Des chasses traditionnelles d’oiseaux à nouveau autorisées
Début août, le Conseil d’Etat annulait plusieurs autorisations de chasse des vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs, grives et merles noirs avec des filets (pantes, tenderies) ou de cages (matoles), jugeant « que ces autorisations délivrées par le ministre chargé de l’environnement ne sont pas conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux ».
La directive européenne « oiseaux » de 2009 interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces. Une dérogation est possible « à condition d’être dûment motivée et dès lors « qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante « pour capturer certains oiseaux », rappelait le Conseil d’Etat.
Le gouvernement a toutefois décidé de reprendre huit arrêtés pour 2021-2022, parus vendredi. Ils autorisent « la capture des vanneaux huppés et des pluviers dorés au moyen de tenderies aux filets » dans les Ardennes, la « tenderie (nœud coulant) aux grives et aux merles noirs » dans les Ardennes, « la capture de l’alouette des champs au moyen de matoles » dans les Landes et en Lot-et-Garonne et « la capture de l’alouette des champs au moyen de pantes » en Gironde, dans les Landes, en Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.
Cette mesure est interprétée par les associations comme un geste envers l’électorat très courtisé des chasseurs qui ont manifesté par milliers mi-septembre.
« C’est une décision du Président de la République imposée aux ministres de l’Ecologie », commente la LPO dans un communiqué, alors qu’il est déjà reproché à Emmanuel Macron plusieurs largesses à l’égard des chasseurs pour s’assurer leurs votes.
La LPO a annoncé vendredi avoir attaqué ces nouveaux arrêtés devant le Conseil d’Etat, tout comme l’association One Voice en référé et sur le fond.
« Ce n’est pas très classe de prendre ces arrêtés un vendredi pour gagner un week-end de chasse », avait estimé jeudi le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg, lors d’une rencontre avec la presse. Il faut compter deux à trois semaines pour que la plus haute juridiction administrative française se prononce.
© AFP