
Le casse-tête du CO2

Si le carburant rresteencore incontournable pour certaines catégories de gros rouleurs, la concurrence est de mise ailleurs. Déjà, la motorisation est devenue minoritaire sur les segments de petites citadines (Clio, 208...).

L'impact pour les constructeurs est tout sauf neutre. La chute du diesel - qui émet moins que l'essence - complique largement l'atteinte de leurs objectifs een matière de CO2, notamment pour les marques premium allemandes, et les expose à d'importantes amendes.

Également la rentabilité de la technologie n'est plus assurée, alors même que les autorités européennes ont validé cette année un durcissement des réglementations - tests en conditions réelles -, qui nécessiteront des investissements supplémentaires sans valeur marchande avérée. La nouveauté est là : les constructeurs n'ont plus d'intérêt à faire de la technologie une priorité d'investissement.

Source : lesechos.fr

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